Reprendre les choses en mains [libre]

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La guerre était finie, mais Keva n’avait pas daigné montrer le moindre signe de vie depuis. Bon sang, mais qu’est-ce qui pouvait bien passé dans la tête de cette louve ? Bien droit sur ses pattes, le mâle se percha sur un tronc couché au sol et toisa les allées et venues des Australes égarés. Il fallait qu’il reprenne la Meute entre ses pattes le temps que tout cela se remette en bon fonctionnement. Il soupira doucement et alla encourager les chasseur à se mettre en actions. Les guerriers avaient encore besoin de reprendre des forces. Le Bêta soupira doucement avant de s’ébrouer, puis, il avait simplement hoché la tête.

Il passa aussi voir les Novice et donna de la voix pour que les Mentors se mettent en action. Ce n’était certainement pas le moment de se relâcher… Il regarda alors autour de lui cherchant à s’assurer que la meute tourne correctement et qu’ils ne souffrent pat trop de l’absence de leur Alpha. Une partie de lui s’inquiétait pour Keva. Est-ce qu’elle les avait abandonné ? Il aimerait bien le savoir. Un grondement sourd monta au creux de sa gorge. Il allait se rendre utile lui aussi, cela ne pourrait pas lui faire de mal. Ciel s’était détourné, sachant que si jamais il se passait quoi que ce soit, il suffirait d’un appel pour qu’il y réponde.

En attendant, il s’isola dans la forêt, ses oreilles tendues vers l’avant et s’assurant purement et simplement de rester à avancer face au vent. Bientôt, arriva à lui l’odeur d’une proie. Machinalement, sa langue vint lécher sa babine supérieure. Un chevreuil. Il n’allait pas lui laisser la moindre chance. Il s’était alors simplement tapi au sol, ses oreilles toujours tendues vers l’avant, la queue restant bien haut dans son dos. Ciel avait approché aussi près de sa proie que possible .

Alors qu’il approchait, l’animal releva vivement la tête. Puis, il se mis à fuir. Et Ciel s’élança purement et simplement en avant. Il ne se laisserait pas distancer par cette proie dont il avait décidé que ce serait son prochain repas. Il gronda et fit ce qu’il pouvait pour rattraper la créature, puis, il avait bondit, laissant ses crocs se refermer autour de la gorge de la créature ; Il s’était retrouvé emporter dans tout les sens. Il ne lâcha pas, jusqu’à ce que la créature ne cesse sa course et que le loup puisse à nouveau avoir les quatre pattes sur la terre ferme. Il continua alors à s’en prendre à la créature, brisant la nuque de sa proie avec de violent coup de tête. Finalement, le corps atterrit lourdement au sol et Ciel le relâcha. Le mâle s’était alors dressé sur sa proie. Cela permettrait à plusieurs loups de se nourrir, c’était une bonne chose ;

Ciel leva alors le museau en direction des nues, poussant un hurlement d’avertissement pour sa meute : la chasse avait porté ses fruits. Cependant, il entendit alors une branche craquer et se dressa à nouveau, les oreilles bien dressées sur son crâne :

« Qui va-la ? »

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Tu t'étais fait plutôt silencieux dans les jours qui avaient suivi la guerre. Pas parce qu'elle t'avait particulièrement secoué. Tu étais resté à l'écart et si tu avais bien réussi à faire fuir un loup ennemi, ce dont tu étais fier, tu n'avais pas participé activement aux combats. Tu avais observé, de loin. C'est ainsi que tu avais vu Keva, ton alpha, fuir les terres du centre après son altercation avec Varzar. C'est ainsi que tu l'avais suivie, persuadé qu'elle était en danger. C'est ainsi que tu avais appris que vous perdiez la guerre à cause d'elle. À cause de ses sentiments amoureux et de son incapacité à finir ce qu'elle avait commencé. Tu détenais une information que les autres membres de ta meute ne connaissaient pas encore et pour la première fois dans ta vie, tu n'étais pas accouru pour transmettre ce que tu savais. Sentinelle tu étais toujours, mais mal à l'aise tu l'étais aussi maintenant. Tu n'avais pas réussi à ramener Keva au Sud. Tu espérais qu'elle reviendrait par elle-même, grugée de remords. Mais elle ne l'avait pas fait et ta meute était perdue à présent, ne sachant pas où était Keva. Tu devais parler, avertir quelqu'un, faire ton devoir. Faire ce que Keva n'arrivait pas à faire elle-même.

Le seul loup à qui tu pouvais t'adresser était Ciel. Tu ne le connaissais pas particulièrement. Comme pour tout le monde, tu te tenais plutôt éloigné de lui, sauf lorsque tu devais rapporter des nouvelles de tes tournées sur le territoire. Tu savais qu'avec le départ de Keva, Ciel ne serait pas très loin des autres loups de la meute. C'était à lui de tenir bon pour tous, de veiller sur les Australes. Tu te dirigeas donc vers les tanières, à la forêt, pour retrouver ton dominant par procuration. Tu n'arrivais pas à attraper sa trace et tu n'avais pas envie de parler avec les tiens pour le retrouver. Tu t'apprêtais à perdre ton envie de parler des aveux de Keva lorsque tu entendis un hurlement, provenant d'un peu plus loin. Ciel. Il venait de conclure une chasse. Tu te mis rapidement en route avec de changer d'idée à nouveau. Silencieux comme toujours, tu te promenas entre les maigres arbres de la forêt de feuillus avant de découvrir le bêta de la meute. Ce dernier avait la gueule ensanglantée, un carcasse fraîche de cerf à ses pattes. Il ne t'avait pas entendu venir. Volontairement, tu fis craquer une branche pour attirer son attention. Qui va-la ? Les oreilles dressées, ton supérieur fixait autour de lui. Tu t'avanças alors lentement, la tête penchée vers le sol en guise de soumission.

—C'est Elior, un de vos sentinelles.

Lorsque tu arrivas à la hauteur du loup, l'odeur alléchante de la chair de la bête fit gronder ton estomac. Tu ignoras les plaintes. Tu avais plus important à faire.

—Je dois vous parler de quelque chose.

Tu vouvoyais tes supérieurs par habitude. Ton père te le demandait depuis ta naissance.

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Ciel ne comprenait pas ce qui pouvait passer par la tête de leur Alpha… il commençait même à se demander si elle méritait vraiment d’avoir encore ce rôle au sein de la meute. Le mâle faisait tout ce qu’il pouvait pour que la meute tienne debout en l’absence de Keva, mais il se retrouvait à devoir trouver des solution pour des choses dont il ne se préoccupait quasiment pas avant. C’était sa fonction, donc il la remplissait sans se plaindre. Cependant, il se posait tout un tas de question sur Keva et se demanda même si il ne devait pas considérer son acte comme de le trahison. Il n’en avait cependant pas dit plus sir le sujet, à personne. Puis, il avait pensé qu’une chasse pouvait l’aider à se détendre. Cela avait en partie marché et l’animal avait finit au sol devant lui. Il comptait bien se nourrir dessus avant de ramener cette proie aux Tanières pour que tous puisent se nourrir. Cependant, à peine avait il tué l’animal qu’il entendit une branche craqué. Aussitôt, il se mis sur ses garde et se tourna vers l’endroit d’où provenait ce craquement de bois inopportun.

Il avait demandé de qui il s’agissait et son regard s’était posé sur un loup qui approchait en montrant des signes de soumission : Elior, une sentinelle. Il n’avait pas eut l’occasion de beaucoup avoir affaire à eux, puisque la plupart du temps, c’était Keva qu’ils allaient trouvé. Mais la louve n’était pas là et pour le écouter et tenir son rôle. Rien que cette seule pensée l’irritait. Le regard de Ciel e posa alors sur l’autre loup qui approchait doucement de lui. Il lui dit alors devoir lui parler de quelque chose. Le Bêta se retint de grogner, est-ce que c’était encore une tuile pour la meute ? Si c’était le cas, Keva aurait vraiment des comptes à lui rendre quand il serait face à elle. Ciel regarda un moment la Sentinelle, il n’allait quand même pas s’en prendre au messager. Le Bêta avait alors simplement incliner la tête. Puis, il avait pris la parole d’une voix aussi calme que possible :

« Parles, je t’écoute. »

Ciel resta donc assis en accordant toute son attention à Elior, les oreilles bien dressées sur le haut de son crâne. Il y eut un moment de silence, la proie toujours à leurs cotés. Il comptait la ramenée aux Tanières ensuite, il y avait largement de quoi nourrir plusieurs loups. Le Bêta ne savait pas vraiment ce que tout ça pourrait donner, mais ce qu’il savait en revanche, c’est que maintenant il devait attendre qu’Elior lui dise ce dont il voulait lui parler. Ainsi, il pourrait prendre la meilleure décision quand à cela… En tout cas, celle qui s’avérerait la meilleur pour la meute. Le loup continuait à garder son regard rivé sur Elior en silence.

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Tu constatas rapidement que le bêta avait l'air fâché. Contre toi? Non, sûrement pas. Tu n'avais rien fait de mal. Outre lui cacher une information importante pendant plusieurs jours, mais ça, il ne le savait pas encore. Tu te retins de frissonner en réalisant que tu serais sûrement dans le pétrin après avoir transmis le message que tu lui apportais. Il était trop tard pour reculer à présent, toutefois. Ciel t'indiquait qu'il t'écoutait, ayant effacé les traces de mécontentement sur son visage. Tu hésitas pendant une seconde. Il n'était pas trop tard pour inventer un bobard sans conséquence. Tu étais connu pour avertir tes supérieurs des moindres détails sur les terres du Sud. Tu étais un peu zélé sur ton travail de sentinelle. Ciel serait frustré quelques instants, mais te chasserait et t'oublierait bien assez vite. Non, Elior. C'était ton devoir de transmettre ce que tu savais. Ça aiderait les tiens. Tout ce que tu voulais, c'était aider. Tu te raclas la gorge.

—J'ai vu Keva après la guerre. Après sa fuite, je veux dire.

Tu étais le seul, à ta connaissance. Cela devrait suffire à attirer l'attention du bêta.

—Je l'ai suivie quand elle a quitté les terres du centre. Je pensais qu'on la pourchassait, je voulais venir la défendre. En vérité, je l'ai retrouvé épuisée, blessée, près de la rivière. J'ai tenté de lui venir en aide, de l'aider à rentrer au Sud, mais...

Comment continuer? Quoi dire, quoi garder pour toi?

—Elle m'a dit que nous avions perdu la guerre à cause d'elle. Elle n'a pas réussi à accomplir son devoir et elle avait honte. J'ai essayé de la convaincre de rentrer au Sud avec moi, mais elle était réticente.

Tu t'arrêtas là pour le moment, omettant de préciser pourquoi Keva n'avait pas réussi à combattre Varzar comme elle le devait, de quoi elle avait véritablement honte. Cela était visible sur ton visage que tu marchais sur des œufs et faisait attention à tes mots. Que tu ne disais pas tout. Ciel le verrait sûrement. Mais tu avais surtout un peu peur de sa colère. Tu en avais sentis, toi aussi, en écoutant Keva.

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Ciel avait mille et une chose en tête qui l’irritait, mais ce n’était pas Elior et le loup au pelage sombre ne méritait pas sa colère. Le bêta s’était alors forcé à se calmer, gardant cependant son regard posé sur lui en chassant l’irritation de son esprit pour le moment. La sentinelle lui semblait nerveuse alors il lui avait laisser du temps pour lui dire ce pourquoi il était venu la trouver. Finalement, il avait annoncé avoir vu Keva après sa fuite à la fin de la guerre. La fourrure du Bêta s’était hérissé, mais elle n’avait rien dit de plus, se levant et laissant Elior poursuivre.

A mesure que l’autre loup parlait, Ciel commença à marcher, faisant les cent pas. Elior expliqua qu’il avait suivit la louve rousse quand elle avait quitté les terre du centre en pensant qu’on la pourchassait. Il avait eut une bonne volonté, voulant simplement l’aider, mais Keva n’était en danger que par ses blessures. Il avait aussi ajouté qu’il avait voulu l’aider à rentrer au Sud et le Bêta avait alors simplement hocher la tête, paisiblement. Elior poursuivait et la fourrure de Ciel resta hérisser sur son dos. Il ne lui avait rien dit jusqu’à maintenant… mais il n’en avait peut-être pas eut l’occasion, puisqu’il avait couru partout pour que le chaos ne gagne pas la meute. Il laissa encore une fois la sentinelle poursuivre son récit alors qu’il continuait de tourner en rond, sans dire un mot pour le moment.

Keva se jugeait responsable de la perte de la guerre pour leur meute… Ce n’était pas tout à fait faux, sans sa fuite et la réorganisation nécessaire de la meute, ils auraient pu agrandir leur territoire, mais il était trop tard maintenant, ils avaient trop perdu ! Ciel gronda malgré lui, mais écouta simplement la suite. Elior lui dit qu’elle avait honte. Honte ou pas, elle avait un rôle à tenir ! Le loup noir dit aussi avoir voulu la convaincre de la ramener, mais qu’elle avait été réticente. Donc elle était prête à abandonner la meute au lieu de faire face à ses actions ? La fourrure toujours hérisser de de la colère dans le regard, il avant alors parler à Elior d’un ton plus sec qu’il ne l’aurait souhaité.

« Tu fais bien de venir me trouver pour cela. As-tu quelque chose d’autre à me dire quand à ce que tu as appris ? »

Il continuait à marcher. C’était le meilleur moyen pour lui de se calmer et de ne pas s’en prendre à Ciel pour rien. Ciel soupira et continua à avancer, sa queue s’agitant vivement dans son dos. Il attendait maintenant d’en savoir plus, les oreilles dressées sur le haut de son crâne.

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La fourrure du loup gris s'était hérissée. Tu savais bien que le départ de Keva le plaçait dans une mauvaise position. Il était soudainement à la tête d'une meute en plein chaos, perdante d'une guerre, affaiblie par ses morts en plus. Tu le plaignais, surtout qu'il ne savait pas tout. Le nouveau dominant faisait les cent pas en t'écoutant, réfléchissant sûrement autant que toi tu l'avais fait pour comprendre les rouages des décisions de Keva. Il avait l'air fâché. Déçu. En colère. Le geste de Keva paraissait égoïste, bien sûr. Tu fais bien de venir me trouver pour cela. As-tu quelque chose d’autre à me dire quand à ce que tu as appris? Tu hésitas. À nouveau, le souvenir de ta mère te revint et cette sensation que l'abandon de ta dominante ressemblait tant à l'abandon de ta mère te bouscula. Tu eues envie de la protéger une dernière fois, de tenter de rendre son geste justifiable. Tu dirais tout.

—Keva m'a avoué que si elle n'avait pas réussi à tuer Varzar et à mettre fin à la guerre, c'est parce qu'elle est amoureuse de lui. En le voyant détruit pendant les combats, elle a eut pitié de lui et elle a regretté ses gestes, cet enfer dans lequel elle nous avait tous plongé.

C'est en parlant que la réalité te frappa. Tu tentais de faire passer ton ancienne alpha comme une âme charitable, mais les vrais raisons de son geste étaient évidentes maintenant. Voilà pourquoi Keva ne voulait pas revenir avec toi. Elle avait honte de son geste, oui. Elle ne voulait pas assumer les conséquences de sa fuite, revenir à la meute Australe pour quitter son poste d'alpha. Mais c'était surtout parce qu'elle aimait Varzar... elle voulait aller le rejoindre. Le sentiment d'abandon serra ton cœur à nouveau. Tu expliquas à Ciel:

—Je crois que Keva a fuit et compte maintenant retrouver Varzar... plutôt que de revenir vers nous et assumer ses gestes.

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Ciel luttait contre la colète qui brûlait au plus profond d’elle. Il était déçu et énervé, mais il ne pouvait pas faire grand-chose de plus. Il avait alors demandé à Elior ce qu’il savait d’autre quand à la situation actuelle. Il se passa un peu de silence, puis, finalement, la Sentinelle avait repris la parole. Apparemment Keva éprouvait de tendre sentiment pour Varzar, l’Alpha de la meute Originelle. Les oreilles du loup se couchèrent sur le haut de son crâne.

« Elle est tellement contradictoire ! Mais de là à nous abandonné dans le chaos où elle nous a plongé, c’est trop facile ! »

Il s’était un peu laisser emporter sur le coup et, quand son regard se posa à nouveau sur Elior, il le regretta. Ciel ferma les yeux quelques secondes, tentant de se ramener au calme. Dans le même temps, il réfléchissait à ce qu’il allait pouvoir faire quand à ce qu’il venait d’apprendre. Elior avait alors repris la parole disant que Keva comptait sans doute retrouver Varzar et ne pas revenir vers eux pour assumer ses gestes. Le loup gris avait alors profondément gronder, cependant, il ne s’en était pas pris à la Sentinelle, se contentant simplement de rouvrir les yeux pour regarder le loup noire avant de simplement hocher la tête.

« Merci de m’avoir informé, Sentinelle. Je vais moi-même aller voir Keva. Il est temps de la mettre devant le fait accompli. Il va être temps pour elle de vraiment choisir entre les Australes et ce loup pour qui elle nous à trahis. »

Et voilà, il avait mis les mots sur ce qu’il ressentait et c’était quelque chose d’assez grave en soit. Ciel ne grondait pas, mais il avait toujours le poils aussi hérissé, visiblement mécontent de ce qu’il venait d’apprendre. Le Bêta souffla et s’immobilisa avant de se tourner finalement en direction d’Elior avant de reprendre la parole :

« Informe les autres sentinelles que je vais chercher notre Alpha pour luie demander des compte… Même si je vais m’assurer une dernière fois que le chaos ne règne pas avant cela. »

Le loup soupira et s’ébroua vivement pour chasser la poussière et l’humidité de sa fourrure. Il regarda Elior, comprenant qu’il avait voulu défendre leur alpha… ou ex-alpha… Il n’y avait que l’avenir qui pourrait leur dire ce qu’il en serait. Ciel soupira doucement et regarda le cadavre de cerf.

« Avant toute chose, aide moi à ramener ça pour nourrir la meute, les mère en ont bien besoin pour leurs petits. »

Il inclina la tête et referma ses crocs autour de la gorge avant de commencer à le tirer vers la partie principale de leur territoire.

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Tu sentis à nouveau la colère du nouveau dominant, mais surtout son incompréhension. C'était vrai. Elle avait bien beau aimé Varzar, Keva n'avait pas à les abandonner pour autant, après tant de travail pour se rendre là où ils étaient. L'amour n'était pas plus fort que la raison. Ciel se laissait emporter dans ses réactions, tout en tentant de se calmer en regardant vers toi, mais cette fois, tu n'avais plus peur. Tu savais que son mécontentement se dirigeait vers celle qui n'était plus avec eux, pas toi. Tu pensas pourtant à ton père. Lui aussi avait été déçu du départ de ta mère, la louve vagabonde, sauvagesse. Et c'était contre toi qu'il avait fait passer toute sa colère au final. Tu avalas ta salive, observant soigneusement les allés et venus du bêta pour prévoir de potentiels éclats de colère, les oreilles droites sur ton crâne. À l'affût.

Ciel te remercia finalement et tu te calmas. Il indiqua qu'il allait lui-même rendre visite à Keva, lui faire comprendre qu'elle appartenait aux Australes, pas à ce loup sanguinaire du centre. La faire choisir. Un poids glissa de tes épaules. Enfin, tu ne portais plus le fardeau d'être celui qui n'avait pas réussi à ramener Keva au Sud. Ce serait à Ciel de tenter sa chance, et d'assumer son échec, le cas échéant. Mais tu avais espoir, depuis le début, qu'elle reviendrait. Peut-être qu'elle écouterait plus son bras droit. On te demanda ensuite d'avertir les autres sentinelles qu'il quitterait le territoire pour retrouver Keva. Avant toute chose, aide moi à ramener ça pour nourrir la meute, les mère en ont bien besoin pour leurs petits. Dans toutes tes confidences, tu avais oublié la carcasse qui gisait à vos pieds. Ciel l'agrippa par le coup et commença à la trainer au sol. Tu lui obéis sans réfléchir, salivant en sentant le sang encore tiède de la bête te couler sur la langue lorsque tu lui attrapas les pattes arrières, tirant dans la même direction que le nouveau dominant.

Tu n'étais pas très fort. Tu avais toujours été le loupiot un peu faible. Tu tentas de cacher ton essoufflement au loup gris au même rythme que tu cachais les grondements de ton ventre. Tu n'avais pas mangé depuis longtemps, en vérité. Tu rodais davantage dans les parages en espérant croiser Keva et pouvoir annoncer qu'elle revenait à la maison. Tu en oubliais parfois tes besoins primaires, quand tu travaillais. Mais tu tentas d'oublier la faim. Tu relâchas ta poigne sur l'animal lorsque les tanières furent en vue dans la forêt. Une question te chicotait.

—Que ferons-nous si Keva refuse de revenir? Nous avons besoin d'un alpha.

Ciel voudrait-il prendre le poste?

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Ciel avait donné ses consignes, mais avant qu’il ne puisse agir, il devait s’assurer d’apaiser le chaos de la meute. Il avait alors demandé à Elior de l’aider à ramener la proie jusqu’aux tanières. Il avait pensé aux mères en priorité, mais il compris en cheminant que sa sentinelle n’avait pas non plus du manger à sa faim ses derniers temps. Pour le moment, ce serait à lui de prendre garde à ce genre de situation. Il devait devenir plus attentif.

Il avait continué leur route sans que Ciel ne lâche jamais sa proie. Il s’assurait cependant que l’autre loup n’ait pas trop de problème pour le suivre. Ils étaient presque arrivés quand le loup noir relâcha la proie pour lui demander ce qu’ils feraient si la louve refusait de revenir, précisant qu’ils avaient besoin d’un Alpha. Le loup gris soupira et regarda un moment la sentinelle avant de laisser s’écouler quelques seconde, puis, il lui répondit ensuite :

« Si elle se refuse à revenir, alors je prendrais la tête de la meute et y demeurerait tant qu’un autre loup n’aura pas fait ses preuves pour nous guider. »

Il regarda les tanières et jugea qu’il pourrait ramener la bête seul sur le chemin qui restait. Il mordit vivement la créatures pour en arraché un segment. Il le posa aux pattes de la sentinelle avant de se dresser à nouveau et de reprendre :

« Mange, cela te fera du bien… Puis, tu iras passer mes consignes. Je compte sur toi. »

Il le regarda, puis, il inclina doucement la tête avant de reprendre l’animal au cou. Il recommença à le traîner en direction des tanières, de manière à ce qu’il reste accessible aux louves qui étaient encore en train d’allaité maintenant. Il avait alors rejeté la tête en arrière avant de lancer un appel pour qu’elle vienne se nourrir sur la proie que le loup avait ramené. Il laissa les louves venir se nourrir, du moins, celles autorisés, les autres, comme les mâles, il s’assurait de les tenir à distances, quitte à leur gronder dessus et à les chasser sans le moindre ménagement. Ciel se faisait respecter et c’était l’occasion ou jamais de renforcer ce point, tant qu’ils n’auraient pas de nouvel Alpha, mâle ou femelle. Mais d’un autre coté, Ciel ne laisserait pas n’importe qui prendre la tête de la meute.

Il surveilla le repas jusqu’à ce que les mère soit rassasiées. Là, il se détourna et laissa les autres loups se débrouiller seuls. Ceux qui n’aurait pas leur part serait capable de chasser, alors ce n’était pas vraiment un problème. Ciel soupira, puis, il s’était ensuite éloigné d’elle et il ne savait pas vraiment ce qu’il pourrait faire. Le loup gris s’était alors mis à faire un tour de la meute pour s’assurer que tout se passait bien, puis, il les avait ensuite laissé pour s’éloigner dans la forêt. Il ne savait pas comment cela allait se passer, il ne savait même pas vraiment comment cela allait se passer, mais il devait agir. Il devait vraiment trouver Keva et la mettre devant des erreurs.

[HS : Je termine déjà, désolée, ça me semble logique, si tu veux qu'on reprenne un autre sur le après rencontre avec Keva, dis le]

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Ciel soupira. Tu te demandas si c'était parce que ta question l'exaspérait, parce qu'il voulait rentrer aux tanières rapidement et que tu l'en empêchais ou parce qu'il redoutait justement de devoir prendre la place de Keva. Si elle se refuse à revenir, alors je prendrais la tête de la meute et y demeurerait tant qu’un autre loup n’aura pas fait ses preuves pour nous guider. Tu commenças à te perdre doucement dans tes pensées. Alors Ciel gérerait la situation, mais que temporairement. Qui voudrait de la tête d'une meute comme celle du Sud? Avec la sécheresse, la menace de ces êtres plus bas au Sud encore et les ennemis qu'elle avait maintenant, autant au Nord qu'au centre? Il faudrait un loup fort, courageux, ambitieux. Prêt à tout. N'ayant peur de rien. Pas toi, murmura la voix de son père dans ta tête. Le bêta confirma ce que tu pensais en détachant un morceaux du cerf et en le jetant à tes pattes, te suggérant de manger. Comme les mères, tu étais faible et tu devais te rassasier. Était-ce son message? Ton ego en pris un coup mais tu regardas la carcasse avec envie. Ciel te rappela ses ordres, que tu confirmas d'un hochement de tête. Je compte sur toi. Tu levas de grands yeux vers lui et répondit:

—Je ferai honneur à cette meute.

Un peu trop cérémonieux, mais tu comprenais rarement bien les codes sociaux de ta meute. Tu regardas le nouveau dominant s'éclipser entre les arbres, traînant la bête vers les tanières. Son hurlement se fit bientôt entendre, un appel aux femelles de venir se nourrir. Tu croquas dans ta pièce de viande avec un sentiment amer. Tu avais faim, oui, mais pourquoi avait-il fait une exception pour toi? Croyait-il que tu serais incapable de te nourrir seul? Tu ruminais, mais tu mangeais toujours. En vérité, tu étais affamé et bientôt, il ne restait plus rien que des os entre tes pattes, que tu commenças à croquer bruyamment. Peu importe ce que Ciel pensait, en vérité. Tu prouverais à tous que tu étais un loup d'importance. Une idée te traversa alors l'esprit. Et si tu accompagnais Ciel dans sa quête vers Keva? Non, il ne voudrait jamais. Sans compter que tu pourrais risquer de nuire à la mission. Tu te juras toutefois de bien guetter le retour de Ciel avec Keva. Tu devais être celui qui les accueillerait sur le territoire. Qu'ils se rappellent de toi.

Quittant tes pensées naïves, tu te léchas les babines et rejeta ta tête vers l'arrière. Tu appelas des collègues sentinelles pour les aviser de l'imminent départ de Ciel. Mais tu garderais les raisons de son voyage secrètes. Tu te sentais important, pour une fois.

Spoiler:

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