À quand ouvriras-tu les yeux ? [PV Morrigan]

Un silence pesant occupait tout l'entourage du mâle gris. Comme si ses puissantes pattes foulaient un endroit vide digne du néant. Bien que les Originelles n'avaient pas eu vraiment le temps de s'installer confortablement dans les falaises du Fjord pour s'acclimater au nouveau coeur de la meute, Varzar traversait la "cours" qui menait à toute les tanières, d'un pas las et le coeur lourd. L'air qui s'engouffrait entre la roche était chaud et pourtant, la mort vibrait de sa présence tout autour de lui.

Il n'y avait plus personne. Plus aucun loup de sa "meute". Kaamos avait réussi à retourner les esprits en semant le chaos autour de lui et l'obscurité était venue engloutir tout ce que Varzar avait réussit à conquérir. L'alpha était partit. Trop longtemps et c'est avec des palpitations de haines se faisant sentir jusqu'au bout des griffes que le gris sortit de la caverne pour faire face à l'étendu gigantesque du Fjord en face de lui. La brise chaude faisait voleter son poil tandis que son regard perçant examinait l'horizon ou tout les territoires pouvaient être perçut.

Etre ici ravivait en lui des douleurs qu'il avait essayé d'enfouir au plus profond de son âme. Braise de colère commençait à faire des étincelles.

Inspirant, il était temps de réparer ses fautes. Unir ce qui avait été déchiré pour ensuite préparé la rage des Originelles.

Un bruissement derrière lui fit plaquer les oreilles de Varzar vers l'arrière avant de se retourner calmement. Une louve approchait. Ou était donc partie les Originelles ? Varzar avait espoir que des membres de son conseil aurait foi en la justice et le pardon. Et justement, les courbes singulières de Morrigan apparurent ainsi devant lui. Les rayons du soleil couchant illuminait son poil sombre et son regard presque mauvais.

L'alpha n'esquissa pas un sourire, gardant une mine fermée et froide comme à son habitude. Il appréhendait tout mais ne laisserait rien paraître. Jamais plus.

- Morrigan, commença t'il de sa voix grave.

Aurait-il pu montrer la joie de la voir saine et sauve ? Non car il savait le poids qu'elle avait à porter quant à supporter son propre poids sur les siennes. Varzar. Lui qui avait disparu sans laissait de trace afin de retrouver les siens avaient abandonner sa missions première. Tout était de sa faute. Et le coeur vide de la meute derrière Morrigan était la preuve de sa défaite.

- J'osais espérer voir une âme encore en vie ici poursuivit-il en rapportant son regard vers l'horizon. Mes paroles vont dans le vent et je sais que ma présence ici peut surprendre mais avant toute chose Morrigan, avant que tu ne me fasses payer le prix de ma faute, raconte moi. Raconte moi ou sont parties les miens, les nôtres...

Cette fois-ci, Varzar vînt planter son regard dans celui de la femelle sans lâcher prise. Il connaissait bien Morrigan, il savait de quoi elle était capable et ce n'était pas pour rien qu'il l'avait nommé il y a peu bêta. Le stratège était fatigué, encore convalescent, mais la pause était terminé.

Varzar soutînt son regard alors qu'un silence glaciale se refermait entre les deux loups. Au loin, venant briser la froideur, on distinguait le cri d'un aigle au dessus des eaux.

Morrigan s'avança un peu encore avant de venir s'arrêter presque face au mâle gris. Il y avait dans son regard tout ce que Varzar redoutait. Tout ce qu'il avait enfouis depuis les premières neiges. Comme il l'attendait de la bêta, elle n'y alla pas par quatre chemins pour entamer ses dires. Il l'écouta, l'a laissa parler aussi librement que possible en sentant une profonde douleur s'abattre sur lui à chaque mot qu'elle prononçait. Elle était là. La vérité de tout et bien que l'entendre lui faisait souffrance, il y avait une part de Varzar qui ressentait vivement le besoin d'entendre toute les fautes qu'il avait commise.

Oui c'était de sa faute. Il avait manqué terriblement à son devoir, lui qui avait tenu la distance pendant toute la grande bataille. Mais il avait fallut que le Boréale tue son frère pour que le monde ne s'écroule sous lui. D'abord ses plus proches conseillers, puis sa soeur quittant la guerre en perdant tout le sang qui lui restait et enfin Rhaegar. Son pilier, son frère depuis toujours qui avait perdu la vie en le sauvant. À cet instant, Varzar avait perdu pied, tout ces morts, pour quoi ? Parcequ'il avait refusé de laisser une partie de ses terres ? Est-ce que toutes ces vies de perdues valait-il un bout de terre ?

Oui, ces questions avaient arracher des hurlements à l'alpha alors que la défaite lui avait obscurcit l'esprit. En partant à la recherche de sa soeur, il s'était imaginée chercher la seule famille qui lui restait en oubliant alors ceux qui comptait sur lui. Il avait été idiot. Un sombre idiot et si les promesses qu'il avait dit à Keva lors de leur retrouvaille était sincère, maintenant que le mâle retrouvait le Fjord entièrement vide, il savait pertinemment que rien ne serait plus comme avant.

Varzar attendit que Morrigan finisse. Baissant le museau et les yeux, jamais auparavant le mâle ne s'était comportait de la sorte mais face à la seule Originelle d'antan, il ne pouvait que s'incliner un instant. Elle aussi avait tant perdue. Eux tous ici bas n'avaient plus rien.

- Tout ce que tu dis est vrai. La défaite des nôtres et entièrement de ma faute et j'en paierai le prix le moment venu. M'excusez face à toi ne servirai à rien car à mon sens, des paroles vides sans actes sincères ne valent pas mieux que mes erreurs passées. Et aucun de mes choix ne sont pardonnables.

Les yeux perçants du loup attrapèrent Morrigan au passage et un fin sourire apparut sur ses babines.

- Je ne doute pas que tu as fais tout ton possible pour la meute. Qui d'autre que toi aurait pu être à la auteur de cette tâche ? ajouta t'il avec une pointe d'amusement dans la voix.

Avançant d'un pas en quittant les précipices des falaises, Varzar effaça le semblant rieur sur son museau pour ne laissait qu'une trace froide et remplit d'une haine grandissante au fil des jours qui passaient depuis son retour.

- Mes pas m'ont menés au-delà de ce monde-là et il est grand temps pour moi de réparer mes fautes. Alors... je sais que tout est à refaire mais quand bien même, nos morts doivent être venger. J'ai mis bien trop de temps à le comprendre mais les choses vont changer désormais. Tu as raison, il est grand temps d'agir.

L'alpha contourna la louve pour commençait une petite escalade entre des roches pour prendre de la hauteur en espérant que sa bêta le suivrait.
S'arrêtant un peu plus haut, au-dessus des cavernes, le mâle leva le museau vers le ciel et un hurlement sortit de sa gorge. Le plus profond hurlement qu'il n'eut jamais poussé de sa vie, le gris envoya toute sa force avant de jeter un regard vers les montagnes à l'horizon, là ou le meurtrier de son frère vivait. Varzar était de retour.

- Morri, poursuivit'il en ayant un pincement au coeur en se remémorant la dernière fois qu'il avait déclarer ses mots. Le dernier conseil avant la bataille. Morrigan, je sais que je ne suis plus digne de t'appeler ainsi mais je te le demande solennellement. Acceptes-tu de m'aider à retrouver les nôtres ? Acceptes-tu de me suivre de nouveau afin que tous payent leurs fautes ? Une fois que les Originelles auront retrouver leur puissance, je paierai pour mes actes.

L'alpha fit tomber ses barrières sur son faciès, laissant le véritable Varzar faire son apparition. Un loup anxieux mais déterminer à faire du tonnerre un véritable ouragan.

En un autre temps, Varzar aurait rechigné à ce qu'on l'insulte ainsi. Même les membres de son plus proche conseil. Mais les temps avaient changé. Tout avait changé.

C'est avec un sourire énigmatique à la jointure carnassière que Varzar écouta Morrigan donner réponse à ses questions. Le mâle avait péché mais pour réparer ses fautes, il aurait besoin de tout ces plus fidèles armatures. Aux paroles de la femelle, Varzar su tout de suite qu'il venait de débuter une nouvelle ère. L'ère de la vengeance.

- Je n'aurais pas pu rêver mieux comme première aide pour reconstruire les Originelles. Nous renaîtrons, ensemble.  

Le gris baissa la nuque en signe de remerciement avant d'échapper un grondement au fond de sa gorge.

- Alors Morrigan, avant tout, sais-tu ce qu'est devenu Kaamos ?

Cette fois-ci un voile des plus obscurs traversa ses yeux ambrés. Si ses crocs devait s'abattre sur Croc Blanc pour venger son frère, un autre loup devait d'abord payer le prix du sang. Kaamos mourrait avant l'aube de l'hiver prochain. Il s'en faisait la promesse.
Puis reprenant le ton de la réflexion, Varzar quitta le promontoire avec la superbe vu crépusculaire. À ses côtés, sa bêta et lui allait avoir du pain sur la planche.

- As tu eu des nouvelles des autres ? Demanda t'il au sujet des autres loups du conseil. Aurais-tu des pistes pour les retrouver ? Nous devons commencer par regrouper ceux en qui nous pouvons avoir foi, une fois cela fait, les autres reviendront. Avant tout, la rumeur doit se propager, tous doivent savoir que les Originelles ne sont pas anéantis par le poids de nos ennemis. Pour l'heure nous sommes éparpillés. Profitons-en pour dérouter les Australes et les Boréales en nous faufilant partout ou nous pouvons nous faufiler. Que chaque brindilles des terres neutres empestes notre odeur. Ensuite nous réfléchirons à comment briser l'alliance entre nos ennemis en mille morceaux.

Pour ce plan là, Varzar avait déjà de nombreuses idées qui pourraient bientôt remettre toute les cartes sur tables. Si avant la guerre, ses magouilles avaient presque aboutis en semant le doute dans les deux meutes, l'alpha ne se ferait pas avoir une deuxième fois. Morrigan et lui, même s'ils n'étaient que deux pour l'heure, allaient frapper là ou sa ferait le plus mal, en plein coeur de l'alliance.