La grande chasse

L'été arrivait... La chaleur, les sécheresses au Sud, certainement. Mais pour Keva, cela n'avait plus d'importance. Elle n'y était plus. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de s'en faire et de se demander comment se portait la meute... Et Ciel? Arrivait-il à s'en sortir avec ce nouveau rôle? Avait-il trouver un alpha digne de ce nom pour remplacer la rousse?

L'hiver avait été long sans la présence de Varzar. Toujours à la recherche de sa soeur disparue, Keva l'avait revue qu'une fois au court du printemps. Depuis, elle était sans nouvelle. Était-il seulement encore en vie? Elle l'espérait. La rousse était donc restée bien tranquille depuis les deux dernières saisons, considérant qu'elle devait reprendre des forces. En effet, Keva savait maintenant que plusieurs loups qui en voulaient pour sa trahison. Rester dans l'ombre avait été jusque là sa meilleure alternative.

Pourtant, avec la chaleur de l'été qui la percutait, elle sentait le besoin de s'évader de sa terre d'accueil, le fjord, pour se rendre à la rivière, là où elle s'y était si souvent retrouvée. Le ventre lourd, elle se dirigeait donc lentement vers cet endroit apaisant. La rousse était bien décidé à refaire son apparition. Elle ne pourrait pas fuir éternellement. Surtout pas avec...

Keva secoua la tête pour chasser cette idée avant qu'elle n'ait le temps de s'installer dans son esprit. Le ventre lourd... Et très rond. Oui. Elle sentait chaque jour, de plus en plus, quelque chose bouger au creux de son ventre tendre. Sa gestation devait s'achever bientôt maintenant. L'ancienne alpha était sur le point de mettre aux mondes de petits louveteaux... Serait-elle seulement une bonne mère? Et s'il était peut-être risqué d'aller si près de son ancienne meute dans cette posture, l'odeur du gibier frais l'avait attiré.

La meute Boréale avait prévue une longue expédition. Se rendre en territoire neutre, découvrir des terres riches et abondantes et chasser. Bien que l'été au Nord était agréable et qu'ils ne manquaient pas de gibier, la meute prenait en puissance. Rise ne pouvait attribuer ce mérite au nouveau dominant, mais il devait assumer que la meute prenait du mieux. Elle était loin de ce qu'il avait connu lors de son arrivée quelques mois avant la guerre.

Rise, le nez parfois au sol, parfois dans les airs, repérait vaguement des odeurs de gibier lointain... Le gris explorait et progressait de son côté, loin des autres Boréales. Après tout, aucun d'entre eux ne lui arrivait à la cheville, mise à part Linéa, bien sûr. Mais il n'était pas certain que cette dernière se présenterait. Le gris s'était donc dit qu'il en profiterait pour faire ses preuves. Une fois de plus. Peut-être que la blanche comprendrait finalement l'erreur qu'elle avait fait en choisissant Croc Blanc.

Rapidement, il atteint une rivière. Le torrent était puissant, notant le printemps encore récent derrière eux. Toutefois, il pouvait traverser certains endroits, soient par des rochers, soit par des hauts-fonds. Malgré le bruit de l'eau qui cachait les sons environnants, Rise remarqua rapidement l'odeur bien distincte des loups du Sud. Tentaient-ils eux-même de s'accaparer de nouveaux territoires, alors qu'ils étaient sans dominant?

Rise ébroua son pelage. La meute Australe était un allié. Le gris n'avait pas compris ce choix de Linéa. Pourquoi conserver un alliance avec une meute si faible. C'était se tirer dans les pattes! En cas de problème, il faudrait défendre les vestiges d'une meute autrefois plus forte. À quel prix? Et ces quelques loups Australes pourraient-ils réellement venir en aide aux Boréales? Ils leurs faudraient un dominant qui soit digne de ce nom...

Lentement, l'idée traversa l'esprit de Rise. Pourrait-il quitter sa meute pour se retrouver au Sud et diriger une meute en déchéance? Son frère faisait partie de cette meute. Il savait qu'il pourrait avoir son appui. Mais cela voudrait dire qu'il devrait abandonner Linéa... Non, sa place était au Nord. C'était Croc Blanc qui n'était pas au bon endroit. Il faudrait un jour ou l'autre le combattre et prouver sa valeur à la blanche qui dirigeait la meute.

Rapidement, il repéra du côté de sa rive, un petit loup noir et une rousse. Une rousse? Plissant les yeux, Rise reconnue Keva, cette exilée. Elle semblait assez ronde. Se pouvait-il qu'elle ait repris son rôle de dominante au Sud et qu'elle apporte en plus, une nouvelle génération à la meute? Il faudrait qu'il en parle à Linéa si c'était le cas. Cela pourrait être une menace. Pourquoi Ciel n'en avait-il pas fait mention lors de sa venue au Nord? Était-ce tout récent? Le gris ravala un grognement. Il devait protéger sa meute à tout prix... Protéger Linéa.

Quelqu'un arriva à côté de lui et le fit sursauter, le sortant de ses pensées. Il jeta un oeil distrait à la nouvelle venue.

Spoiler:

Ciel avait rattrapé la louve qui en voulait à sa proie. Il entendit le commentaire de la louve et cela ne le fit grogner qu’encore un peu plus. Ils se trouvèrent bien vite à trois sur la proie qui tomba enfin. Le Mâle attendit que la créature cesse de bouger avant de la relâcher. La troisième louve qui était arriver l’avait… congédié ? La fourrure du loup se hérissa et ses babines se retroussèrent et il montra purement et simplement les crocs.

« Vous ne manquer pas de culot ! Vous coupez la route de ma chasse et vous vous l’accaparer en me demandant de partir. C’est plutôt moi qui devrait vous demander ça !»

Il gronda encore une fois, le poil toujours hérissé. Il aurait volontiers sauté à la gorge de cette louve qui s’était accaparé sa proie. Cependant, il se força à revenir au calme autant que cela lui était possible de le faire. Il toisa les deux louves, se forçant à se souvenir de l’alliance entre leurs deux meutes. Il s’était alors dressé, le poil toujours hérissé alors qu’il les toisait de son regard bleu clair. Il repris la parole par la même occasion, un peu menaçant envers elles :

«Je ne pense pas me tromper en disant que vous êtes des Boréales ! Nos meutes sont alliées, mais cela ne veux pas dire que vous pouvez prendre le gibier qu’on est déjà en train de chasser. »

Il montra à nouveau les dents, même si il restait droit, la fourrure toujours aussi hérissé d’irritation. Il avait penser se détendre en chassant, pour le moment, c’était mal parti. Ciel était en colère, cela sautait aux yeux et si il ne réglait pas ses comptes là, il demanderait sans aucun doute réparation auprès des Alphas du Nord. Bon, il n’était pas non plus au courant qu’il était face à la Bêta du Nord.

Il pensait s'en être allé. Perdre tout après tant d'effort, tant de bataille... Perdre sa famille laissait des traces. Alors pourquoi ? Pourquoi revenir sur ses terres après avoir réussis pendant ces longs mois à revoir une lueur au bout de ce tunnel aussi sombre que le néant ? Oh Varzar avait beau se poser cette même question chaque jour pendant son voyage de retour, il en connaissait très bien la réponse. La vengeance. La haine. Aussi puissante que le plus violent des ouragans.
S'ajoutant à cela des dires chaotiques de loups sauvages sur le devenir des Originelles, comment pendant sa longue absence, le laissant pour mort, tout avait pu basculer à ce point pour les siens ?

Un grondement rauque s'échappait du fond de sa gorge alors que ses pattes puissantes foulaient le sol mousseux de ces bois qu'il connaissait. Dire qu'il avait pendant un temps réussi à accepter la fatalité. De commencer une nouvelle vie loin de tout ces problèmes. Malgré cela, les souvenirs finissent toujours par vous rattraper amenant avec eux une vague de nouvelle. Ainsi, voilà comment le mâle avait quitté Keva ainsi que sa sœur retrouvée pour aller voir de ses propres yeux ce qu'il se passait. Chez lui ? Pouvait-il encore dire cela ?

Les deux saisons depuis la guerre s'étaient ainsi écoulée. Lentement, d'abord dans le froid et la souffrance de la perte des siens puis dans un espoir à l'arrivée du printemps. Hors depuis que le gris avait appris les intentions et les problèmes causés par ce sale Kaamos, son fort intérieur lui avait hurlé de revenir montrer sa présence. Et oui, rien ne se finit jamais vraiment.

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Un son reconnaissable entre mille annonçait que ses pas arriveraient bientôt au bord de la rivière. Il était passé par des coins qui lui avait d'abord déchiré le cœur, ses anciennes terres bafouées par l'échec. Et puis une sourde colère était venu envenimer son esprit en observant ce qu'il s'était passé depuis tout ce temps.
Aujourd'hui, un loup sauvage lui avait parlé d'une grande chasse qui aurait lieu dans le coin. Et aux odeurs de tant de loups de meutes différentes proche de lui, son poil se hérissait déjà.

"Tu t'étais pourtant juré de ne jamais revenir ici fut un temps."

Et il était là. À entendre des loups hurler de leur belles prises. Varzar était partit depuis trop longtemps. Et tout autour de lui lui faisait encore voir la mort de son frère sous ses yeux ou encore cette neige pourpre.

Lorsqu'un craquement lui fit sortir de ses pensées, le grand mâle baissa le coup jusqu'à presque toucher le sol. Respirant à peine en attendant qu'un loup ne débouche devant lui derrière les fougères. L'attente fut brève et la surprise le prit les tripes en s'attendant à voir un ennemi lupin remplacé plutôt par un chevreuil grattant le sol moelleux de ses pieds pour en faire ressortir quelques petits aliments croquants.

Varzar réfléchit une seconde. Il n'avait clairement pas prévu de chasser. Pas ce gibier là en tout cas...
Mais un petit grondement au creux de son ventre et le gris sut mettre sa haine de côté pour se concentrer sur la chasse. Excellent chasseur qu'il était, le mâle se tapit dans l'ombre en faisant attention au sens de la brise. Puis, lorsque tout fut en sa faveur, le mâle se lança dans un élan un peu précipité vers le chevreuil qui réussit à se dégager du poids de Varzar avant de prendre la fuite. Ni une ni deux, le mâle se sentit pour la première fois depuis longtemps heureux d'avoir un challenge qui ne concernait que lui et seulement lui.
Filant à la poursuite du chevreuil, l'alpha des Originelles martelaient le sol de ses pattes en accélérant de plus en plus l'allure.

À côté de lui, Azara semblait aussi surprise de par la présence de Keva. Rise n'eut pas le temps de passer un commentaire, cependant. La louve repartait déjà, pas très loin de Lumka, cette petite sotte qu'il avait rencontrer il y avait quelque temps. Si elle était aussi maladroite que lors de leur rencontre pour la chasse, alors Rise n'avait qu'à espérer qu'il soit en mesure de combler le manque de gibier que cette louve occasionnait. Ainsi, il laissa les deux louves s'éloigner vers des pistes contraires.

Le gris resta là un moment, observant ce qui se passait tout près de la rivière. Il y avait beaucoup trop de loup... Qu'est-ce que la majorité de la meute Australe faisait ici? Alors qu'il se laissait distraire, il entendit des voix s'élever plus loin. Azara était là, avec Lumka, provoquant un loup Australe, ne sachant à qui la proie revenait... Puis, le hurlement de cet escroc de Croc Blanc perça l'air. Le salaud avait déjà tuer une prise. La fourrure de Rise s'hérissa légèrement. Et comme toutes les femelles semblaient être à ses pattes, les deux louves nordiques partirent dans sa direction, abandonnant le cerf au sol, laissant le gris de la meute adverse avec cette proie.

Rise n'avait toutefois pas l'intention de rester là et repéra un sanglier un peu plus loin dans un endroit tranquille, cherchant à s'échapper de toutes cette présences canines. C'était une proie intéressante. Ce type de gibier n'habitait pas le Nord. Linéa serait sans doute excité de voir toute l'exotisme de cette prise. Le gris alla donc dans cette direction, passant tout près du loup australe qui s'occupait désormais du cerf, mais Rise l'ignora complètement, resserrant son attention sur sa prise.

Lentement, il progressa à l'orée des buissons, sa fourrure grise lui permettant de se cacher dans l'ombre et de se fondre à la couleur de la roche. Lorsqu'il fut assez près, le petit animal paniqué le repéra, mais n'eut pas le temps de déguerpir que les crocs de Rise se refermait déjà sur sa nuque, perçant ses chaires. Le goût était particulier, mais agréable. En guise de compétition envers Croc Blanc, Rise lâcha lui aussi, un hurlement victorieux, quitte à attirer l'attention sur lui. Bien que son choix de gibier était plus petit, son absence au Nord la rendait unique.

À la rivière, beaucoup d'odeur figea la rousse un instant. Si cet endroit lui était d'un calme absolument habituellement, aujourd'hui, elle sentait que quelque chose se tramait. Rapidement, elle prit conscience de l'odeur des loups Boréales, mais également des loups Australes qui régnait sur l'endroit. Du coin de l'oeil, elle repéra d'ailleurs quelques individus. Ciel. Celui-ci n'avait même pas daigner lui prêter attention.

Puis un peu plus devant elle, deux jeunes loups noirs qu'elle connaissait bien, qui abordaient une mine déconfite en ayant repérer Keva... Elior et Adazel. Que devenaient-ils sans elle? Son instinct maternel reprenant un instant le dessus, elle leur sourit en guise de salutation. Un sourire empreint de nostalgie. Puis, elle retourna son attention vers Ciel, qui venait d'appeler les siens. Lentement, en trottant lourdement, elle le rejoint. C'était plus fort qu'elle. Elle devait savoir comment la meute se porte.


La rousse savait que sa visite ne serait sans doute pas la bienvenue. Mais la meute Australe restait tout de même dans son coeur. Une fois plus près du mâle, ne craignant pas les loups Australes qui se joindraient à eux, la rousse planta son regard dans les yeux de son ancien bêta. Désintéressée de sa belle prise, quoi que ragoûtante, Keva s'arrêta à une distance respectable de Ciel. Elle ne pouvait pas se permettre plus de familiarité.

L'attitude de Ciel ne surprit pas Keva. Il était mécontent, bien sûr, dévoilant ses crocs. La rousse n'était pas la bienvenue. La réponse du bêta laissa l'exilée entre deux émotions distinctes... D'abord, elle était soulagée et heureuse de savoir que la meute se portait bien et que l'alliance avec le Nord tenait toujours... Toutefois, cette information l'agaça quelque peu... La meute Australe restait une menace pour sa meute d'accueil, la meute originelle, même si elle était pratiquement dissoute à cette heure...

Keva s'ébroua rapidement et évita de penser à la fatalité où elle devrait affronter au combat, sa propre meute de sang... Ciel précisa alors que la meute Australe ne pouvait faire mieux que de la considérer comme une simple inconnue. La rousse hocha simplement la tête, ne contredisant pas son ancien bêta. Elle ne s'attendait pas à mieux de toute manière. Elle savait son geste impardonnable.

Ciel, sans abaisser sa garde, se permit de passer un commentaire sur la grossesse de Keva. Toutefois, celle-ci réagit. Elle ne pouvait laisser une telle rumeur se répandre. Pour le bien de ses petits, elle devait protéger l'identité du père...


Laissant sous entendre sa vie de vagabonde, elle espérait que cela sèmerait le doute dans l'esprit de l'australe et qu'il croirait peut-être qu'elle s'était accouplé avec un simple sauvage, dans le but de créer une nouvelle meute et qu'il ne s'agissait pas là de la descendance de Varzar.

Le hurlement du mâle avait regrouper quelques australes autour, qui n'osait pas s'interposer entre les deux loups et qui suivaient l'action de loin. La rousse perçu d'ailleurs Elior et Adazel qui s'étaient approché et qui semblaient toujours aussi pertubé. Keva compris donc le sens des paroles de Ciel. Sa présence pertubait l'unicité de la meute Australe. Elle en prit alors conscience.

En jetant des regards analytiques autour d'eux, la présence de Morrigan plus loin, la bêta de Varzar, attira son attention. Cette dernière, la fourrure hérissée, les observait avant de reprendre son chemin, tout en jetant quelques coups d'oeil aux deux loups. La rousse se rendit alors compte de l'allure de la situation. Si Ciel ne semblait pas ravie de sa présence, toutefois, le fait que Keva s'entretienne avec lui pouvait laisser croire qu'elle manigançait contre Varzar et contre sa nouvelle meute... Après tout, sa réputation de traitresse était faite. Sans décrocher son regard de Morrigan, Keva lança simplement, sans réel intérêt:


Puis, laissant planer le doute et la menace d'une éventuelle attaque, la rousse planta là Ciel et sa proie pour aller à la rencontre de Morrigan qui s'éloignait lentement. Elle devait s'assurer de l'intérprétation de la scène qu'avait fait cette louve... Keva s'approcha donc en trottant lourdement. La rousse devait ce méfier de cette louve. Elle savait que Morrigan ne la portait pas dans son coeur... Et bien que Keva avait rejoint la meute Originelle depuis peu, elle trouvait désobligeant de la part de Varzar d'avoir choisi une bêta sans la consulter... Après tout, peu à peu, Keva prendrait la place de dominante aux côtés de Varzar, une fois la confiance des membres acquises... Morrigan serait donc également la bêta de la rousse...

Arrivé à sa hauteur, Keva ne su pas trop comment en arriver à ce qu'elle avait cru voir lors de son échange avec Ciel. Ainsi, elle commença avec quelques banalités, quelque peu empreint d'arrogance et sans conviction.


La rousse laissa cette dernière répondre. Peut-être que la porte s'ouvrirait d'elle-même sur l'interraction qu'elle avait eu avec Ciel...

Ciel se montrait agressif, la présence de Keva ici n’allait certainement pas l’aider, elle en était parfaitement consciente. Il avait évoqué sa grossesse et la louve avait cherché à semer le doute, mais il n’était pas dupe. Pour autant, le Bêta n’avait pas le moindre doute que c’était bien Varzar le père. L’Australe aux yeux clair garda les yeux plissé sur elle et ne répondit rien. Certains Australes s’étaient approché, il en était conscient, conscient aussi qu’il ne devait pas faiblir. La voix de Keva sembla alors changée alors qu’elle disait qu’elle allait les laisser à ses occupations. Elle espérait qu’ils ne se recroiseraient pas dans des circonstances qui pourraient être moins bonne et il avait alors simplement hoché la tête.

« Bon vent à toi... »

Son ton n’était pas agressif, mais il ne voulait laisser voir une certaine entente avec elle. Ciel regarda alors tout autour e lui. Elle s’éloigna et Ciel espéra que les loup du Nord ne prendrait pas cette brève discussion comme le fait qu’ils jouaient double jeu. Il devait penser à ça aussi, ce n’était pas facile de prendre la place d’Alpha. Il la regarda partir, puis, il avait ensuite fait signe aux Australes qu’ils pouvaient approché pour partager avec lui la biche. Il en profita d’ailleurs pour arracher peau et fourrure d’un coup de crocs et ainsi accéder à la viande de l’animal. Il en mangea ainsi suffisamment pour ne plus avoir faim avant un moment, puis, il commença à surveiller les alentours pendants que d’autres Australe pouvaient se repaître sur la biche. Il repartirait en chasse quand ils auraient suffisamment manger.

Le mâle avait toujours les babines pleines de sang, mais il ne s’en souciait pas vraiment. Ciel s’était un peu adoucit maintenant et il encouragea les siens à manger à leur fin, tournant autour de l’endroit où se trouvait la proie abattue. Il veillait sur les siens, même si il n’était pas forcément des plus doux ou même des plus compréhensif.