Pêche surprise

Keva avait quitté tôt ses terres ce matin pour aller à la rivière. Une envie soudaine de poisson l'avait pousser à s'y rendre et puisqu'elle désirait acquérir cette terre, elle devait s'y montrer le plus souvent et se faire certains repères. Elle avait traverser la forêt de feuillus et avait marché longuement en terrain découvert, jusqu'à atteindre les plateaux rocheux qui longeaient le cour d'eau.

La journée s'annonçait magnifique. Le ciel était complètement dégagé et le soleil était déjà haut et chaud. L'air était frais et doux et une petite brise caressait ses poils. La louve descendait lentement le long des plateaux rocheux. Ce n'était pas la première fois qu'elle se rendait à la rivière et elle savait exactement où aller pour pêcher une excellente truite bien juteuse.

Ici, sur le bord de la rivière, il était difficile de perçevoir la présence d'autrui. Le bruit du courant bloquait tous les sons extérieurs, créant ainsi un petit oasis de solitude. La louve c'était d'ailleurs déjà fait surprendre par un ours dont elle n'avait pas senti la présence avant que celui-ci ne se retrouve tout près.

Dans l'eau, les reflets du soleil brillaient de plein feu. Keva voyait à peine la couleur rose-orangé du ventre des truites. Elle s'assit sur le bord de la rivière, ses pattes avant plongées dans l'eau. La louve concentra toute son attention sur le mouvement des poissons. Les oreilles et les yeux rivés sur ces petits êtres inoffensifs. Au bout de dix minutes, elle donna un bon coup de patte vigoureux dans les eaux mouvementés et en ressorti avec agilité une magnifique truite.

Bien que Keva fut une louve impulsive, pour la pêche, elle savait attendre. Cela lui venait de son père. Il lui avait appris que la pêche, comme la chasse, nécessitait de la patience. Celle-ci, fière de sa prise, remonta sur les berges rocheuses avec sa proie dans sa gueule. Bien que les effluves du poisson l'envivrait totalement, elle parvint à sentir l'odeur d'un inconnu. Un loup. Ou une louve. L'odeur du poisson couvrait trop celle de l'inconnu. Un peu vexé de s'être encore fait prendre par surprise, elle déposa sa truite par terre et regarda au loin, dans toute les directions possibles, la truffe en l'air, puis elle vu l'individu. Elle qui souhaitait manger son repas en paix, ne savait maintenant pas à quoi s'attendre.

- Arrête de manger Rhaegar, tu vas devenir aussi gras que mon prédécesseur à continuer ainsi.

Varzar s'étira de tout son long en baillant à s'en décrocher la mâchoire. Son frère rongeait la carcasse d'un daim que la patrouille de chasse avait royalement ramené le matin même.

- Je mange tant que j'ai faim gronda le loup massif en faisant craquer une côte entre ses crocs.

L'alpha leva les yeux au ciel en s'ébrouant. Un regard vers sa meute qui était repus par le repas et un léger sourire s'afficha sur son museau. Un de ses sbires approcha en silence et se posa à ses côtés. Varzar gardait le museau lever sur son petit promontoire rocheux laissant l'ombre des feuillages aller et venir sur son dos.

- Des nouvelles Siber ? commença t'il tandis que son idiot de frère relever la tête vers eux.

- Oui. Encore des odeurs des sudistes proche de nos frontières ce matin.

L'esprit du mâle fut à nouveau piquer par une sourde colère. Quelques choses se tramaient sur ses terres, des angoisses commençaient a naître, des suspicions ainsi que des provocations. L'alpha soupira lourdement avant d'hocher la tête. Qu'est-ce que ces chiens galeux foutaient ici... Siber le salua à son tour avant d'aller chercher part au reste du repas tandis que Rhaegar rotait fortement. D'abord le nord, maintenant le sud. Pensaient-ils que personne ne sentirait rien ?

- Où vas-tu ? demanda son frère en voyant le loup gris descendre du promontoire.

- J'ai besoin d'être seul. Il se trame des choses et je n'ai pas assez d'informations pour l'instant pour gérer la situation à ma façon. Occupes-toi d'une patrouille vers le sud, dans les prairies. Je veux que chaque buissons sentent l'odeur des Originelles gronda t'il le regard mauvais avant de s'éloigner.

Varzar marcha longuement, ruminant de sombres pensées, fouettant le sol terreux de ses pattes. Les autres meutes n'avaient jamais posé problèmes auparavant. Que les deux se rapprochent du centre ne lui plaisait absolument pas et l'idée d'une alliance pouvait peut-être être envisageable. Pour qu'elle raison ? Il l'ignorait complètement et cette ignorance était exécrable.
Le mâle redressa les oreilles lorsque le bruit assourdissant de la grande rivière arriva jusqu'à lui. Il ne s'était pas rendu compte qu'il avait marché si longtemps. Varzar quitta ainsi son territoire pour entrer en zone neutre. La rivière était de nouveau plus calme après la fonte des neiges et ses poils se hérissèrent soudain lorsqu'il sentit la présence d'une femelle. Les braises de la colère s'enflammèrent et un grondement s'échappa de sa gueule lorsqu'il vit plus bas une louve rousse attendant patiemment le passage d'un poisson. Elle ne l'avait pas encore aperçut trop concentrée à attendre la proie sous ses yeux. Varzar découvrit ses crocs en s'avançant avant de s'arrêter pour réfléchir. Le femelle n'était pas n'importe laquelle vu son odeur. C'était une louve poussiéreuse comme les siens aimaient appeler les loups du sud, qui plus est, son odeur de dominante fit rager intérieurement l'alpha. Que faisait'elle si loin des siens si se n'était pour causer des problèmes ?

Varzar était fin et subtil, il fallait simplement calmer ses ardeurs de chef insulté pour procéder autrement. La louve attrapa avec, semble-t'il facilité une truite et s'éloigna de la berge la gueule pleine. Le loup ne la quitta pas du regard, et s'avança doucement avec une montagne de poil dresser sur son échine. "Inspire Var, calme-toi, ne joue pas au jeu de ton débile de frère". La dominante adverse releva enfin la tête et l'aperçut. Le mâle avait réussit à remettre sa pelisse en place et garda une bonne distance en s'éloignant dans les fourrées. Si elle était l'alpha poussiéreuse, elle ne devait pas être si stupide que ses congénères. Varzar voulait arrivait par derrière pour la coincer entre lui et la rivière. Ainsi, elle n'aurait pas d'autre choix que de s'arrêter si fuite il y avait.
Sortant de l'ombre, les yeux plissaient, le mâle l'observa de bas en haut en plaçant un sourire sur ses babines.

- Tes terres sableuses et tes scorpions ne te nourrissent pas pour venir chercher la poiscaille aussi loin des tiens ? déclara t'il d'une voix moqueuse. On dit que les loups du sud ont peur de l'eau, il n'en est rien. Que viendrai faire la meneuse des sables ici, si ce n'est pour voler autre-chose ? gronda t'il enfin le regard perçant.

Il ne fallait surtout pas laisser faire sortir la colère qui le tenaillait depuis qu'il savait que les siens rodaient dans les alentours. La rousse était massive et son regard ressemblait étrangement au sien.

Keva toisa les déplacements de l'inconnu. Celui-ci gardait une bonne distance, puis disparu dans les fourrées. Keva renifla longuement, à la recherche d'indice. Il s'agissait visiblement d'un mâle et cet odeur... Elle la reconnaissait. C'était l'odeur des loups de la meute Originelle. Le loup réapparu enfin. Un sourire se dessina sur les babines du mâle, les yeux plissés, il dévisagea Keva. À vrai dire, sa petite manoeuvre avait plutôt servit à coincer la louve entre lui et la rivière. Keva n'en fit rien. Ni la rivière, ni lui le l'intimidait.

Keva resta bien droite lorsqu'elle lui reconnu la prestance d'un dominant. Ainsi c'était ce loup qui dirigeait la meute Originelle. Elle ne pu s'empêcher de se demander ce qu'il faisait là. Quelle raison l'avaient motivé à quitter ses terres pour descendre au Sud? Keva écouta les parole du mâle, les oreilles bien droites pointées vers l'avant, la tête et la queue haute dans les airs. Ce n'est pas son petit air arrogant qui allait faire flancher la louve.


Les paroles du mâle avait fait réagir la louve intérieurement qui à son tour, opta pour un regard perçant qu'elle planta droit dans celui de l'autre. Savait-il quelque chose? Pourquoi lui avait-il parler de "voler"? Se doutait-il que la louve était envieuse de ses terres riches et luxuriantes? L'inquiétude gagna soudainement Keva, bien qu'elle ne laissa rien paraître. Et si elle était maintenant réellement prise au piège? Le ton du loup se voulait moqueur, puis quelque peu menaçant.

La femelle ignora volontairement la première remarque du mâle. Elle n'avait aucun compte à rendre à ce personnage qu'elle trouva bien mal poli. Keva le trouva même présomptueux. De quel droit pouvait-il l'insulter ainsi et la traiter de voleuse? Ou pire, de peureuse?  

La louve stoppa net. Elle ne souhaitait pas l'insulter. La conséquence pourrait être bien pire. Elle lécha le bout de son nez avant de poursuivre plus calmement.


Keva savait très bien qu'elle était en droit d'être ici et d'y chasser. Tout comme ce loup d'ailleurs. La louve retourna la question dans sa tête. Qu'est-ce qui pouvait bien pousser cet alpha à descendre dans le Sud? De ses propres yeux, elle avait vue les terres Originelles. Elles étaient abondantes en gibier, de température plus que confortable. À ses yeux, aucune raison valable ne justifiait la venue de ce loup aussi bas dans les terres de Mère Nature.

La rousse ne craignait pas ce loup, bien qu'elle le trouvait quelque peu arrogant, il ne l'intimidait pas. La meute Originelle n'était peut-être pas aussi dangereuse que ce que laissait présager les légendes sur leur compte. Celle-ci prit même le temps de s'asseoir au sol pour montrer à ce loup qu'elle n'était ni mal prise entre lui et la rivière, ni même intimidée. Elle resta le dos bien droit, les oreilles et les yeux rivés sur ce mâle. Keva connaissait ses capacités de combats et elle ne douta pas une seconde de pouvoir riposter, même en position assise. Dans cette position, elle se montra alors confiante et même puissante. Peut-être que cela aurait pour effet de calmer les émotions du mâle.

L'alpha des Australes dévisagea celui qui se tenait devant elle. Il ne correspondait pas du tout à la description qu'on lui avait faite de l'alpha des terres Originelles. Quel était son nom déjà. Yorak? Oui, c'était cela. Yorak lui avait été décrit comme plutôt gras, peu rapide, très peu ambitieux également. Cependant, on avait dit de lui qu'il était tout de même bon combattant et assez massif. Le loup qui se tenait présentement devant elle ne ressemblait en rien à ce Yorak. Elle ne cru point à un changement aussi radical en peu de temps. L'inconnu qui portait l'odeur du dominant n'était pas aussi massif. En fait, il n'avait pas la carrure idéale d'un alpha. Cependant, Keva devait se l'avouer, il restait tout de même très séduisant. À cette pensée, la rousse se dit qu'il ne pouvait s'agir de Yorak. Celui-ci était loin d'avoir été décrit comme séduisant.


Le ton de la louve se voulait désormais mieilleux. Peut-être que son côté de séductrice aurait un effet sur ce mâle froid et capricieux? La louve ne le connaissait pas encore, mais déjà, elle lui donnait tout les défauts du monde, l'imaginant comme bon lui semblait. Le fait de juger rapidement relevait essentiellement de son côté impulsif. Ce loup la rendait perplexe. Il mélangeait en elle différentes émotions comme de la colère, de la curiosité, du calme, de la crainte et un sentiment indescriptible qui semblait la toucher au plus profond de son âme, sans parvenir à mettre le doigt dessus.

De la moquerie, Varzar ne perçut la colère qu'il aurait put attendre. Cette louve n'était donc pas stupide. Un gros lourdeau comme Rhaegar ou ce débile de Yorak se serai lever et aurai tout de suite montrer les crocs. Le mâle reconnut ainsi qu'il avait affaire à une femelle qui ne se laissait pas intimider et qui savait garder calme au quand il le fallait. Le sourire resta ainsi figé sur ses babines tandis qu'il l'observait de long en large en marchant de gauche à droite. Cependant il arrivait aussi à lire dans son regard des interrogations et un peu de surprise peut-être devant cette venu peu habituel et à la langue bien pendue.

"Alors là, tu ne manques pas de culot mon cher. Comme les loups de ma meute, je ne crains ni la foudre, ni la mer et encore moins d'un..."

L'arrêt de ses paroles arrêtèrent également les pas du mâle. D'un regard mauvais il l'a toisa, ricanant doucement. Oui elle faisait bien... Décidément elle semblait savoir à qu'elle personnage elle avait en face d'elle.
D'un côté, Varzar bouillonnait intérieurement. Il souhaitait sortir les complots, s'il y avait, et autres secrets de sa gueule et d'un autre, une curiosité vers cette alpha dont il ne connaissait rien pointait dans son esprit vif. Il avait pris le pouvoir il y a peu et à vrai dire, l'ignorance de sa meute envers la meute Boréale et Australe allait commencer à lui faire défaut. Varzar avait bien compris que les Originelles restaient cloisonnés dans cette insouciance tant la vie était belle. Le mâle commençait à comprendre, même si c'était le seul, qu'il faudrait bien vite se pencher sur la question. Leurs terres étaient bien trop précieuses pour n'en perdre qu'un petit bout et si le fait de connaître un peu mieux l'alpha adverse pouvait lui portait conseil, il serait preneur. Après tout, c'était bien ça qu'il avait dit à son frère. Il était temps pour lui de trouver des informations.
La femelle rétorqua d'une voix calme tandis que ses yeux lançaient des éclairs. Le mâle plissa les yeux sans rien ajouter. La madame avait été blessée qu'il l'a traite de voleuse ? Se n'était que plus amusant.
C'est lorsqu'elle s’asseya en le jaugeant que Varzar cessa de sourire. Voilà qu'ils se toisaient l'un l'autre comme deux prédateurs essayant de déterminer à quoi jouait l'autre. À vrai dire, cette situation embarrassa l'alpha des Originelles. N'ont pas parcequ'elle voulait se montrer aussi impériale que forte, mais plutôt parce que Varzar commençait a établir certain point commun avec la femelle. Elle n'avait pas froid aux yeux, et semblait savoir ce qu'elle voulait à tout moment. Deux informations non négligeable. Le regard du mâle restait aussi froid qu'à l'habitude. Si elle essayait de l'évaluer, il lui souhaitait bien du courage. La femelle continuait son observation et semblait plongée elle aussi dans des réflexions. C'est lorsque le loup arrêta les siens qu'il ricana à nouveau devant cette situation, on pouvait dire... cocasse. Deux loups s'observant ainsi sans dire mot. Cette louve lui plaisait. Par son caractère bien évidemment ! Enfin une louve intelligente.
Varzar s'étira en faisant rouler son dos et en étirant les griffes aussi loin que possible lorsque la louve cassa ce silence. "Ne gronde pas Var" La voix de l'alpha adverse avait changé. Et ce changement, il ne l'apprécia pas du tout. À quoi jouait-elle ? Il s'était trompé aussi facilement sur son compte ? Toutes les femelles étaient donc pareil pour croire qu'avec des beaux yeux verts et une voix douce, on pouvait faire fondre des âmes gelés ? Un grondement s'échappa malgré lui de sa gueule tandis qu'il levait la tête vers elle pour essayer de sonder l'idée qu'elle avait derrière la tête. Son nom ?

- À quoi bon demander un nom lorsqu'il est fort probable que l'individu en face de vous...
Varzar ne termina pas sa phrase. Cette louve semblait vouloir jouer. Tout compte fait, il jouerait, pourquoi s'en priver ?

Le mâle reprit sa marche faisant comme un mur devant la louve. Même si elle n'était peut être pas intimider, inconsciemment, les mouvements lui donneraient avec un peu de chance le doute. Avec ça, Varzar se montrait sous tout les angles, faisant rouler sa fine musculature. Il n'était pas mastoc, tout était dans la tête. De nombreuses femelles s'étaient comportées comme l'alpha il n'y a seulement que quelques minutes, c'est pourquoi la colère avait redoublé d'intensité pendant un temps. Mais celle-ci ne convoitait pas la place de la femelle dominante d'une meute, elle l'était déjà. Non, elle cherchait bien autre chose. Il voyait bien qu'une curiosité dissimulée se taisait dans son regard. En réalité, il ne s'était pas fait connaître depuis son accès au plus haut grade. Et il n'avait rien fait pour.

- Jouons à un jeu veux-tu ? Chacun doit essayer de trouver le caractère le plus proche possible de l'autre. Je commence, se sera plus simple. Celui qui réussit à être le plus proche gagne le droit de poser une question délicate à l'autre. Varzar afficha un petit sourire amusé puis baissa la tête sur le poisson à côté de l'alpha. Et le poisson par la même occasion. À moins que l'on réussisse tout les deux sans quoi je m'engage à te dire mon nom et toi le tiens bien évidemment.

Oui cela allait être amusant. Varzar ne savait pas trop dans quoi il s'embarquait, tout bonnement pour ne pas avoir à révéler son nom le premier, il venait d'inventer une alternative qui l'amusait. Le mâle s'arrêta, la regarda encore, évaluant sa carrure assez imposante il fallait l'admettre, la louve avait tout de même des fines courbes assez plaisantes. Elle n'était pas vilaine pour une louve des sables. À elle de jouait l'esprit aussi vif que lui pour se prendre au jeu.

- Je pense... que tu es la dominante de la meute Australe. Je commence facile ajouta t'il en vitesse devant cette réponse facile. Dominante Australe, tu n'as pas de compagnon car ton odeur ne porte pas la forte odeur du mâle dominant.

Varzar se rapprocha un peu sans avoir peur des représailles. Il gardait ses yeux rivaient dans ceux de la louve.

- Tu es une forte tête, sûrement têtu et embêtante comme beaucoup mais déterminée a obtenir quelques choses. Tu ne te laisses pas intimider, la preuve en image.

Le mâle s'arrêta a une longueur de queue de l'alpha adverse. Tout pouvait allait très vite, il fallait faire attention.

- Fière, maligne je le dis et sûrement à la recherche de quelques choses.

Il avait dit ses dernières paroles en enfonçant ses griffes dans la terre. Il ne fallait pas perdre patience.

- À toi.

La demande mielleuse de Keva sur son nom laissa échapper au mâle un grognement. Pourquoi cela? Avait-il si peur que l'on découvre son identité? Pourtant, cela était déjà à moitié fait. Alors peut-être était-il simplement insensible aux fausses avances de la louve... Pas étonnant. Ce loup devait souvent avoir à faire à des louves plus... Superficielles.

Le loup répondit, mais ne fini pas sa phrase. Décidément, il ne souhaitait pas révéler son nom. Keva resta assise bien droite, le regard curieux, mais froid et distant. Le loup se remit en marche devant les yeux verts de la louve. Celle-ci toisa le corps de l'autre dans un certain état hypnotique, le jugeant sous toutes ses coutures. Le mâle présentait de bien visible cicatrice sur les flancs. Qu'avait-il bien pu vivre pour avoir de telles cicatrices, aussi visibles? Certainement un combat, ou une chasse qui aurait mal fini. Pour sa part, le corps de la louve était encore intact de blessures aussi profondes.

Le loup lui proposa un jeu. Des devinettes. Keva le regarda de façon septique. Puis il mentionna le prix à gagner. une question et le poisson.

Cette pensée fit sourire la louve qui afficha soudainement un regard moqueur. En revanche, ce sourire et cet air ne resta pas longtemps lorsque celui-ci recommença à parler pour dévoiler un peu les aspects de la louve. Le loup s'était approché légèrement de la louve et celle-ci plissa les yeux, restant bien assise à sa place et n'ayant pas l'intention de bouger. Il avait vu juste. Dominante des Australes, et sans mâle. C'était assez facile. Il suffisait d'avoir un bon flair. La remarque suivante en dit beaucoup sur le loup et elle n'hésiterait pas à l'utiliser contre lui afin d'avoir l'information qui lui plairait, en plus de conserver son poisson.

Le mâle lui lança la balle en plantant ses griffes dans la terre. Keva l'avait bien remarqué. Ce loup lui semblait énervé, mais le cachait. Ce n'était pas le moment de jouer la séduction, quoi que... Puisque le loup s'était arrêté à une longueur de queue de son visage, la louve en profita pour se lever, étirer ses pattes avant droit vers le loup. Elle savait le risque qu'elle prenait, d'exposer ainsi sa nuque, juste sous la gueule du mâle. Elle se redressa, le nez plus près de celui du mâle. Elle le regarda droit dans les yeux, avec un air sournois.


La rousse avait bien l'intention de voir jusqu'où la patience du mâle pouvait aller, en plus de découvrir les informations qui lui retenait. Elle décida de jouer le jeu. À l'esprit du mâle, elle mêlerait le sien.

La louve s'éloigna maintenant du museau du mâle et se prêta au même jeu que celui-ci auparavant. Elle marcha devant lui, avec la rivière derrière elle. Elle lui dévoilà bien toute les courbes de son corps, avec sa démarche suggestive.

La louve l'observa du coin de l'oeil, tout en poursuivant sa démarche. Celle-ci réfléchissait à toute vitesse. Elle devait trouver d'autres éléments. Elle ne pouvait se faire battre de cette façon. Elle était plus intelligente que cela. Elle repensa aux cicatrices.


La louve se retourna vers lui et marcha jusque devant lui et se plaça un peu plus près. Entre son museau et le sien, il y avait une distance minime. Elle perçevait dans ses yeux, toutes sortes de lueurs qui lui avaient été invisibles jusqu'ici. Elle se souvint de ses rires... Sans doute une technique pour relâcher la pression... De ses griffes plantées dans le sol. D'une voix douce et basse, elle prit un risque immense en lui murmurant:


La louve esquissa un léger sourire puis se retourna soudainement, effleurant le museau du mâle avec le bout de sa queue, avant de se rasseoir devant lui, ses yeux verts plantés dans les siens. Le coeur de la louve battait plus vite. À l'intérieur, elle bouillait d'un sentiment inconnu. De la nervosité sans doute. Keva retenait son souffle. Avait-elle été trop loin? D'une voix un peu moins assurée, elle déclara:


Celle-ci se racla aussi la gorge, tentant de laisser croire au loup qu'elle avait simplement eu un petit quelque chose dans la gorge qui lui avait empêcher de déclarer cela sur un ton plus assuré.

Varzar observa les moindres mouvements de la louve. Étirement, regard emplit de malice, et culot pour offrir ainsi détente et nuque si proche d'un mâle inconnu. Décidément soit cette louve adorait le danger, soit elle était inconsciente où peut-être simplement arrogante comme lui. L'alpha se surprit lorsqu'elle entra dans son jeu. Plus d'un aurait reculé et cracher une insulte au passage. La louve des sables semblait différentes de ce qu'on lui avait raconté. Mettant de côté sa haine pour la meute Australe qui se rapprochait bien trop de ses terres, Varzar attendait de voir comment allait se débrouiller la rouquine. Il n'avait pas peur d'elle sur le résultat finale et avait déjà sa question bien préparée dans sa tête.
Elle était maintenant bien trop proche de lui, bien trop provocatrice. Varzar pouvait percevoir l'odeur même de la louve mêlant un peu de poussière oui, mais aussi l'odeur de la chaleur. Le mâle souria narquoisement de plus belle lorsque la louve entama sa réponse en citant ce chère Yorak. Le "fils" prodigieux oui ! Il l'écouta avec attention. Elle était bien maline la rousse. Pour une inconnue, elle avait pour le moment bon présage. Elle imita sa marche du côté de la rivière, montrant ainsi son pelage roux avec détail et plaisance. Varzar l'observait le regard maintenant plus malicieux que froid. Elle aimait jouait comme lui ? Étrange... Mais plaisant.
Lorsqu'elle développa son esprit vif, il ne put que la saluer légèrement d'un signe de tête toujours souriant.



Et voilà que l'alpha adverse pointait le sujet bien délicat. C'était à son tour. Varzar se leva, s'ébroua avant de rire de sa voix grave et envoûtante.

- Tu es perspicace louve poussiéreuse. À moi donc.

Varzar se rapprocha à nouveau d'elle, le coeur accélérait par se qu'il s'apprêtait à faire.

- Je peux penser que tu es une louve juste pour les tiens. Tu m'étonnes, je l'avoue, pour ton observation précises. Chaque loup, à n'importe qu'elle endroit est là pour une chose précise...

Son regard s'assombrit, ses muscles se contractèrent soudain.

- Le jeu est terminé belle rousse. Il est tant de savoir le gagnant.

Varzar plongea pattes avant au sol et fit perdre l'équilibre à l'alpha des poussières. Il n'y avait que fourberie dans ce geste, pas même le plus fort aurait put voir le coup venir. En une seconde il plaqua la femelle à terre en prenant soin de ne pas l'a blesser pour autant. Le but de cette manœuvre n'était pas de l'attaquer, et encore moins de la blesser. Il n'y avait rien d'amusant et d'honorable à faire cela. Non, ce que Varzar voulait était de gagner sa question. Même si le jeu s'était arrêter au moment où il avait tenter coup bas. Sans attendre qu'elle ne contre-attaque, il l'a relâcha et se lécha le poitrail prêt à tout moment à réagir au cas où. Depuis le début, ils se testaient l'un l'autre, il ne savait pas si cette fois-ci il était aller trop loin et il en avait bien que faire.

- Je crois que j'ai gagné. Annonça t'il d'une voix claironnante le regard brillant. Je n'ai pas dit que je n'était pas tricheur ajouta t'il sur un ton faussement triste. J'ai réussit à te faire tomber, ces doubles points pour moi. Même si cela n'a rien à voir avec le jeu du début.

Varzar ne pensait pas que la femelle se laisserait faire comme cela. Il attendait sa réaction avec impatience. A qu'elle point son adversaire avait de la patience ?

Par chance, le mâle sembla se calmer et même afficher un air malicieux. La louve poussa un léger soupire de soulagement. Elle n'avait pas été trop loin. Le mâle lui fit même un signe de tête, que Keva associa à une certaine marque de respect. Le regard de la louve s'adoucit légèrement. À son tour, le loup se releva et lâcha un rire avant de poursuivre.

Il la trouva perspicace. Keva afficha un air satisfait. Celle-ci s'ébroua tout de même lorsqu'il la nomma par les mots "louves poussièreuses". C'était comme un réflexe chez elle, comme pour tenter de faire tomber la poussière qui s'accrochait à la réputation des loups du Sud. Le mâle s'approcha alors et lui parla d'une voix grave. Keva le laissa s'approcher, le regard planté dans le sien, trop concentrée pour se rendre compte que les yeux du mâle devinrent plus sombres et que ses muscles se contractèrent. L'inconnu lui signifia la fin du jeu et aussitôt, celle-ci se retrouva au sol, plaqué par le mâle.


Keva n'eut pas le temps de réagir, que déjà, le mâle se retirait pour la laisser se relever. La louve se releva rapidement en montrant sévèrement les crocs et en laissant s'échapper un grognement. Elle se sentait insultée. Son orgueil venait d'être piqué. Les oreilles plaquées sur le crâne, elle était déjà debout, faisant face au mâle. La louve ne prenait jamais le temps de réellement réfléchir, laissant plutôt ses actions se laisser guider par ses impulsions. Le mâle lui signifia avoir gagné et lui marcha un peu plus sur l'orgueil en lui rappelant qu'il venait de la faire tomber. Keva s'approcha alors d'un pas sûr et menaçant. Ses poils étaient hérissés, ses babines relevées suffisament pour que le mâle puisse bien voir ses crocs aiguisés. Celle-ci bomba le torse et se rendit tout près du mâle, en claquant des dents, comme pour le prévenir d'une morsure future. La louve planta son regard vert dans celui du mâle pendant un instant.

Cette pensée eut pour effet de calmer légèrement la louve. Elle cacha ses crocs et cessa de grogner. Elle poussa un léger soupir impatient avant de se mettre à tourner autour de lui, comme un rapace autour d'une carcasse, tout en gardant un oeil sur lui. Si pour lui, les règles n'étaient rien, Keva n'avait donc pas à s'inquiéter d'une question indiscrète. Elle pourrait jouer, tout comme lui, à mentir.

Keva, tout en poursuivant sa démarche, réfléchit un peu. Ce loup ne l'avait pas plaquer au sol de manière violente, ni même agressive. À vrai dire, il avait même été très doux. La louve s'en voulu d'avoir réagit aussi brusquement. Son but n'avait certainement pas été d'avoir tenté de la blesser. La louve s'arrêta de nouveau face à lui et cessa de lui tourner autour. Elle sonda le regard de l'autre. Comment devait-elle agir désormais? Devait-elle le laisser gagner et lui donner ce qu'il voulait? Devait-elle riposter et le plaquer au sol à son tour? Les règles ne tenaient plus. À quoi bon poursuivre sur un voie où elle pourrait tomber dans un piège à tout moment? Et puis, elle avait tout de même eu un indice inestimable sur le mode de fonctionnement du mâle.

L'alpha secoua sa fourrure à laquelle quelques saletés s'étaient accrochés suite à sa chute, se lécha les babines, s'assit de nouveau au sol, et sans lâcher les yeux du mâle, déclara:


Keva afficha un petit regard moqueur et un sourire surnois.

Keva savait très bien que ce n'était pas le poisson en soit qui l'intéressait, mais pouvoir dire cela avec arrogance lui apportait un grand bien. La louve poursuivit sur un ton plus sérieux.


La louve laissa planer un léger silence. Ce qu'elle voulait connaître avant tout, c'était l'identité du mâle devant elle.


La rousse toisa le mâle. D'une certaine manière, ce loup lui plaisait. Il était, comme elle, séducteur. Mais également, il lui semblait qu'il était fort d'esprit et avait de grandes ambitions. Et physiquement, et bien... Keva ne le trouvait pas désagréable.

Voilà que le dernier doute sur le caractère de la louve se dessina nettement dans l'esprit de l'alpha. Varzar se retint de sourire devant la ruse qui avait fonctionnait alors que la femelle montrait les crocs fortement prête à lui sauter au coup en une seconde. Orgueil blessé, la rouquine se leva rapidement et lui tourna autour furieuse. Il ne cilla pas, conscient tout de même de sa mauvaise conduite. Il n'en avait cure. L'alpha des Australes était maligne, compétente mais impulsive lorsqu'on l'énervait. Qu'elle bonne nouvelle, voilà que le maître des Originelles avait une carte entre les pattes, enfin.
Elle s'arrêta en se reprenant, venant sûrement de réaliser quelque chose. Varzar quant à lui gardait son sourire satisfait qui pouvait assurément énerver. Pas de combat entamé ? Mmmh, voilà qui était étrange, la rousse était vraiment spéciale.
Le mâle s'étira à nouveau lorsqu'elle déclara forfait la mine tout de même provocatrice. Varzar se fichait bien de la poiscaille qui trônait à côté d'eux maintenant et la louve le savait pertinemment. Elle se soulageait peut-être en insultant son intelligence et sa fourberie. Il ne releva pas la pique et écouta la suite à nouveau sérieux. Tout ce jeu de scène n'avait été que très amusant. Varzar aurait put directement et dès le début être franc dans ses paroles mais il avait savourait pleinement cette entrevue avec la femelle. Certes il avait révéler quelques pièces de son jeu, mais il avait put ainsi récolter de nombreuses et précieuses informations.


Varzar redressa les oreilles.

Baissant le museau en secouant la tête, elle tenter encore de gagner le jeu. Elle n'abandonnait pas facilement il fallait l'avouer. Il était temps de jouer le jeu favori du mâle, il était cependant à double tranchant. Mais Varzar savait dans quoi il s'engageait. Le loup se redressa de toute sa hauteur, de sa carrure peut impressionnante il est vrai, voilà qu'il avait l'aspect d'un réel seigneur avec un simple regard et une prestance délicate. Il s'approcha de la louve en déclarant d'une voix forte et assurée.

- Je suis Varzar, alpha des Originelles, seigneur du territoire allant des prairies jusque dans la profonde forêt. J'ai pris à ce chère Yorak tout ce qui faisait de lui le mâle dominant. Et...

Varzar était maintenant si proche de la louve qui sentait son souffle sur son museau. Son regard s’assombrit et un grondement s'échappa de sa gueule.

- ...ma question est : en quoi te permets-tu toi et toute ta petite meute de venir aussi proche de mes terres, rôdant à la recherche de quelqu'un, où de quelques choses. Humant l'air de mon territoire et observant toutes proies se trouvant auprès des miens ? Parle belle rousse, je suis prêt à t'entendre.

À sa demande, le mâle se fit plus imposant, plus fière. Keva remarqua maintenant toute la prestance d'un vrai dominant. Celui-ci s'approcha de la louve et déclara d'une voix confiante que son nom était Varzar et qu'il était bien le dominant de la meute Originelle. Le mâle lui signifia également avoir pris possession de tout ce que Yorak pouvait avoir. La louve supposa qu'il avait pris cela par la force et rien d'autres.

Le mâle était maintenant assez près de la louve pour que celle-ci sentent son souffle chaud se mélangea au sien. Le regard de l'autre devint sombre et il laissa échapper un grondement. Keva resta fortement sur ses gardes après sa dernière manoeuvre. Pas question qu'elle chute de nouveau devant lui. D'aussi près de lui, la rousse pouvait sentir tous les détails de son odeur corporelle. Une odeur complexe et suave. Le regard de Keva se planta dans celui de Varzar. Keva opta pour une attitude neutre vis-à-vis le grondement du dominant.

Puis il lança sa question. Keva resta figer un moment sur place sans y répondre. Il avait repérer son odeur. Il savait que quelque chose se tramait. Keva lui avait jugé la vérité s'il lui dévoilait son identité, mais maintenant, elle douta. Elle ne pouvait lui dire la vérité. Cela aurait été idiot, insousciant et risqué. Et puis la femelle ne pouvait lui faire confiance à ce point et elle ne croyait que très peu en ses chances d'obtenir une alliance. Le mâle semblait plutôt assis sur sa position et il lui semblait qu'il n'était pas le genre d'alpha qui se faisait prier pour partager ses acquis. En revanche, elle ne pouvait  lui cacher la raison de sa présence sur ses terres. Elle pourrait lui inventer une raison. Comme celle qu'elle était simplement partie y chasser. Mais alors, elle se donnerait le titre de voleuse. Cela signifierait également que ses territoires étaient trop pauvre en gibier et qu'elle devait chasser ailleurs. Cela ne lui plaisait pas. Elle devait répondre au mâle, sans quoi celui-ci se douterait de quelque chose.


Ainsi, Keva avouait être bien allé sur ses terres... Bien qu'elle ne pouvait lui dévoiler l'alliance possible entre elle et le Nord, elle s'en voulu de ne pas dire la vérité. La louve se releva et s'éloigna un peu en ébrouant son pelage. Avant que Varzar ne suspecte quoi que ce soit, elle poursuiva, en tentant une question bien risquée.


La louve se ravisa. Elle ne pouvait lui demander un droit de chasse tout bonnement comme cela. Et puis elle avait besoin de bien plus. Elle avait besoin d'un refuge contre les hommes. Elle poursuivit en changeant sa direction.


Keva se rendait bien compte de l'impertinance et du manque de cohésion de sa phrase. Celle-ci afficha désormais un regard plus dur. Pourquoi s'était elle soudainement laissé autant amadouée par ce mâle? Il était avant tout un ennemie. Il était avant tout une barrière à ses plans ambitieux. Il était un défi à surmonter. Après avoir pris ses distances, celle-ci revint se planter tout près de Varzar. Elle était bien décidé à changer de sujet. Elle s'approcha comme il l'avait fait plus tôt. De manière à ce que leurs souffles se mêlent l'un à l'autre. La louve prit une voix chaude et aguichante, tout en lui lançant un regard plein d'invitation.


Keva souhaitait que cela soit suffisant pour détourner son attention sur autre chose que sa réponse maladroite. D'un autre côté, elle savait que Varzar ne se laisserait pas berner aussi facilement. Peut-être laisserait-il passer la chose pour l'instant, se contentant de cette réponse. La rousse l'espérait fortement.

Varzar attendit, crispé à l'attente d'une réponse convenable. Le silence qui suivit ainsi que le voile de doute qui passa de les beaux yeux de la femelle ne donnait aucun bon présage de la suite. Alors qu'il commençait à bien apprécier cette louve au fort caractère, il se rappelait vite qui elle était et pourquoi tant de braises brûlantes coulaient dans ses veines. Le fait qu'elle ne nia pas était une preuve de courage mais les conditions de la meute Originelles passaient avant tout et le mensonge qu'elle inventa ensuite ne fit qu'appuyer un point noir dans la tête du mâle. Bien sûr, elle pouvait lui raconter la vérité et ainsi protéger les siens d'une lourde colère venant d'une meute forte et nuisible, mais Varzar ne préférait pas se fier à ses premières paroles. Il ne répondit rien pour l'instant, voyant comment la femelle allait faire pour s'en sortir. Une part de lui-même souhaitait penser également à un accident de chasse. Il était d'ailleurs étonnant que les Australes viennent si loin au Nord de leur terre, mais ce qui interpellait nettement le loup gris était les odeurs de la meute Boréales retrouvaient proches de sa frontière au nord cette fois-ci. Il était indéniable que chaque meute s'était rapproché du centre pour une raison que Varzar ignorait encore. Mais il n'y avait pour le moment pas à discuter, il avait eu son information et il lui fallait enquêter encore ficeler la suite des événements. Ce qui était sûr, c'est que la vie allait bientôt changer et l'ombre allait bientôt planer sur la totalité des terres. Le mâle n'avait pas de preuve pour c'est fait sur les proies, personne n'auraient put remarquer que des loups avaient volé des proies tellement il y en avait, surtout à cette période. Il aurait fallu simplement qu'une patrouille les voient. Varzar nota dans sa tête que les patrouilles seraient doublaient dès le soir même. La vigilance ne devait jamais être négligée.
La femelle s'éloigna de son souffle et Varzar eu comme l'impression qu'elle fuyait un dialogue qui commençait à être plus compliqué que leur petit jeu. La suite de ses paroles affûtèrent la curiosité malsaine du loup. L'hésitation dans ses paroles étonna le mâle qui avait trouvé jusqu'alors la femelle Australes très conquérante. C'est ainsi qu'il comprit que des problèmes survenaient dans les terres du Sud. Lesquels ? Il n'en savait rien et son bon fond n'en avait rien à faire non plus. C'était bien leurs ancêtre qui s'étaient séparés et que l'un été parti dans le sud et un autre dans le nord. Il n'avait rien à leur donner, rien. Pas aujourd'hui, ni jamais... Mais alors pourquoi sentait t'il dans ses tripes un picotement ? Un adversaire en détresse ne lui avait jamais fait ressentir cela, et encore plus venant d'une femelle poussiéreuse. Qu'elle honte cela serait. Varzar ignora cette sensation. Il se pencherait plus tard sur la question quand la rousse changea à nouveau de sujet et sembla reprendre un peu du poil de la bête.

"Alors Varzar... Ne souhaite tu pas connaître mon nom? Après tout... Tu dois bien te demander qui je suis pour avoir l'audace de franchir tes terres."

Si son frère et ses autres sbires apprenaient qu'il n'avait pas laisser une belle morsure sur la cheffe d'une meute adverse, voilà que des questions allaient résonnaient en grondement. Il n'avait pas peur de ses sujets, car personne n'osaient lui faire tord. Les autres savaient que sans Varzar, pour le moment du moins, les Originelles seraient dans une posture plus délicate qu'aujourd'hui. Le mâle cessa de gronder mais continuait à respirer fortement. Plusieurs sentiments se mélangeaient à l'intérieur de lui et son esprit chauffait entre colère, impatience et autre chose.

- Crois-tu que les problèmes du Sud m'intéressent ? déclara t'il d'une voix plus forte qu'il ne le voulait tandis que l'énervement pour tout ce qu'il ressentait commençait à monter. Ne t'approches plus de mes terres, toi et les tiens où sinon vous le regretterez. Je suis peut-être joueur et talentueux certes mais les miens ne vous laisserons pas d'autre chance...

Il l'a fusilla du regard et renifla bruyamment.

- Audacieuse où inconsciente, je ne suis pas sûr que tu sais dans quoi tu pourrais t'engager. Pour moi tu n'es que l'alpha poussiéreuse...

Voilà, mieux valait remettre les choses en place tout de suite. Pourquoi Varzar voulait absolument casser cette ambiance ? C'était une adversaire. Rien de plus bon sang ! Le proverbe qu'avait un jour sortit sa soeur Nimeria traversa alors ses pensées. "Soit proche de tes amis et encore plus proche de tes ennemis". Ce n'était alors pas un crime de connaître le nom de la rousse... Un nouveau sourire se plaça sur son museau alors qu'il s'étirait et commençait à s'éloigner de quelques pas.

- ... Une alpha poussiéreuse qui s bien joué. Le plaisir serait pour moi de connaître le nom de celle qui à franchi mes terres. "par erreur", évidemment. Au moins nous aurons eu l'occasion de nous rencontrer dans de bonne condition. Termina t'il en retournant son museau vers la louve.

Le ton du mâle monta d'un cran et se voulait désormais plus agressive. Il lui mentionna clairement que les problèmes du Sud ne l'intéressait en rien. Celui-ci menaça indirectement la louve. Keva n'avait pas intérêt à revenir sur ses terres, sans quoi cela se passerait mal pour elle. La louve plaqua ses oreilles contre son crâne et toisa sévèrement l'alpha. Le ton que prenait Varzar ne lui plaisait guère et Keva attendait la moindre erreur de la part du mâle pour l'affronter en duel. Son sang dans ses veines se mit à bouillir lorsqu'il lui mentionna qu'elle n'était qu'une alpha comme les autres. La louve laissa échapper un grognement sourd, mais à peine percceptible. Maintenant, elle regardait le loup avec arrogance et défiance.

Soudainement, le mâle changea d'attitude et reprit celle qu'il avait eu plus tôt. Un sourire se dessina sur ses lèvres, il s'étira et tenta de compléter sa phrase d'une meilleure attitude, la complimentant sur son jeu. Il lui signifia ensuite qu'il serait enchanté de connaître le nom de la louve. Ce changement d'attitude laissa Keva perplexe qui ne changea ni de posture, ni d'attitude. Elle avat perçu un peu de ce qu'elle considérait comme le réel caractère de Varzar et la rousse n'apprécia pas du tout.

Keva était présentement sur ses gardes. Elle hésitait. Soit elle ignorait ce qu'il venait de se produire et répondait tout bonnement. Soit elle l'attaquait brusquement sans prévenir. Bien que cette idée l'enchantait particulièrement, quelque chose à l'intérieur d'elle lui empêchait d'assouvir ses envies. Elle n'en était que plus énervé. Ce mâle la considérait comme une simple alpha du Sud. Une femelle parmi tant d'autres. Et Keva se devait de considérer Varzar comme tel. Pourquoi elle éprouvait tant de difficultés à le faire? Sans réfléchir davantage, elle lança sur un ton sec et confiant:


Keva se rendit compte d'un sentiment qui montait en elle. Était-ce de la déception? Pourquoi cette émotion se pointait-elle? Avait-elle porté trop rapidement sa confiance en ce loup? Était-ce parce qu'elle ne pourrait avoir une alliance avec eux et ce, tant que Varzar sera le dominant? Était-ce parce qu'elle ne pourrait pas atteindre aussi facilement les terres qu'elle s'était promise? La remise en question de Keva suffit à calmer ses ardeurs. Lentement, elle redressa les oreilles. Ses muscles restèrent tendus, mais son regard s'adoucit légèrement. De intense, il passa à simplement méfiant.

La louve réfléchit. Varzar ne semblait pas avoir cru à l'histoire de celle-ci. Alors, il serait normal que celui-ci augmente sa vigilence sur ses terres. Cela allait compliquer les choses... Autant pour elle que pour la meute Boréale. De toute façon, avec la meute Boréal, rien n'était encore conclu. Il se pouvait que Azara ne parviennent pas à convaincre son alpha d'une entente future entre sa meute et la sienne. Pourtant, malgré ce contexte déplaisant, Keva se devait de monter dans le Nord. Cela permettrait à sa meute de survivre. Le choix était non négociable et s'il fallait se battre, elle n'hésiterait pas... Keva prit une grande inspiration avant de consentir à répondre.


La louve s'arrêta là. Si elle devait agir ainsi pour se faire comprendre du mâle, elle allait jouer le jeu. Il n'était pas question qu'elle passe pour une faible ou une louve craintive. Elle était alpha et elle méritait ce poste. Elle était forte et ambitieuse. Bien plus que la plupart des mâles. Son éducation avait été la base de son caractère et elle ne laisserait personne la tourner ainsi au ridicule. D'abord la plaquer au sol et maintenant cela? Si la rousse désirait avoir le respect du loup, elle devait se montrer plus forte encore. Meilleure. Elle aurait tant désiré être en mesure de lui sauter à la gorge à celui-là pour lui montrer de quelle sang elle était faite. Elle en était incapable.

La rousse se remit à tourner autour de Varzar. L'observant cette fois avec plus de fougue. Elle prit le soin de bien allonger chacune de ses pattes, à chacun de ses pas. Keva ne quittait pas les yeux du mâle. Il y avait cette lueur étrangère, mais à la fois familière dans les yeux de Varzar...


Le ton de Keva se voulait à présent plus calme. Comme si la lueur dans les iris de Varzar avait un quelconque pouvoir maléfique... Après avoir fait à quelques reprises le tour complet du mâle, elle s'arrêta face à lui, gardant cette fois-ci, une distance raisonnable. Elle s'était beaucoup trop laissé amadouer par les jeux d'esprit de ce mâle et Keva tentait à présent de garder une certaine contenance vis à vis l'adversaire.

La louve avait baisser sa garde sûrement pendant trop longtemps. Une fois qu'il avait haussait le ton, l'alpha adverse avait plaqué ses oreilles sur son crâne et ses muscles s'étaient contracté. La patience des deux commençaient à s'user tellement que les premiers instinct reprenait le dessus. Varzar en avait assez entendu tout comme la rouquine sans doute. Elle s'adressa alors à lui d'une voix sèche et le mâle se retint de plaquer à son tour les oreilles sur son crâne. Il ne pouvait se l'avouer à lui-même et il le nierait à chaque instant, mais la femelle avait un caractère bien trempé et cela lui plaisait fortement. Non pas que toutes les femelles qu'il avait connu était sans contester mignonne mais si prévisible... Il était dommage de terminait cette entrevue par le sang. L'insulte lui passa au-dessus pour cette fois, car il en avait assez mais celle-ci continua sur sa lancé. Keva. C'est ainsi qu'elle cracha son venin aussi soudainement qu'une vipère. L'avait-elle traitait de bâtard ? Où avait-il très très mal entendu ? Alors voilà qui elle était réellement. Elle avait joué son jeu d'actrice à la perfection mais se n'était qu'une petite princesse au "sang pure" ? Sérieusement ?
Varzar regarda Keva et l'adrénaline lui donnait l'envie d'un meurtre même si ce n'était jamais comme cela qu'il procéderait. Il savait aussi que ce n'était qu'une envie passagère... Tout dans la subtilité, toujours. Il avait bien envie de lui arracher quelques poils sur son beau museau. Le changement d'attitude était aussi troublant qu'enrageant. Bien sûr qu'elle voulait se montrer forte, elle n'allait pas se faire clouer le bec par un mâle aussi beau qu'intelligent venant d'une autre meute. Il voulait lui rétorquer tellement de chose, mais il fallait redemander le calme à son cœur qui s'était si vite accéléré.
Le mâle réussit à se contenir pour ne lâcher aucun grondement, ne faire aucun geste qu'il regretterait par la suite. À vrai dire, on ne l'avait jamais insulté. Jamais. Mais pouvait-il dire que son arrogance l'avait mérité en insultant la louve le premier ? Dans tout les cas, il était en train de perdre la main et même si il n'avait que faire des paroles d'une louve aussi insignifiante, le fait qu'elle lui est rappelée qu'il n'était effectivement pas un loup issu des grands dominantes l'avait blesser. Enfin, énervé, oui énervé, c'est mieux. Mais que penses-tu dont la Var, est-ce une sorcière que tu as en face de toi pour penser de tel chose ?

Keva se mit à tourner autour de lui et cette fois-ci, le mâle montra les crocs.

"Dis moi Varzar... Si tes terres te sont aussi importantes et aussi abondantes que ce que l'on en dit... Que fais-tu aussi loin de ton territoire?"

Il avait déjà ignorait la question une fois, il ne reviendrait pas sur ce choix là. La pure vérité était le hasard. Car même s'il avait quitté la meute, soucieux pour réfléchir aux nouvelles des sentinelles, ses pattes avait voulut le mener tout droit vers cette alpha. Mais il ne voulait pas dire qu'il s'agissait d'un simple hasard. Il voulait laisser planer le doute chez l'alpha adverse. On ne savait jamais après tout. Il avait réunit déjà beaucoup plus d'informations qu'il n'aurait cru possible en une journée et si son débile de frère était parti à sa recherche en suivant sa piste, il ne devait plus être bien loin. Et il était hors de question que Rhaegar le voit en compagnie d'une femelle des Australes. Viendrait alors trop de questions... Qui plus est, la femelle se comportait bizarrement. Lui se comportait bizarrement. Et tout ceci commençait à l'énervait sérieusement.

- Tu sembles si bien écoutait les "on dit" que je commence à me demander si ce n'est pas toi qui fait balader ces rumeurs... Restez chez vous, c'est vos ancêtres qui ont choisit de gouverner dans le sud ? Alors restez-y et pourrissez-y si tu n'arrives pas à faire ton travail. Termina t'il agaçait en quittant le cercle qu'elle avait formé.

Le mâle s'éloigna en marchant, il était temps de rentrer. Il était temps de se pencher sérieusement sur ce problème, car il y en avait un, et même un gros. Et pour l'instant, Varzar manquait encore de réponses.

- Il fallait y réfléchir il y a de cela des générations... Je...

Le loup s'arrêta sans l'a regarder.

- Se fut un réel plaisir de jouer avec toi... Keva. Mais comme tu le dis si bien, mon territoire est loin et il est temps de rentrer.

Le mâle attendait une nouvelle pique ? Où encore un son venant de la gueule de la femelle avant que ses pas ne le porte chez lui. Cette rencontre le laisser plus perplexe qu'il ne l'aurait jamais imaginé.

Varzar semblait tout aussi énervé que la rousse. Il lui rétorqua rapidement, lui mentionnant qu'elle devait sans doute créer elle-même les rumeurs. La louve n'en fit rien. De toute façon, elle avait déjà une réputation de voleur pour ce mâle et une réputation de plus ou de moins ne changeait rien. Le mâle lui dit ensuite que c'était ses ancêtres qui avaient choisi le Sud, qu'il devait en être ainsi. Il ajouta même une critique à l'égard du travail de la louve. Sa remarque sur la légitimité du mâle avait dû l'énervé plus que ce qu'elle avait imaginé.


Keva connaissait bien l'histoire de leur ancêtre, selon la version de ses ancêtres bien évidemment. Si le père de la meute Autrale, Wilox, avait choisi le Sud, c'était avant tout pour éviter davantage de conflit et de sang parmi les siens. Il ne devait point se douter des difficultés du territoire et du climat. Tout comme Kowen, le père de la meute Boréale ne devait pas savoir les difficultés reliés aux froids et à la mort... Quant à Zetho, le père de la meute Originelle, il n'avait été dans l'histoire qu'un piètre personnage, trop égoïste et frêle pour affronter des terres hostiles et inconnues.


Varzar renchérit davantage en lui disant qu'il fallait y réfléchir il y a de cela des générations. La louve trouva cela injuste, de subir les décisions des ancêtres, alors qu'ils étaient morts depuis longtemps. Les choses devaient bouger. Les moeurs devaient se faire renverser. Il n'était pas question qu'elle laisse aller sa meute à sa perte, tout ça pour un loup qui n'obtempérait pas pour lui fournir le moindre gibier. Keva ne se priverait pas pour le lui voler, quite à renforcer sa réputation de voleuse. Et tant qu'à nourrir cette réputation, elle lui volerait aussi ses terres. Le coût en valait la chandelle.

Le mâle adverse lui mentionna qu'il était maintenant temps pour lui de rentrer. Sur ce point, la rousse fut bien d'accord. Il était temps qu'il retourne sur ses terres si précieuse avant qu'elle ne lui vole. D'autant plus que Keva convoitait la rivière. Elle aurait dû dès le départ l'éloigner de cette convoitise. Et puis après tout, Keva devait aussi retourner sur ses terres, pour ne pas se montrer trop absente.


La louve faisait référence au poisson. Elle se l'aurait bien gardé, mais cette rencontre avait un quelque chose qui lui avait couper l'appétit. La rousse lui tourna le dos, puis se rapprocha de la rivière, dans l'intérêt de chasser une nouvelle prise. Peut-être que l'attente raviverait son appétit. À partir du moment où elle s'assit sur le bord de la rive, le regard absent plongé dans l'eau, elle cessa de se soucier de la présence du mâle. Il ne lui importait peu qu'il soit parti ou qu'il reste.

Elle repensa à cette rencontre. D'un part, elle haïssait ce mâle pour son arrogance et sa vivacité d'esprit. D'autre part, elle l'appréciait pour les mêmes raisons. Un sentiment de frustration ressortait de tout cela. Elle repensa aux yeux du mâle... Keva était maintenant confuse. Un sentiment en elle semblait se pointer, sans savoir de quoi il s'agissait, ou alors elle ne souhaitait pas se l'avouer, cependant une chose était certaine. Elle ne pouvait l'ignorer.

En effet, la rouquine avait encore quelque chose à dire. Lorsqu'elle fit allusion au poisson qui siégé maintenant depuis un petit moment sur la terre et les galet, Varzar tourna le regard en direction de la forêt. Cette louve lui avait fait tourner la tête avec divers sentiments. De rage, de colère, d'orgueil, d'arrogance mais aussi de curiosité et... Il n'avait que faire de cette poiscaille et n'avait certainement pas envie de satisfaire la remarque de l'alpha Australe. Il savait que Keva demandée cela pour appuyer un peu plus sur son orgueil mais il n'était plus d'humeur joueur. Et elle le savait très bien.

Il l'entendit se déplacer et s'en alla d'un pas nonchalant en ignorant sa remarque. Il aurait bien voulut lui répondre que le poisson lui serait toujours plus utile à elle qu'à lui et qu'au combien il ne manquait de rien dans son vaste territoire seulement voilà, il n'en avait même plus envie. Et sans trop savoir pourquoi alors qu'il était maintenant entre les arbres, et que la rivière s'était assez éloignée pour que ni Keva, ni lui ne puisse s'adresser la parole. Il se demandait même si elle pouvait le voir. Lui, s'était retourné, le faciès de marbre. La rousse s'était retournée vers la rivière cherchant sûrement un autre poisson que celui qu'il avait "gagné".
Le regard de Varzar devînt alors aussi sombre que ses plus obscures pensées. Lui qui s'était si bien amusé au début sentait que malheureusement quelque chose de bien dangereux cloché dans toute cette histoire. Des pensées nouvelles et absurdes apparaissaient vite derrière ses yeux et il était hors de question d'en comprendre le sens. Il savait maintenant à quoi s'attendre de cette louve. Enfin au moins il connaissait un peu ce caractère difficile, têtu, colérique, impulsif... bref, le sourire malicieux qui venait de se collait sur son foutu museau arracha un grognement sauvage au loup gris.

"Var, mon pauvre, comporte toi comme un roi, pas comme un bouffon"

L'alpha rejoignit en trottant son territoire pour évacuer toute ses émotions contradictoires. Il fallait organiser un conseil, et vite.