Premiers pas sur ces terres [Libre]

L'aurore, le soleil commence doucement à percer entre les arbres de la forêt et sa lumière teinte les troncs d'une lueur orangé. Un fin brouillard descend des montagne et vient entrelacer la canope. Les dernières feuilles s'agitent avec le vent et tombent lentement sur le tapis de feuilles, qui recouvre maintenant presque entièrement le sol de la forêt.
En ce matin d'automne, le temps est frais, la forêt silencieuse. Les oiseaux ont quitté, en majorité, pour aller plus au sud. Le grand corbeau, gardien de la forêt, est présent à l'année, pour le grand plaisir d'Enora qui jouis de sont aide afin de trouver des carcasses quelle partage ensuite avec eux.
Toujours en quête de nourriture, la louve, zigzaguait d'un pas rapide entre les arbres depuis quelques heures déjà. Elle avait débusqué un lièvre, mais n'avait pas réussis à l'attraper. C'est qu'ils sont rapides et agiles à travers les branches. ils peuvent se faufiler partout. Attentive au moindre de sons, elle parcourt la forêt, truffe au sol, parfois truffe en l'air, lorsque le vent parvient à elle.
Soudain, Enora reconnue une odeur familière. Elle s'arrêta dans sa marche, leva son museau vers le ciel pour essayer de localiser le loup. Un fois localisé, elle se dit qu'il vaudrait mieux le contourner. Enora repris sa marche, dans le sens inverse de l'odeur, mais cette fois-ci plus rapidement. Elle n'avait pas envie de faire de rencontre. Les odeurs de loups sont de plus en plus présentent depuis quelque jours et ce n'est qu'une question de temps avant d'en croiser un. Dans sa course, elle aperçu la rivière quelle avait entendu durant sa quête de nourriture.
*Ah la voilà... Il ne manquait plus que ça...*
Il lui faut la traverser si elle veut s'éloigné du loup. Arrivé au bord de la rivière, elle regarde les petits rapides qui seront facile à traverser. En plus il y a beaucoup de rochers sur lesquels elle pourra sauter.
*Parfait, un jeu d'enfant !*
Enora se mit à l'oeuvre, regardant où elle posait ses pattes, elle sauta de rochers en rochers, puis arriva de l'autre côté. Elle s'ébroua pour déloger l'eau sur son pelage. La lumière du jour inonde maintenant tout le paysage refletant sur la rivière comme des étoiles. Le brouillard se dissipe doucement. La louve leva la truffe en l'air pour retrouver l'odeur. Elle n'arriva plus à le sentir. Le vent avait tourné...

 

L'alpha des Originelles été rentré. S'il était partit dans cette longue expédition avec Akéla depuis plus d'une semaine, il avait bien l'impression que des mois entiers étaient passé. En son absence, ses sbires avaient fait du bon travail et il était bien fier de ces loups qui lui était proche. Siber n'était pas resté sans rien faire, les patrouilles avaient été guidé d'une main de maître et Nimeria, sa soeur, pouvait être fière d'avoir organiser les chasses tel une maîtresse connaissant les lieux.

Lui, Varzar... c'était une autre histoire. Si son accompagnatrice avait su être une excellente guerrière pendant ce voyage vers le sud, Varzar n'était pas rentré dans de meilleures conditions que lors de son départ. Non. C'était même pire. Entre la possible alliance qui devait être né maintenant, et ce qu'il avait découvert dans les terres désertique, son esprit déjà en ébullition était encore plus tiraillé par les changements et la guerre qui était en train de se préparer. L'Homme. Si l'histoire avec Keva s'était terminé avec un voile en face du museau, la femelle rousse ne lui avait pas menti. Elle...soupir.

L'Homme était une créature dangereuse. Avec ses bâtons de feu, ses cris et sa violence. Akéla et lui en avait eu pour leur frayeur. La meute Australe était en danger et peut-être que s'il avait su ce que ce raz-de-marée d'humain allait bien pouvoir faire des terres des loups, son avis sur la question aurait pu être différente. Il devait parler à Keva. Non. Elle lui avait déclaré la guerre en le provoquant. L'avait-il oublié ? Le sage et le réfléchis en lui, celui qui était en première ligne la plupart du temps avait malgré cela envie de parler à l'alpha des Australes. Mais s'il était trop tard, ce qui était sans doute le cas, il fallait se préparer à la guerre.

Voilà comment l'esprit du loup était. Déchiré entre plusieurs convictions. Plusieurs solutions.


À l'aube du troisième jour de son retour. Le mâle avait bien récupéré de ces longs jours de marche. La vie reprenait peu à peu son cours normale pour lui. Il avait bien entendu fait une réunion avec des membres restreint pour parler du fléau du sud et tous en avait convenue que pour le moment, il était inutile d'alarmer la meute et de compromettre l'apprentissage de jeune loup prometteur. La meute avait besoin de guerrier plus que jamais.

Varzar quitta le camp tôt, il faisait encore nuit maintenant que les jours se raccourcissait et il avait décidé que en tant qu'ancien jeune chasseur, partir se dégourdir les pattes dans un silence lui ferait le plus grand bien. Crapahutant comme au bon vieux temps, le loup gris débusqua un lièvre puis continua sa chasse vers le sud pour tenter d'attraper quelques poiscailles. S'il était excellent chasseur sur terre, l'eau n'était pas son point fort mais il savait que les fibres des créatures marines étaient très bon pour la santé.
Quittant son territoire, le lièvre dans la gueule, le brouhahas de la Rivière s'accentuait progressivement. L'odeur de sa proie ne parvînt cependant pas à masquer une autre odeur qui lui fit hérisser le poil. Un sauvage dans les parages. Ce sujet, bien que peu important commençait aussi à l'inquiéter. Ils étaient de plus en plus à venir dans les parages. Comme si des loups venant d'ailleurs chasser eux aussi un danger...

Posant son lièvre, Varzar passa à une tout autre chasse. Il voulait savoir ce qu'il pouvait bien pousser des sauvages à venir dans le centre. La Rivière n'appartenait à personne, il le savait, mais tout de même.

De son analyse, il s'agissait d'une femelle. Encore une. Accélérant l'allure aux abords de la rivière, Varzar se tapit dans les buissons pour y observer une louve claire traverser celle-ci pour rejoindre le côté proche des Australes. Un regard en arrière de l'autre côté, elle la sauvage avait bel et bien la tête de quelqu'un qui ne voulait pas avoir de problème. Décidemment, il y avait du monde à ce pont de pierre.

L'alpha sortit de l'ombre et avança en lançant un regard assassin vers la femelle pour l'intimider. D'un faciès neutre, ses poils n'étaient plus dresser pour ne pas non plus la dégager d'avantage. Non, pour une fois, il fallait en apprendre un peu plus sur ces solitaires.

- Je ne te conseil pas ce côté de la rivière, la meute Australe hais les étrangers qui viennent ici.

Un petit mensonge pour calmer l'atmosphère. Varzar n'était pas stupide, ce n'était pas comme ça que la femelle reviendrait sur cette berge. Ils allaient devoir parler avec un brouhaha entre eux.

- Qu'est-ce qui t'amène ici ? demanda t'il calmement.

Son pelage ressemblait bien au nord. Ce qui le laissait perplexe.

Ne pouvant plus déceler la présence de l'inconnue, la louve décida de continuer son chemin. Enora fit un premier pas en avant quand elle entendit des feuilles craquées à sa droite. Elle tourna rapidement la tête vers la source du bruit. Ses oreilles se dressèrent en avant, puis elle le vit, debout devant des buissons, où il s'était probablement caché.

*Mais... Depuis combien de temps il est là?*

La louve se raidit d'un coup, les griffes bien plantées au sol prête à déguerpir au moindre signe d'agressivité. Ses oreilles se rabattit sur les côtés de sa tête et son échine se hérissa. Elle poussa un léger grondement, retroussant ses babines pour dévoiler ses crocs. Son regard était planté sur le grand mâle et analysait celui-ci. Il est grand, costaud et semble sûr de lui. Immédiatement elle conclu qu'il s'agissait d'un mâle dominant. Elle avait probablement atterris sur son territoire et s'attendait à des représailles immédiates.

Ce n'est pas la première fois qu'une telle situation lui arrive. Mainte fois elle dû traverser les terres de différentes meutes et ne fût jamais bien accueilli. Souvent, les loups la pourchassait sur plusieurs kilomètres. Elle réussissait à s'enfuir, à bout de souffle et faible. Parfois, les mâles avait une autre intention. Ces mauvais souvenir tournait en boucle dans sa tête et raviva son agressivité envers le grand loup mâle devant elle. Les cicatrices sur ses pattes, plus visibles que les autres sur son corps, témoignaient de son lourd passé. Avant de quitter son territoire natal, il y a deux hivers, son père lui avait promis qu'elle pourrait intégrer facilement une meute, lui permettant de survivre plus aisément. Aujourd'hui, la solitude et le désespoir la ronge. La confiance qu'elle avait envers ses congénères n'est plus et a présent elle vit dans une peur constante de croiser un autre loup.

Enora, toujours braquer, se crispa encore plus lorsqu'elle attendis la voix du mâle. Elle n'écouta même pas ce qu'il lui dit à propos du territoire des Australes. La peur la figeait.

Lorsqu'elle capta la question. Ses babines retroussée recouvrit ses crocs et elle se détendis légèrement, ses yeux toujours rivés sur son «adversaire».

* Il me pose une question..? *

Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas parlé. Elle hésita entre lui répondre ou déguerpir. Son ton était calme, mais peut-être est-ce une supercherie ?
D'une voix neutre un peu rauque, Enora décida de lui répondre en essayant d'enterrer le bruit de la rivière.

- Je chasse, je suis solitaire et je n'ai aucune idée où je me trouve

Elle fût surprise par sa voix rauque et se racla la gorge pour continuer, se risquant à poser une question.

- Peut-être suis-je sur vos terres ?

La louve plongeait son regard noisette et brillant dans celui du loup, attendant une réponse. Elle était prête à s'enfuir au premier mouvement brusque.

L'attitude de la sauvage n'était pas surprenante. Oreilles en arrière, prête pour déguerpir dès que le moment serait opportun. Sur un certain point, Varzar préférait de loin cette attitude à celle qu'il avait eu affaire dans les marécages. Mieux valait être inquiet que trop sûr de soit.

Varzar plissa des yeux un peu plus, fermant toute réaction sur sa tête. Imperturbable et perturbable pour l'opposant. Le loup gris n'avait que faire des histoires anciennes des sauvageons. D'une part parce qu'il se doutait bien que la vie seul ne devait pas être bien. Pourquoi aurait-il chasser Yorak de ces terres au lieu de le tuer, sinon ? Varzar n'était pas un tueur. Manipulateur et stratège mais pas meurtrier.

Le mâle pencha légèrement la tête sur le côté ce qui avait un effet, il en était certain, de mise en confiance chez l'autre. C'était bien la première fois en revanche qu'il entendait un solitaire lui dire qu'il était totalement perdue. Alors la louve était depuis vraiment peu et devait certainement ne pas savoir sur quelle patte danser. Rien n'aurait pu mieux tomber que d'apprendre cette nouvelle. Il avait déjà rencontré des solitaires et depuis peu, avant son départ, il avait rencontré cette guérisseuse portant le nom de Hareless. C'était à ce moment là qu'une idée avait germé. S'il n'en avait encore parler à personne car il avait bien d'autre chose à s'occuper depuis, il ne l'avait certainement pas oublier. Le monde allait bientôt grondait de griffes et de crocs. Malgré ses essais d'intimidations, Varzar ne doutait pas que les bouffeurs de neiges et les encrassés du sud avait trouvé une entente pour profiter de lui et s'il y avait bien des loups qui pouvait venir renforcer sa meute déjà imposante, c'était bien ces solitaires. Perdu, qui savait y faire avec les galères.

- Vous êtes en territoires neutres.

Le mâle avait totalement changé de tactique. La manière dont il avait abordé la femelle n'était pas la bonne et le tutoiement n'était pas de rigueur pour ce moment.

- Et vous n'avez rien à craindre de moi, je ne suis pas un de ces cinglés que vous avez peut-être rencontré.

L'alpha regarda un instant le ciel à travers le feuillage puis se décida à avancer. Il fallait être fin et délicat et cette louve était bien trop inquiète encore, il jouait donc le tout pour le tout. Parler sans pouvoir observer de prêt l'individu en question n'était pas fait pour les analyses du mâle. C'est pourquoi il entama la traverser de la rivière, sans trop regarder la femelle.

- Je répète que je ne vous ferai rien, je préfère cependant voir à qui j'ai affaire sans une eaux tumultueuses entre vous et moi déclara t'il en s'asseyant trempée juste à côté de la rivière.

Bien assez éloigné de la louve, il pouvait cependant la jaugé de prêt. De haut en bas et en travers.

- Vous devez trouver mon attitude désagréable... en réalité, je vais vous répondre que je suis intriguée par vous.

Dire qu'il parlait réellement ainsi à un sauvage. Il fallait faire bien des choses pour mettre à profits ses plans...

- Comment se fait-il que vous soyez perdu si ce n'est que vous venez d'arriver dans les environs. Ce qui implique, une solitaire arrivant ici... C'est qu'il y a sûrement une raison ? Et je me demande laquelle.

Varzar se leva, non pas pour l'approcher car ce n'était pas encore le moment mais pour venir s'étirer le dos en baillant pour mettre une attitude de totale détente sur son corps.

- En réalité, je ne vais pas vous mentir ma chère mais vous n'avez peut-être pas choisit le bon moment pour venir ici. Une guerre se prépare et j'ai bien peur que les premiers touchés ne soit les loups dans votre genre.

Là encore, la vérité n'était pas tout à fait celle décrite mais n'était pas fausse non plus.

- Alors qui êtes vous ?

La louve, toujours debout près de la rivière, les pattes tendues et les griffes bien plantées au sol, ne quittait pas le mâle du regard. Son attitude était si différente des autres loups quelle avait rencontré. Ne lâchant pas sa garde pour autant, elle était soulagé d'entendre qu'il ne lui voulait aucun mal, mais comment lui faire confiance ?

Maintenant qu'elle savait qu'elle était en territoire neutre, cela changeait bien des choses. La louve ne détectait aucune autre odeurs de loups dans les parages. Ils étaient seul, mais pour combien de temps ? La rivière est un endroit très convoité par plusieurs animaux, comme des loups. C'est pourquoi la louve ne restait jamais longtemps au même endroit et évitait de s'attarder pour ne pas se faire surprendre. Cela l'agaçait et la sortait complètement de sa zone de confort. Lorsqu'elle le vit bouger, elle recula d'un pas puis baissa la tête. La louve suivait tout ses mouvements des yeux. Lorsqu'il traversa la rivière, elle recula encore de quelque pas. Il y avait maintenant une distance raisonnable entre les deux.

Mutuellement, les deux loups s'observèrent durant un moment. Le mâle semblait la sonder de son regard pénétrant. Elle renfrogna les sourcils, un peu gêné, puis l'écouta parler. Enora n'était pas naïve, même s'il semblait s'intéresser à elle, il pouvait très bien dire n'importe quoi. Pour le moment, la confiance n'y était pas.
Elle lui répondit tout de même d'une voix toujours neutre et plutôt calme. Ses épaules commençaient à se détendre.

- Je suis Enora et je viens d'un territoire de plaines situé au nord ouest d'ici, derrière les montagnes

Elle détourna un instant son regard du mâle pour lui indiquer la direction avec sa tête. Puis elle reposa ses yeux sur lui, le regardant de bas en haut, puis replongea son regard dans le sien.

- Je ne suis pas perdu, car je n'ai aucune destination précise. Je vais où bon me semble.

Enora regarda la rivière, inspira profondément, puis poussa un léger soupir et continua en revenant sur le loup.

- Mais...maintenant que je sais où je me trouve, je compte bien repartir, puisqu'il semble y avoir une guerre qui se prépare...

Le soleil commençait à monter plus haut dans le ciel. C'était une journée ensoleiller, mais fraiche. Elle plissa légèrement les yeux, aveuglé par le soleil.

- Vous êtes chef de meute ?

Curieuse de savoir si sont intuition lui disait vrai.
En terre neutre, un mâle dominant n'avait aucune raison de la chasser, mais avec cette guerre, elle n'en était plus sûre.

Si Varzar n'avait jamais apprécié les solitaires, ces nouvelles idées et les évènements futures lui avait fait petit à petit changer d'opinion sur eux. Le rôle d'Hareless dans cette nouvelle opinion en était pour quelque chose, ne pas le dire serait mentir.

L'alpha couché maintenant après s'être étiré le dos commençait à avoir un peu de curiosité vers la louve. Elle était maigre, ces cicatrices visibles l'intriguaient également.

Lorsque la femelle se présenta, Varzar l'écouta sans rien affiché d'autre qu'un petit sourire impossible à décrire et analyser. Ainsi donc, elle venait d'au delà des montagnes. Comme la plupart des autres. Que fuyait-il ? Allait-il tous être un jour pris au piège ?
Le mâle chassa ses noires idées d'un coup de tête avant de se relever pour entamer une approche même s'il supposait que la femelle allait reculer. Cela pouvait être bizarre que Varzar veuille absolument parler face à face à un loup comme il avait l'habitude de faire. Lui le premier, il avait fallut quelques temps lors de sa rencontre avec Keva.

A vrai dire, Varzar voulait savoir s'il y avait quelque chose à faire de cette louve ou non. Il verrait bien si ce point n'était pas encore clair.

- En effet. Alpha de la meute Originelle. Les Australes sont de ce côté-ci, déclara t'il en montrant les rochers plus haut. Et les Boréales au Nord mais vous avez du contourner leur terre.

Varzar s'arrêta en plantant cette fois-ci les yeux dans ceux de cette Enora.

- Je suis Varzar.

Lui qui avait très souvent attendu un moment avant de donner son nom, au titre parfois d'un mensonge, il était temps de clarifier les choses.

- À vrai dire Enora... si je m'interroge encore du fait que vous ayez quitter vos terres pour un but précis, je préfère vous dire que fuir une guerre n'est que pour en trouver une autre ailleurs, n'est-ce pas ?

Le loup gris attendait de voir sa réaction. Enora fuyait-elle déjà une guerre ?

Puis Varzar commença à la contourner tout en l'épiant. S'il lui restait encore une chose dont il devait être sûr avant de proposer quoique se soit à Enora c'était bien son audace. Derrière cette petite louve peureuse et distante, il devait bien y avoir quelque chose d'autre...
Sans attendre sa réponse, le loup se précipita sur la louve et lui bondit dessus.