Puis-je t'aider? [PV Adazel]

La journée était magnifique. Probablement une des dernières de ce genre avant que l'hiver s'installe officiellement au Sud. Tu aimais bien la chaleur, même la plus cuisante. Ta fourrure n'était pas la plus épaisse, alors tu l'endurais bien. Sans compter que les temps frais de l'hiver te semblaient ternes. Tu allais certainement en profiter, alors. Comme à chaque jour, tu entamais ta tournée du territoire. Le travail de sentinelle était généralement calme, mais tu le prenais au sérieux. À la moindre trace d'un loup ennemi sur les terres, tu rapportais l'information à ta meute. Au moindre changement dans le décor, tu le prenais en note. On te trouvait un peu zélé. Tu trouvais ça important, c'est tout.

Tu quittas ta tanière lorsque le soleil se levait. Bien des loups paresseux dormaient encore à poings fermés. Pas toi. Déjà que tu prenais une pause la nuit, tu voulais te remettre rapidement au travail. C'était souvent le matin que tu découvrais des anomalies sur le territoire. Les loups ennemis s'aventuraient rarement au grand jour, mais plutôt dans la noirceur de la nuit. À pas lents, tu commenças par inspecter les contours de la forêt de feuillus, te laissant guider par ta truffe. Les tiens y dorment presque tous, tu voulais les protéger. Pendant plusieurs minutes, tu reniflas le seul à la recherche d'odeurs inconnues. Aux aguets, tu observais entre les troncs d'arbres, lorsque tu entendis le craquement d'une branche. Tu n'étais pas seul. Un oiseau? Un loup? Tu allais bientôt le découvrir, rien ne t'échappait.

Adazel s'était levée de bonne heure, comme lui avait dicté son mentor, Low. Depuis qu'il était devenu son maitre, ses journées étaient devenues rudes. Elle était en alerte permanente depuis plusieurs jours. Elle faisait toujours attention à tout bien faire correctement, comme si le regard de Low la suivait partout où elle allait et cela la fatiguait grandement.

En plus du stress que lui imposait son mentor, la situation de la meute ne favorisait pas son repos. Se savoir en danger rend aucun enfant serein. De plus, elle ne voyait plus beaucoup son frère et encore moins sa sœur et cela la rendait nerveuse de se savoir si seule. Elle faisait des cauchemars depuis quelques jours ce qui lui ruinait ses nuits déjà courtes. Et elle ne pouvait en parler à personne. Dans un moment pareil, personne n'a besoin de savoir les pensées non rassurées d'un petite louve.

Aujourd'hui, elle était chargée de faire le tour de la forêt pour trouver de nouveaux endroits de récoltes. Malheureusement, les inondations de l'automne et de l'hiver avaient complètement détruit les plantes et retourné la terre boueuse. Trouver ce qu'ordonnait Low relevait du miracle. Alors Adazel redoublait d'effort pour répondre à la demande. Mais après deux heure de marche les yeux rivés sur le sol glissant, la petite louve noire commençait à perdre espoir. Ses pattes étaient couvertes de boue et l'air glacial du matin la rendait pataude. Elle chancelait.

Elle finit par s'asseoir pour reprendre son souffle. Elle s'accorda une minute de répit et s'assit en se laissant encore recouvrir par la gadoue. Puis recommença de plus belle son pèlerinage vain. Elle ne pu pas continuer longtemps. Elle s'écroula bientôt au milieu d'une petite clairière où passait de fins rayons de soleil matinaux. Elle poussa un petit gémissement de douleur et regarda sa patte avant droite.

Honteuse, elle commença à pleurer, désespérée et seule.

Tu te figeas dans l'air, cessant de respirer. Tu entendis un bruit lourd, comme un corps qui se jetait au sol. Aucune grande proie ne s'aventurait aussi près de la meute qui grouillait. Cela devait être un loup. Un des tiens? Tu te mis à avancer prudemment, jusqu'à ce que tu atteignes une petite clairière inondée du soleil matinal. Tu y remarquas aussitôt une tâche sombre dans l'éclat de la verdure. Une louve. Elle se mit à pleurer et ton cœur se serra aussitôt. Tu retins ton souffle.

Tu la reconnaissais vaguement. Elle était plus jeune que toi de quelques lunes, alors tu lui avais peu adressé la parole dans ta vie. Comme si tu parlais beaucoup aux autres, de toute façon. Le silence était ton meilleur allié. La petite louve, noire comme toi, était complètement sale maintenant. Sa fourrure était boueuse, signe d'une longue promenade sur les terres du Sud, en mauvais état depuis les inondations de l'automne. Elle ne semblait pas blessée. Mais sa façon de gémir de douleur et sa posture, écroulée au sol, t'inquiéta aussitôt. Elle était une des tiens, tu devais l'aider. Tu ne connaissais pas son prénom, alors tu cherchas pendant quelques secondes une façon d'attirer son attention, pour ne pas l'effrayer. Tu poussa alors un petit hurlement, tout doux et grave, très court aussi, juste assez pour qu'elle lève les yeux sur toi. Elle reconnaitrait la trace de sa meute dans ce hurlement.

—Est-ce que tout va bien?

Tu demandas en t'approchant lentement de la jeune louve. Tu ne savais pas si elle s'ouvrirait à toi, mais tu tenais à lui donner un coup de patte. À être là, tout simplement. Si la situation était dramatique, tu devais le savoir, après tout, pour rapporter le tout aux dominants.

—Puis-je t'aider d'une quelconque façon?

Tu t'installas toi-même dans la boue après t'être approchée d'elle. Solidaire.

Adazel était abattue, comment avait-elle pu laisser une chose pareil se produire. Ses yeux débordaient de larmes quand soudain, quelqu'un attira son attention avec un petit hurlement. Elle leva la tête, les oreilles pointant vers le ciel et aperçu un jeune loup noir qui venait vers elle. Il avait l'ai gentil, mais elle était un peu gênée que quelqu'un la voie dans cet état.

Ils s'approcha en lui demandant si elle allait bien. Visiblement non. Et il s'assit prêt d'elle, dans la boue. Cet acte de douceur réchauffa le cœur de la jeune louve et elle se remit à pleurer de plus belle. Elle avait mal et elle était tellement honteuse de ne pas avoir trouvé ce qu'il fallait. Mais en plus, elle s'était fait mal, dans un moment si difficile pour la meute. Personne n'avait le temps pour un petit bobo, mais en plus, elle allait avoir du mal à aider son mentor en ayant mal à la patte.

Elle n'avait pas le choix que de le dire à ce presque inconnu. Elle était tellement à bout qu'elle ne pouvait plus se retenir, elle fini par répondre en sanglotant :
<< N-nonnnnn. J-Je me suis fait maaaaal! Bouhou... J-Je n'y...a-arrive paaaas!>>

Elle blotti son museau sous sa patte encore valide, étalant ainsi un peu plus la boue sur son pelage. Son dos se secouait au rythme se ses sanglots. Elle tremblait dans le froid

La jeune louve sembla gênée de te voir apparaître, mais ça ne te dérangeait pas. Ça lui passerait. Personne n'aimait se faire surprendre en situation de vulnérabilité, mais parfois, c'était nécessaire. Mais lorsque tu t'installas prêt d'elle, la louve éclata de plus bel en sanglots. Tu l'as regardas un moment, figé. Tu n'étais pas très bon dans les interactions avec les autres. Comment la réconforter? Tu ne la connaissais pas vraiment, accepterait-elle ton affection? Tu clignas des yeux. Tu arrivas à comprendre dans ses pleurs qu'elle était blessée. Où? Tu n'étais pas guérisseur, mais tu l'aiderais à retourner aux tanières. J-Je n'y...a-arrive paaaas! La louve noire avait glissé son museau sous une de ses pattes et était secouée par ses sanglots. Elle grelottait aussi. Tu respiras fort un moment, mais tu décidas de te lancer. Tu te glissas contre le flanc de la louve. Étendu contre elle, tu essayas de lui transmettre un peu de ta chaleur pour qu'elle se sente mieux. À travers son corps boueux, tu tentas de trouver sa blessure. Tu ne voyais pas de sang, mais à voir son visage tordu par la douleur, tu la croyais sans faute. S'était-elle fait ça pendant sa marche? Et que cherchait-elle? Tu essayais de la faire parler pour lui changer les idées et calmer ses larmes.

—Tu n'arrives pas à faire quoi, exactement? Peut-être que je peux te donner un coup de patte. À deux, ça va parfois mieux.

Ça te brisait le cœur de la voir comme ça et si elle ne se calmait pas, tu ne savais pas ce que tu pourrais faire pour l'aider. Tu regardas son autre patte avant et tu te mis à la lécher un peu pour retirer la boue. Tu la sentis trembler encore. Elle s'était peut-être foulée la patte?

—Où as-tu mal?

Les oreilles droites, tu restais à l'affût pour comprendre ses mots sous ses larmes.

Quand le jeun loup noir se glissa contre Adazel, celle-ci eu un petit sursaut. Elle ne s'attendait pas du tout à un tel niveau de de douceur. Elle arrêta alors de couiner mais ses larmes coulaient encore et elle n'avait pas repris son souffle. Elle se lécha le museau pour faire place aux nouvelles larmes, toujours plus grosses. Le loup lui demanda alors quelle était la mission a laquelle elle avait échouer et lui proposa sont aide. Il lui demanda où elle avait mal. Puis il commença à lui lécher sa patte blessée.

La jeune louve eu d’abord un sursaut de douleur. Elle retira vite sa patte du nez du loup et elle lui répondit:

<< J- sniff Je me suis fouler la patte en-en glissant dans la boue. Et je n'ai t-toujours pas trouver de nouvelles plantes pour Low., elle se recroquevilla Je n'ai pas réussi à faire ce qu'il m'a demandé, mais en plus, je me suis fait mal. C'est si du de travailler comme ça.>>

Elle se blotti contre son bienfaiteur et recommença à sangloter doucement. Mais elle tremblait moins maintenant. La chaleur du nouveau venu lui faisait du bien et ses muscles commençaient à se détendre un petit peu. Elle respirai dans la fourrure noir du sentinelle, inspirant son odeur à pleine truffe. La douce senteur de la meute, si rassurante était bien présente et Adazel adorai ça.

La jeune louve sursauta quand tu t'approchas d'elle, mais elle se calma un peu. Ses larmes coulaient toutefois toujours autant et elle retira vivement sa patte lorsque tu la léchas, te confirmant que là était bien le problème. Dans des paroles un peu confuses à travers ses sanglots, elle t'expliqua qu'elle s'était foulée la patte et qu'elle n'arrivait pas à trouver des nouvelles plantes pour Low. Low... ce nom t'était familier. C'était un des guérisseurs de la meute. Elle était donc une novice qui apprenait l'art des plantes et de la guérison à ses côtés. Je n'ai pas réussi à faire ce qu'il m'a demandé, mais en plus, je me suis fait mal. C'est si dur de travailler comme ça. Tu te surpris à te reconnaître dans la mine honteuse de la louve noire. Comme toi envers ton père. Tu voulais tant l'impressionner autrefois, lui montrer que tu étais à la hauteur, que tu n'étais pas le loup faible que ta mère avait abandonné derrière. Mais tu échouais souvent et chaque défaite te brisait le cœur. Pourtant, tu avais grandi. Tu étais devenu quelqu'un, qu'il soit déçu de toi ou non. Alors que la louve tremblait de moins en moins et se blottissait contre toi, tu lui marmonnas des paroles rassurantes, pour la calmer complètement.

—Ce sont des choses qui arrivent, qui sont hors de ton contrôle. Parfois, il faut accepter qu'on n'arrive pas à atteindre le but qu'on s'était fixé. Je ne dis pas d'abandonner. Juste de prendre une pause, de reprendre ses esprits, pour se remettre au travail de façon plus efficace par la suite. Tu fis une petite pause. Tu es encore en train d'apprendre. C'est dans des épreuves comme ça que tu grandiras encore plus.

Tu regardas la patte de la petite louve, pendant qu'elle respirait dans ta fourrure. Étrangement, tu ne trouvais pas cette proximité trop dérangeante. Vous devriez toutefois bougé. Elle devait rentrer à la maison, soigner cette blessure, ne pas rester dans le froid et la boue.

—De quoi aurais-tu besoin pour soigner ta patte et réduire un peu la douleur?

C'était elle, l'experte. Tu l'aiderais d'abord à trouver les plantes pour s'aider elle-même. Ensuite, vous pourriez chercher les plantes de Low ensemble, lentement. Son mentor ne voudrait certainement pas qu'elle s'épuise au travail, non? Il accepterait bien qu'elle accepte les mains vides. Elle pourra chercher à nouveau plus tard.