les séquelles de la guerre [Azara]

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Imala avait pu prendre un peu de repos, mais elle n’oubliait pas ses devoirs envers sa meute. Il fallait qu’elle passe voir Azara et Linéa… Enfin, cette dernière avait probablement fort à faire avec la fin de la guerre… et c’était plutôt l’état de la Bêta qui l’inquiétait actuellement. Revenant près de sa Tanière, la louve aux yeux vairon leva son museau vers le ciel et poussa un profond hurlement. Un appel. Elle demanda à Azara de venir la trouver. Elle ne voulait pas la presser, mais l’avertir de venir la voir dès qu’elle aurait un peu de temps pour cela. En attendant, elle n’avait plus qu’à attendre tranquillement maintenant.

La louve blanche s’assit simplement sur le sol gelé et regarda autour d’elle. La meute reprenait sa vie, comme si il ne s’était rien passé. La plupart des loups étaient complètement remis. C’était la même chose pour sa patte, hormis une fine cicatrice, il n’y avait plus de trace de cette blessure. Un peu plus loin, elle voyait les plus jeunes se défouler en jouant tous ensemble. Elle laissa un sourire se poser sur ses babines. Du regard, elle chercha sa sœur, mais ne la voyait pas, elle avait du trouver un endroit tranquille pour ne pas prendre la frustration ou l’adrénaline des autres loups sur elle. Imala soupira profondément avant de simplement incliné la tête.

Elle n’avait plus qu’à attendre maintenant et c’est ce qu’elle fit, fermant simplement les yeux en laissant le vent venir doucement ébouriffer sa fourrure claire. Cela faisait du bien quand on était habitué au froid du nord. La louve en profita pour se plonger quelques instants dans ses propres pensées.Des choses avait changé après cette guerre, mais elle ne savait pas encore quelles seraient les limites de tout cela. La jeune louve soupira doucement et rouvrit simplement les yeux, paisiblement.

Sur son crâne, ses oreilles remuèrent doucement et elle rouvrit les yeux avant de s’étirer longuement. Cela lui faisait le plus grand bien et elle avait l’impression d’être beaucoup plus détendue qu’avant les batailles, mais elle savait aussi qu’elle ne pouvait pas complètement se relâchée. Et elle continuait simplement à attendre sa Bêta et vérifier ensuite l’état de ses blessures.

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Azara entendit le doux hurlement d'Imala et glissa sa truffe sous ses pattes en gémissant. Elle voulait repousser ce moment. Elle traînait dans un coin de la forêt depuis le début de la journée. Seule. Pour ne pas mentir, elle se cachait. Elle était sortie glorieuse de la guerre. La meute Boréale n'avait pas perdue trop de loups et ils avaient acquis de nouveaux territoires. L'alliance avait fonctionné. Des loups du Sud avaient même connecté avec ceux du Nord. Mais Keva, en revanche, l'avait déçue. Elle avait fuit pour des raisons dont Azara ne pouvait que douter. Quels secrets gardaient-elle? La bêta aurait voulu le savoir avant de conclure une alliance avec elle. Mais c'était fini, maintenant. Peu importe ce qui advenait de la meute Australe. Tout irait pour le mieux au Nord. Mais pour elle? Azara grimaça. Sa blessure à la patte arrière guérissait difficilement. La plaie s'était rouverte au moins deux fois et bien que la louve blanche avait évité l'infection, elle ressentait toujours une douleur. Et elle boitait. Elle avait du mal à cacher sa faiblesse et elle se sentait vulnérable. Elle était le bras droit de Linéa. Elle ne pouvait pas se le permettre. Elle avait peur de retrouver la guérisseuse et d'apprendre qu'elle ne retrouverait jamais complètement ses aptitudes.

Mais elle le devait. Elle n'irait pas mieux si elle négligeait ses soins. Et Imala lui avait sauvé la vie, elle se devait de respecter ses demandes. Azara se leva alors et s'étira lentement. Sa patte commença à élancer mais elle serra les dents et ne réagit pas. Elle se dirigea vers la tanière d'Imala. La louve blanche repéra son amie qui se prélassait au loin. Elle semblait beaucoup plus calme qu'à l'automne. Plus reposée aussi. La bêta ne put que sourire. Les résultats de la guerre avaient grandement aidé les siens, elle le voyait bien. L'humeur était plus légère, partout. Peut-être devait-elle l'être elle aussi? Mais le souvenir de sa mère blessée à la patte, incapable de chasser pour le reste de sa vie, lui coulait amèrement dans la gorge.

—Bonjour, Imala.

Elle manifesta sa venue et vint vers la louve. Elle lui glissa un coup de langue sur le museau en guise d'affection.

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Imala avait appelé Azara, mais elle avait beaucoup de choses en tête pour le moment. D’ailleurs, elle ne savait même pas ce qu’il en était pour la meute suite à cette victoire. La patte blessée de la guérisseuse était moins leste que pour les autres, mais ce n’était pas grand-chose. Elle avait quand même refait autant que possible son stock d’herbe, mais la situation restait assez compliquée. Finalement, la Bêta l’avait rejoint et Imala s’était levée pour l’accueillir, sa queue remuant légèrement dans son dos alors que l’autre louve venait maintenant lui glisser un coup de langue sur le museau et la guérisseuse s’inclina légèrement dans une position de soumission.

« Bonjours Azara, comment cela se passe-t-il pour ta patte ? »

Lui demanda-t-elle, passant d’or et déjà au coeur du sujet. Il y avait eut blessures et c’était son rôle de les soigner. La louve s’était alors simplement ébroué, pour chasser l’humidité de sa fourrure. Puis, elle avait commencé à lentement tourner autour d’Azara en reniflant légèrement pour essayer de comprendre avant qu’elle n’ait pu dire quoi que ce soit. La louve pencha alors la tête sur le coté, puis, se rapprochant de la Bêta, elle la poussa à au moins s’asseoir pour qu’elle puisse mieux voir l’évolution de ses blessures et agir à ce sujet-là…

« Est-ce que tu as eut des complication ? Ou que tu as fais quelque chose au niveau de tes plaies ? »

Encore une fois, Imala s’assit simplement en face d’Azara, restant à peine à quelques centimètre d’elle pour voir à nouveau l’état de la plaie quand elle aurait toute les connaissance à ce niveau-là. La jeune femelle avait maintenant les oreilles tendue vers l’avant, légèrement tournées vers la tête de l’autre femelle. Elle lui accordait ainsi toute son attention, sérieuse comme toujours quand il s’agissait pour elle de s’occuper d’un autre loup. Elle faisait alors de son mieux et n’abandonnait jamais quelqu’un sans que ses soins ne soient arrivés à leur terme. Elle s’investissait vraiment beaucoup pour sa meute, mais elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour le bien de ses proches.

Assise, elle regardait donc Azara, hésitant pas la même occasion à lui poser des questions sur l’issue de la guerre et éventuellement si elle savait pourquoi Keva avait fuit. Cela la rendait curieuse et elle ne savait pas vraiment ce qu’elle pensait pour le moment. Enfin, pour le moment, la louve au pelage gris clair ne dit pas le moindre mot, se contentant simplement d’attendre les réponses d’Azara avant toute chose. Trop en faire d’un coup ne serait pas bon, elle le savait. Chaque chose en son temps et pour le moment, il fallait avant tout qu’elle s’occupe des blessures de la Bêta. Elle se concentra alors complètement sur Azara. Elle était quand même inquiète pour elle et sa guérison.

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Imala s'inclina légèrement à sa venue. Azara avait beaucoup de respect pour cette guérisseuse et ses marques de soumission. Imala était si importante pour la meute. Elle en avait sauvé plus d'un pendant la guerre, et pourtant, elle restait humble. À sa place. Elle ne cherchait pas à se montrer plus forte que les autres. Ironiquement, elle l'était. Moralement, du moins. Ce n'était pas comme certains loups qui, depuis les combats, faisaient des siennes pour se faire remarquer et grimper dans les échelons de la meute. Des mâles, surtout. De la jalousie planait dans l'air. C'était ce qui arrivait lorsque la dominante d'une meute était seule. Comme Linéa. Cette dernière se remettait lentement de ses nombreuses blessures. Elle montrait un côté plus vulnérable d'elle-même, même si elle avait tout donné au combat. Évidemment que des loups voulaient prendre sa place. Même si c'était pour la partager.

Imala lui demanda aussitôt comment était sa plaie. Elle tourna autour d'elle pour observer les dégâts et l'espace d'une seconde, Azara eut envie de tout lui dévoiler. D'une voix basse, elle expliqua pendant que la louve observait ses blessures:

—Elle semble avoir bien guérie. Elle ne s'est pas rouverte depuis la dernière fois où je suis venue te voir. Ça ne saigne plus. Pas d'infection non plus.

Mais cette blessure allait au-delà d'une plaie. Azara le savait. Derrière la cicatrice rose se cachait aussi la marque d'une certaine trahison. Varzar aurait pu la tuer. Elle s'y attendait, bien sûr. Elle en aurait fait autant si elle avait eu la force et le courage. Mais maintenant qu'elle savait que Keva était de mèche avec l'alpha du centre, qu'elle savait que la louve rousse n'avait pas réagi lorsque Varzar était passé tout prêt de s'en prendre à elle à nouveau, la bêta doutait beaucoup de la confiance qu'elle avait mise en Keva. Sa blessure à la patte était le symbole de sa naïveté, et elle en payerait maintenant le prix, même si ils avaient gagné la guerre. Azara ne pourrait plus faire confiance à qui que ce soit. Sauf peut-être à Imala. Les mots quittèrent ses lèvres dans un souffle rapide.

—Sauf que j'ai toujours mal.

Un aveu qu'elle disait pour la première fois à quelqu'un d'autre qu'elle-même.

—Terriblement mal. J'ai des élancements à la patte à tous les jours et des difficultés à marcher sans boiter. J'ai du mal à chasser.

Elle pensa à sa partie de chasse avec Lumka, qui fut un désastre. Azara leva des yeux humides vers la guérisseuse, en quête de réponses à ses démons.

—Et si je ne reviens jamais totalement? Comment prendre au sérieux une bêta faible et blessée?

Elle pensa à son alpha qui, malgré ses blessures atroces, était debout aujourd'hui. Forte. À l'image de la tête d'une meute. Pas elle. Si elle perdait son poste de bras droit, elle redeviendrait chasseuse. Si elle ne pouvait plus chasser, elle ne serait plus rien. Une oméga. Un frisson parcouru son dos.

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Imala n’était pas intéressé par un autre rôle dans la meute. Elle aimait être guérisseuse, même si c’était parfois assez éprouvant pour ses nerfs. Et puis, il y avait encore du travail, il y en avait toujours. Elle n’avait d’ailleurs pas vraiment tarder à s’occuper de la blessure d’Azara. Cette dernière lui avait dit que sa blessure avait l’air guérie puisqu’elle ne s’était pas rouverte depuis la dernière fois qu’elle n’était venue la voir. La Bêta lui assura qu’elle ne saignait plus et qu’il n’y avait pas non plus d’infection. C’était une bonne chose, cela progressait dans le bon sens. Après quelques instants de plus, Azara lui dit que cela lui faisait encore mal et Imala avait alors simplement hocher la tête. Elle lui expliqua qu’elle avait des élancement à la patte et des difficulté à marcher sans boiter. Elle précisa d’ailleurs que cela la handicapait pour la chasse. Et voilà, cela tracassait la louve qui se rapprochait encore de la patte blessée de l’autre louve avant de commencer à y donner quelques petits coup de langue. Elle réfléchissait déjà à ce qu’elle allait pouvoir faire pour elle. Elle soupira doucement et s’éloigna à nouveau pour regarder à nouveau Azara.

« Cela ne veux pas dire que tu es faible Azara. Je vais tout faire pour que tu ailles mieux, mais si je ne parvient pas, il faudra juste que tu t’habitue à cela et que tu trouve un nouvel équilibre. Certains loups restent fort avec un œil en moins. Tu es forte, même avec cette patte blessée. »

Imala plongea un moment dans sa tanière avant d’en ressortir avec un bouquet d’herbes, puis, elle les avaient déposer devant l’autre louve, plongeant une seconde son regard dans le sien avant de reprendre la parole d’un ton calme :

« Je vais déjà te donner ça. Quand la douleur devient trop forte, n’hésite pas à en mâcher quelques brins et à te reposer. Je sais que cela sera difficile pour toi, mais il va falloir que tu évite de trop utiliser cette patte pendant quelques temps… Si tu peux faire ça, ta patte reviendra comme avant, mais le plus gros dépend de toi maintenant. »

Ses oreilles se couchèrent doucement sur le haut de son crâne. Elle comprenait les craintes d’Azara, mais elle ne voyait pas vraiment ce qu’elle pourrait faire de plus pour l’aider… pour le moment en tout cas. La queue de la guérisseuse restait basse et immobile dans son dos alors qu’elle frotta sa tête contre celle de la Bêta pour la soutenir et lui montrer son soutiens. La louve aux yeux vairons pencha légèrement la tête sur le coté, un éclat triste dans son regard. Imala s’assit simplement en face d’Azara quelque peu désemparée par son impuissance à faire que la Bêta aille vraiment mieux. Encore un soupire, puis, par acquis de conscience, elle demanda alors à Azara :

« Je vais quand même vérifier si il n’y a pas un nerf ou quelque chose comme ça qui aurait pu être touché. Est-ce que tu veux bien t’allonger s’il te plais. Ce permettrait de te rassurer quant à ta guérison, mais je suis sûre que tout va bien se passer. »

Elle avait alors esquisser un sourire de loup avant de simplement hocher la tête. Elle restait cependant assise en attendant de pouvoir s’assurer que tout se soigne bien, mais elle n’était pas vraiment inquiète. En attendant, ses oreilles restaient simplement dressées sur le haut de son crâne.

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Azara paniquait. Peut-être qu'elle voyait sa blessure et la douleur qui restait comme un mauvais présage à cause de sa mère, qu'elle n'oubliait jamais. Cette louve forte, qui lui avait appris à chasser, qui en faisait une passion, mais qui était morte de froid et de faim pendant l'hiver, incapable de chasser pour elle-même après une blessure à la patte. La bêta ne voulait pas terminer ses jours comme sa mère. Pire, elle n'aurait personne pour prendre soin d'elle comme elle l'avait fait. C'est à ce moment qu'une pensée la frappa. Elle approchait ses 5 ans, mais elle ne s'était toujours pas accouplée. Pas d'histoire de cœur, pas d'union avec d'autres loups, mais surtout, pas de progéniture. Elle était seule. Elle cacha tout de même cette idée au fond de son esprit alors qu'Imala tentait de la rassurer. L'équilibre. Même si la douleur ne partait jamais complètement, Imala croyait qu'elle pouvait apprendre à vivre avec. Tu es forte, même avec cette patte blessée. Azara glissa un sourire à son amie. La guérisseuse était sage. Une blessure de guerre, ça lui donnerait un certain charme.

—Tu as raison, murmura-t-elle dans une voix basse. Je m'inquiète, c'est tout. C'est difficile de ne pas être complètement maître de ses aptitudes.

Azara se dit que la louve devait se sentir de la même façon lorsqu'elle manquait de plantes, qu'elle tentait de guérir avec presque rien. C'était frustrant et inquiétant. Mais la situation finissait par revenir à la normale, non? L'équilibre. Imala la quitta pour quelques instants et revint avec des plantes que la louve blanche ne pouvait identifier. Elles étaient pour la douleur. Imala lui expliqua ensuite qu'elle devrait se reposer, même si elle n'aimait pas cette situation. Si tu peux faire ça, ta patte reviendra comme avant, mais le plus gros dépend de toi maintenant. Le cœur d'Azara se mit à battre fort. Ce n'était pas que le destin, maintenant. Elle avait des choix à prendre et elle pouvait s'aider. Elle était maître pour vrai, en fait. Imala frotta sa tête contre la sienne et Azara soupira doucement. Si Imala pouvait l'aider, elle l'aurait déjà fait, la bêta n'en doutait pas. Elle devait s'aider à son tour.

—Merci Imala. Je ne sais pas ce qu'on ferait sans toi.

Elle le croyait vraiment. La guérisseuse lui demanda tout de même de s'allonger. Elle voulait vérifier si un nerf n'avait pas été touché dans la blessure. Azara obéit, tout en se mettant à penser à nouveau à son combat avec Varzar. Varzar... et Keva. La louve blanche en avait long sur le cœur quant à la relation entre les deux alphas. Elle jeta un coup d'œil à Imala qui travaillait. Cette dernière s'était rapprochée du guérisseur du Sud, qu'ils avaient soignés au Nord après les combats. Peut-être avait-elle appris quelque chose de lui après la guerre? Azara se râcla la gorge. La fuite de Keva était l'éléphant dans la pièce depuis l'issue de la guerre: elle ne savait pas trop comment aborder le sujet.

—Il faudra probablement se réunir bientôt, pour discuter des résultats de la guerre. De ce qui est arrivé avec Keva aussi... tant de questions sans réponses.

Elle guetta la réaction d'Imala.

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Imala fit de son mieux pour rassurer son Alpha et l’apaisée autant que possible. Finalement, Azara lui dit qu’elle avait raison, avouant qu’elle s’inquiétait simplement, ajoutant que c’était dur de ne pas être maître de ses aptitudes et la louve aux yeux vairons laissa un sourire se poser sur ses babine avant qu’elle ne lui dise simplement :

« Tu t’en remettras Azara, je serais toi, je ne m’inquiéterais pas. Comme je te l’ai plus ou moins dit, tu es en bonne voix de guérison. »

Maintenant, tout était entre les pattes de la bêta et la guérisseuse le lui avait fait comprendre comme elle le pouvait, Elle lui avait aussi procurer de quoi atténuer quelque peu ses douleurs. Imala avait ensuite eut une petite marque d’affection envers la Bêta. Cette dernière l’avait alors remercié en demandant ce qu’ils feraient sans elle. Imala avait alors simplement sourit, même si elle restait humble, un compliment faisait toujours plaisir à entendre. Elle ne répondit rien, sachant qu’elle se donnait à fond pour aider tout ceux qui en avaient besoin et qu’elle était donc d’une aide précieuse et le serait tant qu’elle pourrait aider les autres à se soigner et à rester en bonne forme. Pour le principe, la blanche demanda à Azara de se coucher et elle avait vérifier qu’un nerf n’était pas touché. Non, ça avait l’air de bien se passer, elle guérissait à un rythme régulier, tout se passait plutôt bien.

Alors qu’Imala allait s’éloigner, Azara repris la parole et le regard vairon s’était alors tourné dans sa direction et ses oreilles s’étaient dressées sur son crâne alors qu’elle écoutait sa Bêta sans dire un mot et sans bouger une moustache. L’autre louve lui avait alors parlé de réunir bientôt la meute pour discuter des résultat de la guerre et de ce qui était arrivé à Keva. Regardant Azara, la guérisseuse comprenait qu’elle voulait voir si elle avait eut des informations par Low. Très bien, elle allait dire ce qu’elle savait :

« Je ne sais pas ce qui a pris à Keva et même le guérisseur du Sud n’a pas compris ce qui se passait. J’ai appris en revanche qu’il s’agissait du frère de Rise. »

Elle baissa un peu la tête, elle ne savait pas trop si cela poserait problème, mais elle ne voyait pas de problème surtout qu’elle appréciait Low et que, pour le moment, il n’y avait rien pour opposé leurs meutes. Son regard s’était un moment perdu dans le vide. Elle revint à la réalité et reposa son regard sur Azara avant de la questionner :{/i]

« Est-ce que tu sais ce que tu sais ce que Linéa a décidé quand à l’issue de cette guerre ? Je n’en ai pas encore entendu parler. »

Imala pencha légèrement la tête sur le coté sans trop savoir ce qu’elle allait pouvoir dire de plus quand à tout ça. En attendant, la louve aux yeux vairons s’installa simplement, assise face à la Bêta, se reposant un peu par la même occasion. Ainsi, elles pourraient peut-être discuter un peu de l’issu de cette guerre. En tout cas, elle voudrait bien comprendre un peu plus ce qui s’était passé. La queue de la louve aux yeux vairon remuait doucement dans son dos sans qu’elle ne s’en soucie le moins du monde. Imala gardait donc la tête assez basse en écoutant ce qu’Azara pourrait et voudrait bien lui dire quand à ce qu’elle savait quand à tous ces questionnements qui avaient clos la guerre. [/b][/b]

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Azara était en bonne voix de guérison. Elle devait s'accrocher à cette idée, qu'Imala venait de lui transmettre. Cesser de paniquer et se concentrer sur son devoir, à présent. Elle pouvait toujours aider sa meute, même avec une patte boiteuse. Elle pouvait essayer de comprendre ce qui s'était produit avec Keva à la guerre. Sur ce point, Imala lut entre les lignes et comprit ce qu'elle lui demandait. Non, elle lui assura qu'elle ne savait pas ce qui s'était produit chez la dominante du Sud. Le guérisseur que les loups du Nord avaient recueilli après la guerre ne le savait pas non plus. Azara réfléchit à voix haute:

—Cela veut dire que Keva ne planifiait pas de nous laisser tomber à la guerre. Le problème vient d'elle, pas des siens.

La louve blanche eut une pensée triste pour les loups du Sud, qui se retrouvaient aussi perdants de cette guerre que la meute Originelle à cause de leur alpha. Imala ajouta aussi que le guérisseur était le frère de Rise. Azara fronça les sourcils. Ce loup noir qui tournait autour de Linéa, leur alpha? Comment deux frères s'étaient-ils retrouvés si loin l'un de l'autre? Après tout, Rise n'était pas parmi eux depuis longtemps. Qui sait d'où il venait? Cela impliquait-il que le guérisseur du Sud resterait avec eux? Il serait mieux en terres du Nord. Sans compter qu'Imala aimerait sûrement avoir un compagnon pour l'aider dans ses tâches. Azara n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage, car la petite louve la questionna sur l'issue de la guerre en s'installant devant elle après avoir vérifié à nouveau sa patte. La bêta devrait en parler à tous bientôt, mais elle pourrait s'aider à comprendre ce qui s'était passé en en discutant avec la guérisseuse.

—La meute du Nord est certainement la gagnante de cette guerre, commença-t-elle sans chercher à se vanter. Nous avons eu beaucoup de blessés, mais très peu de morts en comparaison aux loups du Sud. Keva a bien respecté notre alliance et est venue du Sud pour surprendre les loups de la meute Originelle, mais il me semble qu'elle a cessé de travailler avec nous à un certain moment.

Elle resta silencieuse quelques instants. Elle avait assisté au moment fatidique entre Keva et Varzar. Elle était une des seuls qui pouvaient comprendre. Mais pourtant, elle n'y arrivait pas.

—Lorsque j'ai retrouvé Keva pendant la guerre, elle était mal en point. J'ai réussi à lui faire quelques soins grâce aux enseignements que tu m'avais appris. Par la suite, Varzar nous a retrouvé. Il pensait que j'étais morte, il ne savait pas que tu m'avais retrouvé et aidé. Mais ce n'était pas moi qui devait vraiment le combattre, c'était Keva. Le combat final, entre les deux alphas. Mais il n'était pas violent avec elle. Elle non plus. Il lui parlait.

Les mots du mâle résonnaient dans la tête de la bêta.

—Il essayait de la convaincre que ce qu'elle faisait était mal et aurait des conséquences négatives pour tous. Et quand ils ont commencé à se battre... c'était comme s'ils ne le faisaient pas véritablement. Ils ne voulaient pas s'entretuer. Ils le faisaient à contrecœur.

Azara se souvint ensuite du moment où Varzar avait voulu s'élancer vers elle.

—Et puis Varzar a voulu s'en prendre à moi. Keva, bien que je venais de l'aider, n'a pas bougé d'un seul poil. C'est la mort de ce loup ennemi, qui a tant ébranlé le dominant du centre, qui m'a sauvé la vie. Varzar a capitulé à ce moment. Keva aussi, en le voyant si démoli.

Azara réfléchissait à toute vitesse.

—Maintenant, nous avons gagné un nouveau territoire et nous avons forcé les loups du centre à quitter leur forêt. Mais je reste encore persuadée qu'un lien unit Keva et Varzar. Un secret dont on ne se doutait pas.

Mais quel secret aurait pu pousser Keva à fuir, à abandonner? Ce n'était pas son genre. Elle était la louve la plus déterminée qu'elle connaissait. Qu'est-ce qui pouvait changer ça?

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Imala faisait ce qu’elle pouvait pour apaiser la Bêta, elle n’avait pas vraiment de raison de s’en faire, elle allait guérir et pouvoir reprendre sa vie comme si elle n’avait jamais eut cette blessure… ou presque. La guérisseuse avait évoqué la méconnaissance de Low sur l’issue de la guette et Azara avait alors réfléchit à voix haute. Elle en déduit que le geste de Keva n’avait pas été prémédité et que le problème venait donc de l’alpha du Sud et non à tout les loups du Sud. Encore une fois, la louve apprenait de ce qu’elle entendait, mais elle n’en dit rien. La louve aux yeux vairons avait cependant parlé du passé de Low, elle jugeait que sa Bêta devait le savoir, puisque cela concernait aussi un membre de sa meute.

Finalement, après encore quelques instants de plus Azara repris la parole, annonçant que la meute du Nord était la gagnante du Nord. Elle parla du nombre de blessés, mais de l’absence de mort. Oui, Imala avait fait de son mieux pour sauvegarder autant que possible les loups du Nord. Keva avait tenu parole et était venue avec sa meute, mais fit remarqué qu’elle avait cessé de travailler avec eux à un certain moment. Les oreilles de la louve remuèrent doucement sur son crâne. Imala garda le silence, comprenant que sa Bêta n’avait pas terminé. Elle l’écouta simplement. Finalement, Azara repris en lui expliquant que, pendant la guerre, elle avait retrouvé Keva. Elle ajouta alors qu’elle était mal en point, mais que la Nordique avait réussit à lui faire quelques soins avec ce qu’elle lui avait apprit et la louve aux yeux vairons lui adressa un sourire doux et quelque peu fière de la réussite de son « élève ». Elle lui compta ensuite comment elle s’était trouvée avec l’Alpha du Sud et celui des Originels. Ils ne s’étaient pas combattus, pire encore, Keva n’avait pas aider Azara et cette fois, les oreilles de la louve se couchèrent légèrement sur le haut de son crâne sans qu’elle ne dise quoi que ce soit de plus.

« Alors, c’est qu’il doit y avoir quelque chose entre eux, un secret… probablement quelque chose qu’aucune des deux meutes ne connaît… »

Mais quoi ? Non, Azara ne pensait pas le moins du monde que les deux alpha puissent avoir des sentiments tendre l’un pour l’autre, sinon, pourquoi Keva serait elle venue passer cet accord avec la meute du Nord contre celle du loup ? Imala ne comprenait vraiment pas ce qui se passa pour le moment et elle pencha légèrement la tête en avant, comme si elle essayait de comprendre tout ça, mais non, elle n’y arrivait pas. La guérisseuse avait alors soupiré avant de finalement relever la tête pour reposer son regard vairon sur l’autre louve :

« Je ne peux rien dire pour Keva et Varzar et je ne pense pas que Low en sache plus à ce sujet. En revanche, c’est une bonne chose que nous ayons un nouveau territoire, cela nous permettra probablement de meilleures chasses. »

Imala ne comprenait pas tout. C’était un peu compliqué comme situation. Cependant, elle ne doutait pas qu’à un moment où un autre leurs sentinelles pourraient leur amener plus d’information à ce sujet. Quoi qu’il en soit, elle soupira encore une fois doucement. Quoi qu’il en soit, les Boréales blessés commençait à être soigner et de plus en plus n’avaient plus aucune séquelle. La plupart avaient même déjà repris leur place au sein de la meute. Les plus gravement blessés n’avaient plus besoin que du repos maintenant, mais ils seraient vite sur pattes. Enfin, elle n’avait probablement pas à le dire, elle savait probablement à quoi s’attendre puisqu’elle devait s’assurer du bien de la meute avec Linéa.

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Imala l'écouta et sembla confirmer ce qu'elle doutait. Un secret entre les deux loups... mais quoi? Qu'est-ce qui liait Keva et Varzar au point de les pousser à abandonner la guerre? Ils étaient des ennemis jurés. Tout les séparait. Keva avait accepté une alliance contre le loup du centre. Alors quoi? Azara soupira en même temps qu'Imala. Elles n'auraient pas la réponse à cette question aujourd'hui. En revanche, c’est une bonne chose que nous ayons un nouveau territoire, cela nous permettra probablement de meilleures chasses. Imala avait raison. Le lac, un nouveau territoire acquis par les loups du Nord, leur permettrait de chasser à leur guise. L'eau regorgeait de poissons l'été et plusieurs proies s'approchaient de l'eau pour s'abreuver. C'était un bel avantage pour la meute Boréale. La forêt au centre, quant à elle, était devenue une terre neutre, après la fuite des loups de la meute Originelle. Un bémol restait, toutefois.

—Il faudra toutefois être prudent, Imala. Les loups du centre ne sont pas réputés pour baisser les bras. Ils se vengeront.

Les meutes du Nord et du Sud les avaient pris par surprise. Rien n'empêchait Varzar et les siens de le faire à nouveau. Rien n'empêchait Varzar et Keva... Azara frissonna. Elle en était revenue à douter de la louve rousse. Comme toujours. Mais certainement, sa meute était maintenant en meilleure posture. Et Imala aurait de quoi trouver des plantes plus au Sud, même l'hiver. Tant que cela durait le plus longtemps possible. En pensant à la guérisseuse, l'idée de Low lui revint. Azara demanda:

—Qu'arrive-t-il avec Low? Restera-t-il parmi nous?

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Imala ne pouvait rien dire de plus sur les deux Alpha. La conversation revint alors au nouveau territoire et c’était une bonne chose, les Boéréales pourraient se nourrir plus simplement. Au moins la meute se porterait mieux. Le regard doux de la louve avait alors simplement hoché la tête. Azara avait alors prévenu la guérisseuse, lui rappelant qu’il faudrait qu’elle soit prudente puisque les loups du centre n’allaient pas baisser les bras et qu’ils allaient se venger. Imala avait baisser les yeux quelques instant avant de finalement hocher la tête :

« Je m’en doute, mai ne t’en fait pas Azara, je serais aussi prudente que possible, cependant, je dois me rendre sur les terre du centre pour récupérer certaines plantes. Tu sais que je suis rapide, malgré ma blessure… Si il y a danger, je prendrait la fuite, droit vers notre territoire. »

Elle lui adressa alors un sourire avant de simplement s’ébrouer. Elle s’assit encore une fois. Imala allait être prudente, mais elle ne pouvait pas non plus tout abandonner, c’était déjà assez compliqué comme ça. Le silence s’installa entre elles quelques instants. Puis, Azara repris alors la parole pour l’interroger sur Low et elle la regarda quelques secondes avant de répondre :

« Low a une patte bien abîmée, il doit guérir avant de retourner dans sa propre meute… Il…. Il m’a invité à passer quelques temps au Sud pour avoir de nouvelles plantes et en apprendre plus sur ces dernière…. Bien sûr, si Linéa et toi le permettez. »

Bien sûr, elle n’était pas consciente que la meute était sur le point d’avoir un nouvel Alpha. Elle ne savait même pas ce que cela pourrait changer pour elle au final. Cependant, puisqu’Azara avait évoqué Low, il était maintenant assez clair que la louve s’inquiétait pour l’autre guérisseur... Mais elle avait fait de son mieux pour le soigner, elle ne voyait pas ce qu’elle aurait pu faire de plus. La louve aux yeux vairons se perdit légèrement dans ses pensées, sans même qu’elle ne s’en rende vraiment compte. Le sol était encore froid et la neige était encore bien présente et c’était aussi ce qui inquiétait la louve. Low n’était pas vraiment adaptée à ce froid.

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Imala la rassura. Elle serait prudente, mais elle devait malgré tout se rendre au centre pour cueillir des plantes. Azara comprenait, c'était une chance en or d'avoir accès à ces dernières. Elle lui dit qu'elle se sauverait dès que le danger se pointerait. Azara se rappela sa première excursion vers la forêt de la meute Originelle. Le danger s'était pointé, sournois. Keva. La louve blanche n'avait pourtant pas fuit. Plus que jamais, Azara craint que quelque chose leur tombe sous le nez à la forêt du centre et se jura de ne pas laisser son amie s'y aventurer seule. On ne savait pas ce qui pouvait arriver.

—Tu pourras quitter avec d'autres loups, des sentinelles qui surveilleront tes arrières. Nous t'aiderons.

Imala était l'un de leurs meilleurs atouts dernièrement, le projet serait approuvé par Linéa. La petite louve se mit à lui expliquer ensuite que Low était blessé, qu'il devrait guérir avant de quitter le Nord. Elle mentionna aussi qu'il l'avait invité à aller au Sud pour recueillir des plantes, apprendre davantage sur leur art. Le cœur d'Azara se serra alors qu'elle leva des yeux surpris vers l'autre louve. Sa première réaction: elle était contre. Allez si loin, au Sud, après la guerre, au risque de croiser tous les loups du centre en cavale? C'était si dangereux. Sans compter que le voyage était difficile, elle l'avait fait elle-même pour espionner Keva à l'été dernier. Mais elle vit l'air rêveur et pensif d'Imala. Faisait-elle ce voyage pour Low? Ils semblaient bien s'entendre tous les deux. Il était peut-être mieux pour elle de l'aider à se rendre sain et sauf à la maison. Mais si Imala décidait de rester avec eux? Azara comprit que ce n'était pas la peur du voyage qui l'inquiétait vraiment, mais plutôt celle de perdre son amie au profit du guérisseur du Sud. Un peu honteuse de ces pensées, elle lécha ses pattes un instant pour cacher son malaise. Elle répondit:

—C'est bien de ta part d'aider Low à retourner auprès des siens. Mais sois prudente, encore une fois. Nous ne savons pas les sentiments des loups du Sud envers nous. Nous avons gagné plus qu'eux à cette guerre. Je ne sais même pas si Keva est retournée au Sud. C'est peut-être le chaos là-bas.

Encore une fois, elle se dit que ce n'était peut-être pas une mauvaise idée d'accompagner Imala. Elle ne devait pas revenir au Nord seule, c'était trop dangereux.

—Nous verrons ce qu'en dira Linéa.

Elle serait sûrement d'accord. Tout allait si bien, au Nord.

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La guérisseuse faisait de son mieux pour rassurer la Bêta de son mieux. Maintenant, elle tentait de la rassurer quand au fait qu’elle saurait se montrer prudente. Cependant, Azara semblait clairement s’inquiéter pour elle. Elle lui avait alors dit qu’elle pourrait y aller avec d’autres loups et qu’il lui faudrait des sentinelles pour surveiller ses arrières. Elle lui assura qu’ils l’aiderait et elle le regarda un long moment. Imala posa son regard sur la Bêta quelques instant avant de simplement hoché la tête, puis, humblement, elle avait repris la parole à voix basse :

« Bien… Comme tu voudras. Si cela peut te permettre d’être plus rassurée. Du moment qu’ils ne piétinent pas mes herbes. »

Et elle adressa un sourire à son amie avant de hocher la tête. Pour autant, elle ne se voyait pas aller embêter les autres chaque fois qu’elle aurait besoin de refaire le plein d’herbes… Cependant, la louve aux yeux vairons avait expliqué que Low l’avait invité à venir quelque temps dans le Sud pour en apprendre plus sur les plantes de cette région. Azara lui semblait cependant frileuse quand à ça. Pourtant Imala pensait qu’elle aurait été la mieux placer pour comprendre. Low avait pourtant semblé sûr que tout se passerait bien et elle voulait lui faire confiance. Imala pencha doucement la tête sur le coté en regardant sa Bêta qui lui demandait encore une fois d’être prudente, mais la louve aux yeux vairons était toujours prudente, aussi prudente que possible ne tout cas.

Alors que la guérisseuse pensait devoir débattre, Azara avait conclu en disant qu’elles verraient ce que dirait Linéa. La louve aux yeux vairon hocha alors doucement la tête avant de baisser les yeux. Elle laissa s’installer quelques instants de silence avant de reprendre la parole :

« Oui, je compte bien voir avec elle quand j’aurais l’occasion de la voir… A propos… Je n’ai pas eut l’occasion de la voir ou de m’assurer de l’état de ses plaies… Tu ne l’aurais pas croiser toi ? Tu ne saurais pas si elle cicatrises bien ? Ses blessures étaient au moins aussi sérieuses que les tiennes. »

Le louve était vraiment inquiète pour son Alpha, mais si cette dernière l’évitait ou simplement ne venait pas la trouver pour contrôler ses soins, alors elle ne pouvait pas faire grand-chose de plus… pour autant, cela n’empêchait pas la jeune louve de s’inquiéter pour son Alpha. Imala soupira doucement et creusa légèrement le sol sous ses pattes sans même qu’elle ne s’en soucie vraiment. La louve s’ébroua, n’insistant pas plus longtemps que ça. Elle n’était pas une très bonne guérisseuse si elle n’arrivait pas à s’assurer des soins sur le long terme de ses patients. La louve aux yeux vairons reposa son regard sur l’autre louve et hocha doucement la tête. Elle avait la queue assez basse, presque au ras du sol, mais elle décida de ne pas s’en soucier plus que ça, fixant simplement Azara en attendant de voir si elle allait lui répondre à sa question et ce qu’elle allait pouvoir dire.

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Si cela peut te permettre d’être plus rassurée. Du moment qu’ils ne piétinent pas mes herbes. Azara eut un sourire amusé. Était-ce elle qui s'inquiétait trop ou son amie qui ne réfléchissait pas assez aux dangers de se promener au centre, malgré leur succès à la guerre? C'est sûrement moi, pensa Azara en jeta un bref regard à sa blessure. Elle paniquait pour tout et rien depuis les événements de la guerre. Donne-toi une chance, tu as failli mourir. Ce n'était pas une raison pour envahir tout le monde de ses doutes. Puis, le silence s'installa entre les deux louves. Azara regretta ses paroles concernant l'annonce d'Imala. Ce voyage vers le Sud devait compter énormément pour la guérisseuse et la bêta venait de lui montrer son faible désaccord alors qu'en vérité, elle n'était pas maître des allés et venus d'Imala. Elle agissait comme une mère envers son louveteau, alors qu'Imala était une grande louve bien capable de savoir ce qui était le mieux pour elle. Azara se sentait honteuse. Où était la louve indépendante et solitaire qu'elle était autrefois? Celle qui n'avait pas besoin d'amie pour la rassurer? Elle devait se rattraper. Elle s'apprêta à parler lorsque son amie l'interrogea plutôt sur leur alpha. L'avait-elle vu dernièrement? Imala devait vérifier ses blessures. Azara fit une moue incertaine. Elle avait beau être le bras droit de Linéa, ce n'était pas elle qui était vraiment à ses côtés dernièrement.

—Je crois qu'elle guérit bien. C'est presque un miracle, en vérité, tellement ses blessures étaient sévères après les combats.

Elle pensa au regard effrayant de Linéa, quand elle l'avait croisé pour la première fois après la guerre. Un œil crevé. Une éternelle cicatrice des événements. Azara avoua quand même ses fautes:

—En revanche, je n'ai pas eu beaucoup le temps de m'approcher d'elle, dernièrement. Elle est toujours flanquée de ces deux mâles et elle semble garder des choses pour elle.

Azara leva les yeux vers Imala. Elle comprenait sûrement ce qu'il y avait en jeu ici. Les deux mâles profitaient du succès de la guerre et de la bonne position de Linéa pour se rapprocher du poste d'alpha. Mais la louve blanche ne voyait pas sa dominante comme une louve qui accepterait de laisser sa place, de la partager avec un autre. Y avait-il un loup assez digne? Azara laissa Imala dire ce qu'elle en pensait.

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Imala voulait bien faire quelques concessions à son amie, après tout, elle pouvait comprendre son inquiétude. Surtout qu’elle et Linéa n’avaient cessé de lui répéter à quel point elle était importante pour la meute. Elle comprenait puisqu’elle faisait toujours de son mieux pour soigner les autres loups… Peut-être que ce serait bien si elle trouvait une élève, quelqu’un qu’elle formerait pour la seconder… mais elle n’avait trouvé personne qui avait la vocation comme elle… ou même de l’intérêt… Alors cela viendrait probablement plus tard. Finalement, la guérisseuse avait demandé si elle savait comment se portait Linéa. Azara lui avait alors dit croire qu’elle guérissait bien, presque comme dans un miracle. Imala hocha alors doucement la tête. Oui, elle était plutôt d’accord avec ce point, mais que pouvait elle bien dire de plus. Elle avait donc simplement baisser les yeux, ne savant pas trop quoi en penser.

Alors qu’elle allait se laisser happer par ses pensées, la Bêta avait repris la parole et les oreilles d’Imala s’étaient vivement redressées sur le haut de son crâne. Ainsi, Azara n’avait pas eut l’occasion de s’approcher de Linéa… Pourtant, c’était à elles de coordonné la meute… Son amie avait même rajouté que leur Alpha était toujours flanquée de deux mâles. Pour les avoir aperçut de loin, la louve au pelage pâle voyait de qui il s’agissait. Ils étaient donc tout les deux des prétendants de leur Alpha… pour autant, elle se disait que ce ne serait pas si simple pour eux de les diriger aux coté de Linéa… encore plus à la place de cette dernière. A moins que…

« Linéa était blessée presque autant que vous, si ce n’est encore plus que cela… Elle aussi doit douter de ses capacités à tenir sa place… ou en tout cas, à la tenir seule… »

Réfléchissant, elle se mis à gratter un peu le sol devant elle sans même qu’elle ne s’en rende véritablement compte. Puis, elle s’était alors remise à parler, son regard toujours perdu dans le vide.

« Où peut-être qu’elle peut les garder près d’elle pour s’assurer qu’on l’aide si jamais elle devait se trouver dans une mauvaise passe…. »

Ce n’était qu’une supposition et ce n’était certainement pas son domaine d’expertise… Elle pencha alors la tête sur le coté avant de relever son regard vairons en direction d’Azara. Dans son regard, on pouvait percevoir certains doutes. Elle garda encore quelques temps le silence, puis, elle finit par soupirer avant de reprendre la parole :

« Je n’ai pas beaucoup échanger avec Linéa… Je ne connais pas vraiment sa façon de penser alors je ne peux que spéculer sans pouvoir être sûre qu’une solution vaut mieux qu’une autre. Je ne la connais pas assez pour cela. »

Et cela lui faisait un peu peur, car du coup l’avenir devenait flou et elle ne savait plus vraiment à quoi elle pouvait s’attendre.

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Imala amenait un point intéressant. Linéa avait été sérieusement blessée à la guerre, comme Azara. Et si elle doutait de ses capacités? Azara le faisait bien, elle. C'était normal. Ce n'était que ça qui lui parcourait l'esprit, à quel point elle pouvait paraître faible et vulnérable aux yeux des siens. La bêta avait été tellement emportée par ses propres blessures qu'elle avait oublié que d'autres loups, même aussi forts que Linéa, pouvaient douter. Ainsi, choisir un prétendant pour la dominance de la meute lui assurait de l'aide dans ses fonctions. Ou peut-être qu’elle peut les garder près d’elle pour s’assurer qu’on l’aide si jamais elle devait se trouver dans une mauvaise passe… Elle était prévoyante, alors? Imala semblait réfléchir à voix haute, douter de ses hypothèses, mais elle avait raison.

—Tu tiens un point intéressant. À sa place, peut-être que j'aimerais m'entourer de bons alliés, moi aussi. C'est plus prudent.

Mais n'était-elle pas une bonne alliée elle-même pour l'alpha? C'était son travail, non? Verrait-elle un nouveau dominant comme une trahison? Ce n'était peut-être pas suffisant. Comme Imala, Azara ne connaissait pas tant Linéa non plus. Elle ne comprenait pas tous ses gestes.

—Linéa ne vient pas d'ici, après tout. Nous ne la connaissons pas depuis toujours, murmura Azara.

Elle ne pouvait pas dire de torts sur son alpha. Linéa respectait ses décisions et se montrait droite pour la meute. Mais elle semblait parfois, aux yeux d'Azara, encore comme une intrus. Encore comme une étrangère. C'était mauvais de penser ainsi. Azara se leva et secoua son pelage pour se débarrasser de l'impression de malaise qui la gagnait. Elle n'aimait pas rester assise à parler de la louve. Elle ferait mieux de voir si elle pouvait l'aider, plutôt que supposer qu'elle n'avait pas besoin d'elle. Elle jeta un regard à son amie, encore honteuse de ses dernières paroles. Pour se rattraper sur les deux louves, elle dit donc:

—Je crois que je vais aller rendre visite à Linéa. Je pourrai lui parler en même temps de ta proposition de voyage au Sud.

Elle ne voulait prendre trop de temps à Imala, qui avait déjà beaucoup de loups à soigner.

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Imala avait émit des hypothèses, n’en sachant pas vraiment plus sur tout cela, alors cela ne resterait de toute façon que des théorie. La guérisseuse leva les yeux quand Azara lui adressa à nouveau la parole. Elle l’écouta alors tranquillement. D’après elle, elle tenait un pourrait avoir quelques chose d’intéressant quand elle avait parlé d’avoir de bon alliés autour d’elle. Ajoutant même que c’était de la prudence. Ainsi, elle pourrait avoir une bonne piste ? Bah, elle n’en savait pas grand-chose, alors elle préférait simplement rester sur l’idée que ce n’était que des théories. Elle ne connaissait pas tant Linéa que ça. Azara confirma encore une fois en lui rappelant que leur Alpha ne venait pas d’ici et que les Boréales ne la connaissait donc pas depuis toujours.

Pour autant, elle ne jugeait pas Linéa. De ce qu’elle avait conscience des décision que la louve avait pu prendre, Imala n’avait jamais eut à critiquer cela. De ce qu’elle avait démontré jusque là, Linéa était une bonne Alpha, même si elle l’avait poussée jusqu’au bout de ses forces. Elle sursauta presque quand Azara se leva pour s’ébrouer. Elle l’avait regardé un moment et s’était redressées elle aussi, s’étirant simplement avant de faire quelques pas pour se dégourdir les pattes. A ce moment-là, Azara lui annonça qu’elle allait aller rendre visite à Linéa et lui proposa même d’en profiter pour lui parler de sa proposition de voyage dans le Sud. La guérisseuse sourit alors à son amie, la langue légèrement pendante.

« Ce serait gentils à toi. Si tu peux en profiter pour vérifier que ses plaies ne soient pas infectées. Je m’inquiète pour eux. »

Imala était sincère. Elle s’inquiétait pour Linéa, même si elle était bien moins proche d’elle qu’elle ne l’était d’Azara. La guérisseuse avait encore une fois regarder l’autre louve puis en marque d’affection, elle était venue près d’elle et s’était collée à elle quelques instants. Puis, elle avait repris la parole en la regardant à nouveau :

« Fais attention à toi également Azara. »

Et elle lui adressa un regard plein de douceur avant de simplement hoché la tête, n’insistant pas vraiment plus longuement que cela. Elle s’ébroua après s’être éloigner. C’était une réaction comme une autre pour chasser les tensions de son corps. Elle s’éloigna encore un peu et comprenant que cela mettait fin à leur entrevue, elle s’éloigna un peu de l’autre louve avant de reprendre la parole, toujours de son éternelle voix douce :

« Je vais te laisser Azara, j’ai encore quelques petites choses à faire. Si ta patte te fait trop souffrir, appel moi, je verrait ce que je peut faire de plus. »

Elle inclina alors la tête, puis, elle s’élança, s’éloignant de la Bêta pour qu’elle reparte toute les deux à leurs occupations respectives. Imala sourit doucement, puis, elle retourna dans sa tanière, récupérant quelques herbes avant de passer à son prochain patient.

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Imala lui demanda de vérifier les plaies de leur alpha en même temps qu'elle lui rendrait visite. Azara eut un sourire. Elle aimait bien le rôle d'apprenti guérisseuse qu'elle pouvait prendre par moment lorsqu'elle était en compagnie de son amie. Elle en avait appris plus sur les plantes, avait réussi même à panser les plaies de Keva pendant la guerre. Elle le ferait, bien sûr. Elle aussi s'inquiétait sur le sort de leur dominante. Imala se leva à son tour et vint se serrer contre la louve blanche en guise d'affection. Azara lui lécha le museau en retour. Fais attention à toi également Azara. Azara soupira un peu, mais remarqua au même moment que sa patte ne la faisait pas souffrir. Les plantes qu'Imala lui avait données fonctionnaient vraiment! Elle lui répondit:

—Je vais prendre du mieux, promis.

Elle se sentait plus optimiste qu'à son arrivée quelques temps plus tôt. Elle était choyée d'avoir une amie aussi proche qu'Imala. Elle n'avait pas été aussi près d'une louve depuis sa défunte mère. C'était réconfortant, rassurant. Elle eut à nouveau un sourire. Pourquoi avait-elle si mal réagit à l'idée du voyage de la guérisseuse? Si ça pouvait la rendre heureuse, tant mieux. Azara approuvait. Elle en parlerait certainement à Linéa.

Imala la salua et la quitta en lui rappelant de l'appeler si sa patte la faisait souffrir. Azara hocha la tête et regarda la petite louve s'éloigner vers ses autres occupations. On ne prenait pas longtemps du repos, chez les loups du Nord. Azara rejeta sa tête vers l'arrière et poussa un hurlement. Elle appela son alpha, pour pouvoir la localiser et se rendre à sa rencontre. La bêta était de nouveau motivée, prête à travailler.

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