Silhouette dans le noir [OUT]

Varzar donna un coup de patte assez violent dans les flancs de son frère pour le réveiller. La meute était plongé dans un silence mortel et le mâle le va les yeux aux ciels quand Rhaegar grogna dans son sommeil.

- Debout gros balourd chuchota t'il exaspéré.

- Quoi.....

- Lèves-toi, on s'en va.

Le loup massif redressa son gros museau en baillant. Sa gueule ouverte laissait entrevoir une place suffisamment grande pour croquer le crâne d'un loup.
Varzar s'éloigna aussi silencieusement qu'un serpent et sauta du promontoire là où ses sbires dormaient paisiblement. L'alpha possédait une tanière pour lui, les loups aux grades supérieurs et ses plus proches comparses dormaient sur le promontoire et les autres dormaient plus bas au coeur de la meute. Le mâle avait hiérarchisé les Originelles ainsi pour le moment, que chacun sache qui il était. Les loups s'étaient tous endormis il y a peu mais Varzar n'avait pas trouvé le sommeil. À vrai dire, il ne voulait pas le trouvait car toute la journée, son esprit avait fusé en tout sens pour organiser au mieux son nouveau plan. Il s'était remis de ses blessures avec les loups sauvages et Keva. Même si une nouvelle cicatrice était venu s'ajouter à celle de son bassin, l'une de ses oreilles, celle qui avait saignait abondamment avait été entaillé par deux endroits. Les croûtes étaient encore visible sur son corps mais le plus dures de la cicatrisation était passé. Comment expliquer son retour au sein de sa meute. Il faisait nuit, Varzar avait dû réveiller un loup qui connaissait quelques produits miracles. Et le réveil des siens avait été dans la surprise et la peur en voyant l'alpha couvert de sang et portant deux odeurs différentes et enrageantes.
L'alpha avait réunis ses plus fidèles loups après avoir expliquer brièvement à sa meute le combat qui venait d'avoir lieu dans les marécages. Des cris et des claquements de mâchoires avaient été entendu aux allusions d'un groupe entier de loup sauvage et de l'alpha des Australes aussi loin de ses terres. Le loup gris savait pertinemment ce qu'il devait dire et ce qu'il devait cacher à toute la meute. Pour ne pas inquiéter tout le monde, et pour ne pas faire naître de suspicion, Varzar avait conclu que la femelle était bien amôché et qu'elle ne reviendrait pas de si tôt dans les alentours. Certains laisserait cela comme ça et d'autres attendraient plus d'informations qui arriveraient le moment venus. La nuit était là et le combat avait épuisé le loup. Les Originelles s'étaient donc contentait de ça pour l'heure.
Cette même nuit, Varzar n'avait presque pas fermer l'oeil, remettant en cause dans sa tête cette foutu alliance et les intentions des deux meutes contre la sienne. Et dans tout ce noeud, il voyait Keva, boitant sûrement et affaiblis comme jamais rejoignant son camp. Keva.

Le lendemain du combat, Varzar avait donc réunit ses sbires pour leur parler avec plus de détail de ce qu'il avait appris la veille. Modifiant un peu le "comment il l'avait appris", il était bon de porter tout dans sa faveur comme il le faisait toujours. Siber avait doublé de volume, sa soeur avait arraché les écorces d'un arbres et les autres s'étaient mis a jurer devant cet affront qui n'avait même pas encore eu lieu. Et qui ne verrait peut-être plus le jour. Varzar avait préféré prévenir son petit comité pour que tous soit au courant de la gravité de la période dans lequel ils entraient. Mais il avait bien préciser que dans aucun cas, les Originelles devaient se montrer provocateur.

- Quand préviendras-tu toute la meute ? Avait demandé Siber, un loup assez âgé mais qui avait des connaissances extrêmement importante.

- Il nous faut pour l'instant rester dans la discrétion. Je ne veux en aucun cas alarmer la meute. Il nous faut découvrir si cet homme est véritable. En quoi il est dangereux, et je veux découvrir pourquoi les Boréales veulent nos terres. Avait répondu Varzar d'une voix grave.

Les jours étaient donc passés, les patrouilles aux frontières avaient été doublé et Varzar avait eu le temps de réfléchir posément à tout ceci. Il en avait conclu plusieurs choses et cette nuit, il s'en irait avec son frère voir ce qu'il se passait plus aux Nord. Jamais il n'aurait penser partir s'intéresser aux Boréales mais tout devait changer maintenant.
Quittant la meute endormis, Varzar trottina dans la forêt suivit de son frère traînant ses grosses pattes lourdes. C'est lorsqu'ils arrivèrent dans les marécages que Rhaegar sembla enfin bien réveillé.

- J'aimerai bouffer un bon sauvageons grogna t'il aux aguets.

- Tais-toi et avance, seul un loup sauvage est mort ici, il en reste et je ne voudrais pas à avoir à faire demi-tour sans m'être rapproché de la frontière des crânes gelés.

- Oui patron marmonna Rhaegar.

Varzar aimait son frère car il était fidèle et possédait presque toute la force de la portée, mais son cerveau devait avoir la taille d'un pois chiche.

La nuit était bien installé maintenant que les marécages s'éloignaient des deux loups. Varzar découvrait dans la nuit un nouvel environnement. Un forêt différente de la sienne, avec des arbres laids et peu dense. Même en pleine belle saison, la température était plus fraîche ici un air s'engouffrait lorsqu'ils traversaient des plaines. L'odeur de la meute Boréales étaient plus présentes sans percevoir aucun marquages. Ils étaient encore en terres neutres après tout. Les sens aux aguets, Varzar avançait avec ardeur. Il ne savait pas trop ce qu'il pourrait découvrir mais déjà connaître ces terres était une bonne chose.
C'est quand son frère s'arrêta le museau en l'air que l'atmosphère changea.

- Quoi s'exaspéra l'alpha.

- Y a une louve. Là-bas grogna t'il le regard vers quelques hauteurs qui commençaient à se dessiner dans le clair de lune.

Varzar fronça le museau en regardant dans la direction de son frère.

Parfait

Un jappement se fit entendre légèrement en hauteur. Varzar quitta la silhouette blanche un instant pour observer les alentours. Un sentiment étrange pesait sur lui.

- Varzar... chuchota Rhaegar qui commençait à gronder.

L'alpha tourna la tête vers son frère qui se gonflait au fur et à mesure des secondes.

- Je crois qu'on a passer la frontière des bouffeurs de neige.

Le loup gris se sentit comme piquait sur le museau. Que racontait son frère ? Le mâle dominant redressa à nouveau le museau et regarda en arrière. Non c'était impossible, il l'aurait senti, il l'aurait vu ! Avait-il réellement pénétré dans le territoire Boréale ? Il espérait vivement que non, car cela allait compromettre tout ce dont il avait passer la journée. C'était donc cela la sensation désagréable qui venait lui ronger les entrailles ? Où était-ce un peu d'angoisse devant cette stupide et incorrigible erreur ?!
Varzar plissa les yeux dans la pénombre en s'arrêtant. Le marquage devait être bien faible, après tout pourquoi ces loups se soucieraient d'une meute adverse voulant envahir leur terre ? Tout ici était moche et froid. Personne de censé viendrait se battre pour quelques sapins. Une sourde colère monta en lui devant l'erreur qu'il venait de commettre. Colère envers la meute Boréale, colère envers lui-même et son propre frère ! Franchir la frontière d'une meute était un acte impardonnable, lui même en savait quelque chose sachant qu'il vivait dans ce problème depuis une lune maintenant. C'était aussi un bon argument offert sur un plateau d'argent pour la meute Boréale qui se permettrait réflexion et droit de faire de même maintenant que l'alpha des Originelles s'était permis tel blasphème.

Varzar, tu n'es qu'un sombre crétin !

Oh oui... pour une fois, il était en colère contre lui-même est une erreur bien trop facile à faire. Et lui qui était content de voir une silhouette au loin il y a quelques minutes, la chose n'avait plus du tout la même saveur maintenant... Et puis quoi ? Qu'allait t'il pouvoir sortir comme argument ? "Nous ne voulions pas venir sur vos terres, nous sommes deux loups voulant simplement parlementer." Pas du tout...stupide...crétin. Non il fallait réfléchir, et vite. Heureusement pour le loup, c'était son domaine.

La silhouette blanche se rapprocha alors, grondant sévèrement vers les intrus. Quelle ironie. Jamais Varzar ne se serait permis un tel acte mais il était trop tard.
Ce fut seulement quand la silhouette ne fut qu'à quelques pas d'eux que Rhaegar montra les crocs et Varzar prit appuis sur ses pattes arrière au cas où. Par son odeur, il s'agissait d'une femelle Boréale petite et peu épaisse portant une couleur de neige. Bien entendu son regard ne souhaitait en aucun cas bienvenue quand elle posa sa question d'une voix amer.

Le loup gris avait son esprit en ébullition alors qu'il relevait la tête fière comme toujours. Pour le moment, la femelle était seule, mieux valait rester tout de même sur ses gardes.

- Je me nomme Ausurath et voici le nouvel alpha des Originelles, Galen.

Varzar pria pour que son frère ne soit pas stupide au point de faire les yeux ronds. Pour l'heure chaque mot qui sortait de sa gueule l'enfoncer un peu plus dans les problèmes mais les Boréales ne connaissait pas l'histoire et les détails nouveaux des Originelles. Il jouerait donc sur ce point pour le moment. La femelle n'avait pas l'air stupide mais elle pourrait y croire sachant que l'odeur de l'alpha était présente sur les deux canidés en face d'elle. Et puis un loup massif et imposant faisait bien plus référence au dominant qu'un loup fin et délicat. Il devrait se contenter de ce mensonge. Rhaegar lui, sembla enfin comprendre les pensées de son frère et cessa de gronder pour lever un peu plus la tête.
Varzar tourna son regard vers son frère pour lui faire comprendre que c'était à lui de parler. Le coeur battant la chamade, il misait beaucoup sur l'intelligence de son frère. C'était effroyable...

- Hummm, l'ancien alpha n'était pas de taille face à moi.

- Nous sommes à la recherche d'un des nôtres et nous avons perdu sa trace par ici. Nous craignions avoir franchi votre frontière. Entama rapidement le loup gris vers la femelle. Ne pas trop en dire pour rattraper ce passage de frontière en plein milieu de la nuit.C'est une erreur impardonnable mais la recherche de notre camarade nous a fait perdre nos sens du devoir.

Rhaegar hocha la tête en lançant un regard assez noir vers la femelle. Au moins, il avait le privilège d'imposer une certaine autorité d'alpha.

- J'espère que vous ne l'avez pas capturer gronda le loup massif tandis que Varzar serrait la mâchoire.

Par pitié, Rhaeg ferme-là, je parle, tu te bas s'il faut.

Pour une fois, Varzar se sentait tendu par la situation qui pouvait basculer juste à cause de son débile de frère. La petite louve passait de l'un à l'autre en essayant sans nul doute d'extirper le plus d'information par les gestes de chacun.

Regarde-nous bien, nous sommes sur ton territoire hélas, j'attendrai un meilleur moment pour te faire parler...

Enfin, la louve blanche se décida à parler. Bien sûr qu'on était rapide sous la menace ! C'était Rhaegar, le débilos de service qui venait d'ouvrir la gueule. Non, il fallait respirer et garder son calme comme toujours. Ce n'était pas l'heure de perdre ses moyens même si cela n'était encore jamais arrivé au loup gris. Heureusement, elle avait écouté le tissu de mensonge sans trop de chichi et semblait avoir cru aux paroles de Varzar. Après tout, si elle ne connaissait pas l'animal tout le monde aurait pu y croire. Lorsqu'elle rétorqua qu'aucun Originelle n'avait franchi la frontière en toisant durement le frère, celui-ci gronda lourdement alors que l'alpha réfléchissait en vitesse au moyen de quitter ces terres de malheurs et d'oublier cette faute. Le loup redressa la tête et regarda la femelle droit dans les yeux un instant, l'esprit concentrée. Il l'a regardé si intensément qu'on aurait pu croire qu'il creusait à l'intérieur de ses globes. Qui voudrait venir sur les terres du nord ? "Le froid est un ennemi trop menaçant". Oui, l'alpha des terres centrales avait déjà bien pensé à cette cause là. Les temps se refroidissaient t'il trop pendant les mauvaises saisons ? Et les loups du nord souhaitaient un endroit plus paisible pour vivre ? C'était en fait un peu le même scénario que Keva avec un autre problème. Varzar ne se pouvait que de ressentir un peu plus de colère devant cette meute si c'était cela. Encore une fois, ILS avaient décidaient de partir dans le nord il y a des générations. Et s'était sa meute qui allait se faire traiter d'égoïste ? Les originelles qui n'ont pas eu autres ambitions que de garder leur terre ? C'était cela la justice ? Oh non, au grand jamais il ne se ferait traiter de lâche où d'égoïste en bloquant ses frontières. Surtout après avoir appris que des complots pouvaient naître sans qu'on lui parle en face à face.

- Qu'est-ce qui aurait poussé un des vôtres à venir si près de nos terres ?

La question de la louve fut comme l'effet d'un réveil. Rhaegar eu la sagesse incroyable de regarder Varzar pour le laisser répondre. Le loup gris fit quelques pas sur le côté pour enlever cette tension musculaire et pour regarder une seconde les alentours tout en réfléchissant.

- Des questions sans réponses... qui l'ont poussé à se diriger vers le nord déclara Varzar d'une voix lente.

Par ces mots il en avait dit bien trop mais une petite voix au fond de lui l'avait convaincu de déclarer ceci.

- C'est un peu le problème de toute meute n'est-ce pas ? Poursuivit t'il en recroisant le regard de la femelle. Son regard n'était plus à la recherche d'une échappatoire, son regard se voulait clair et concis. Pleins de petit problèmes qui se doivent d'être réglé au plus vite avant qu'il ne soit trop tard.

Là, il s'égarait. Varzar baissa la tête en signe d'excuse pour reprendre le fil.

- Nous rebroussons chemin, afin qu'erreur il n'y ai plus.

Le mâle lança un regard noir à son frère qui avala bruyamment avant de tourner le dos à la femelle son frère derrière lui. Il fit quelques pas les battements de coeur accéléré. Il venait de faire une lourde bêtise en regardant son frère de la sorte...

- Il vaudrait mieux que vous surveillez notre départ pour qu'aucun faux dire ne soit divulguer. Poursuivit Varzar sentant une boule naître dans son ventre. La situation ne prenait pas une bonne tournure, et tout allait mal se finir. Mais il préférait que la femelle soit au niveau de la frontière, cela serait plus simple pour eux.

La petite louve n'ajouta aucun commentaire et les suivit dans un silence pesant. Varzar sentit son frère lui lancer des coups d'oeil intensif de temps à autres, serrant la mâchoire, le mâle gris sentit un poids s'alléger lorsque la frontière qu'ils n'avaient pas senti à l'allée se fit mieux percevoir au retour. Les traces de passages étaient pourtant si faible que c'était à se demander si les Boréales faisaient des patrouilles régulières. Peut-être aussi que les Originelles avaient une odeur bien plus forte en ces moments de troubles et de confusions.
L'odeur d'un mâle arriva jusqu'aux narines de l'alpha et c'est bien malgré lui que ses poils sur son échine se hérissèrent. Rhaegar avait aussi sentit le changement de situation et un léger grondement s'échappa de sa gueule. Heureusement, il ne prit pas le risque de se retourner pour lâcher une faute grave, Varzar lui se permit de jeter un regard en arrière pour rester informer. Un loup clair dans le lointain suivait maintenant la petite louve qui elle avait prit la peine de se rapprocher des deux mâles. Quelle situation désagréable était-ce là, Varzar n'appréciait pas du tout la non maîtrise de la situation.

- Ausurath

L'alpha s'arrêta crispé tout en lançant un regard à son frère de façon à ce qu'il continue jusqu'à passer la frontière à quelques mètres seulement. Rhaegar s'arrêta et montra les crocs.

- Tu es sûr ?

Inutile de se cacher plus longtemps, la bouffeuse de neige venait de percuter des choses.

- Franchi la frontière.

Varzar se retourna pour prendre de haut la louve blanche.

- Vous ferez mes salutations à Keva. Je pense que ce nom vous est familier.

Cette femelle venait de toucher un point fort déstabilisant pour l'alpha. Il lança un regard noir à celle-ci sans feindre son rôle d'Ausurath. Cette provocation le prenait tout de même de court. Se pouvait-il que l'odeur de Keva soit encore sur lui après plusieurs jours ? C'était peu rassurant et voir légèrement énervant d'apprendre cela. Keva, toujours là où tu ne devrais pas être, même quand tu n'es pas présente, c'est un comble. Il aperçut la colère de la femelle blanche devant lui et n'eu pas de mal à comprendre le problème de l'histoire. Voilà que le sujet devenait réellement intéressant, mais il n'était toujours pas du bon côté de la frontière. Elle était en colère ? Sérieusement ? Qui devrait être le plus en colère par cette situation d'alliance ? T t t, les choses n'allaient vraiment pas bien... Même si cruellement, il n'allait pas apprécier ce qu'il allait dire, il fallait jouer stratégie comme toujours. Le maître c'était bien lui en la matière.

- La dernière fois que j'ai vu la louve poussiéreuse, elle saignait tellement que chaque mouvement était difficile à faire.

Le regard lançant des éclairs, Varzar reprit prestance en plaçant son sourire narquois et séduisant sur son museau fin.

- Après tout, je pense que le prochain individu à faire ses salutations à cette femelle n'est pas moi, ni aucun Originelle. Mais plutôt un loup aux poils blancs. Enfin si elle a réussit à s'en sortir bien sûr. Continua t'il en essayant d'ignorer la peur étrange qui traversa ses tripes à l'idée que Keva n'ai jamais réussit à rejoindre sa meute.

- Ce n'est pas moi qui créer des plans, des stratégies et des complots pour envahir une meute voisine. Voilà, ils arrivaient dans le vif du sujet. Comment connaissez-vous Keva, vous, louve des neiges ? J'ai bien mon avis sur la question mais il faut avoir le courage d'avouer ses erreurs de temps à autres.

Varzar jeta un coup à son frère qui observait la scène en grattant le sol. Il sentait reprendre la partie en main car il voyait certainement une colère sourde de la femelle blanche envers Keva. Et même si... il voulait croire aux problèmes de Keva... Pourquoi était-ce toujours si compliqué lorsqu'il pensait à elle ?!!
Il devait pour l'heure pensait à sa meute et détruire cette possible alliance était sa meilleure carte.

Les paroles de Varzar s'étaient lentement propagée jusqu'aux oreilles de la louve blanche dont il ne connaissait pas encore le nom. Avec cette histoire de franchissement de frontière, il avait plus tenté de faire avancer la suite des évènements en sa faveur que de poser des questions sur son interlocutrice. Mais maintenant que leur rencontre avait pris cette tournure, l'alpha sentait une petite excitation l'enveloppait. Il allait pouvoir peut-être en apprendre un peu plus sur l'autre côté de cette foutu alliance.

Le regard de la femelle s'arrêta lourdement dans le sien. Varzar voyait bien qu'elle cherchait une alternative. C'était à son tour maintenant. Puis elle parla enfin. Une phrase courte et très insatisfaisante pour le mâle gris. Elle aussi avait donc de la jugeotte. C'était bon à savoir quoique peu étonnant. Par hasard avait-elle dit ? Et après s'être fait deux trois papouilles, elles en avaient convenus qu'il serait grand temps d'envahir les Originelles ? Allait-il vraiment attendre plus des Boréales ? Le coup qu'elle lança à son frère fut la fin du jeu de rôle pour Varzar. S'il avait tout simplement rejoint les terres neutres pour rentrer, personne n'aurait rien remarqué, mais voilà que l'esprit du loup gris était resté pour tenter une dernière chose. Voilà qu'il était maintenant évident que son gros tas de frère n'était pas l'alpha des Originelles. Et puis quoi encore ? Varzar plaça un doux sourire sur son faciès en pensant cela, bien le contraire de l'enneigée et de l'autre bouffon qui trépignait derrière comme perdu devant une danse de cobra. La femelle n'avait pourtant pas fini et elle commença à parler plus doucement, comme si une faille venait d'apparaître dans les bois. Elle débuta son récit en introduisant sa mère. Elle semblait être partit loin ,très loin pendant quelques secondes et Varzar ne put que fermer sa gueule et la regarder sans rien dire. Il avait assez de tact pour ne pas la couper même s'il se demandait bien où elle voulait en venir et si tout ceci était vraiment nécessaire. Puis quand elle ajouta qu'elle était morte de faim sur leur terre, le vide aait pris place dans son regard. Voulait-elle qu'il est pitié ? Un autre serait peut-être tomber dedans... mais Varzar ne voyait qu'une seule chose là-dedans, le fait que les Boréales voulait leurs terres.

—Je ne suis pas idiote. Je sais ce qu'on risque en habitant ici. Mais c'était bien, avant. Le froid ne me fait pas peur. On s'y habitue. Mais les temps ont changé et les températures empirent à chaque hiver, faisant fuir les proies. Et les miens meurent, sans pouvoir se nourrir.

Le mâle ne quittait pas du regard la petite louve blanche. Il n'aimait pas le fil de la discussion et il ne voulait pas prendre part à cette pitié là. Que pouvait-il faire ? Ouvrir ces terres, allez-y tout le monde est le bien venus ! Non... Ainsi donc, la meute Boréale commençait à mourir de faim et la meute de Keva voulait fuir cet Homme. Et lui, il se retrouvait entre les deux. Varzar venait maintenant d'avoir assez de données pour se préparer à tout éventualité. Il était venu chercher ça après tout ? La question qu'elle lui posa ensuite résonna quelques secondes dans sa tête. C'était mal le connaître. Bien sûr que non, jamais il ne laisserai sa meute mourir de faim et à vrai dire, il ne s'était jamais trop préoccuper de ça.
Ses dernières paroles courroucèrent le loup gris et ses muscles se tendirent. « Il fallait penser à cela avant de parler à Keva » pensa t'il intérieurement. C'était maintenant à lui de parler, l'esprit bouillonant de mille pensées.

- Ainsi, vous ne souhaitez pas vous battre, mais vous avez tout de même manigancer des choses avec une meute adverse ? Décomposa t'il la voix grave et lente, le regard sérieux. Je n'aurai pas dit spécialement ces mots car... lorsque j'ai appris qu'une si grosse chose se tramait derrière mon dos, je n'ai vu que de l'arrogance et provocation. Normal non ? Alors quoi ? Vous crevez de faim et vous voulez survivre en envahissant une autre meute qui porte aussi mère et petits ? Et moi, là tu t'attends à quoi au juste ? Que je t'ouvre les portes de mes frontières alors qu'il y a peu vous maniganciez une potentielle alliance ? Pourquoi n'avoir pas voulut en parler directement avec l'alpha des Originelles ? Termina t'il en sentant la colère remonter jusqu'à ses paroles.

Il ne cachait plus son rôle d'alpha sachant que la louve avait sûrement déjà mis le point dessus.

- Je partirai trouver un meilleur endroit sans provoquer mes voisins gronda t'il soudain.

Non, c'était faux Varzar... Tu aurais fait de même avec encore plus de stratégies peut-être. Mais il n'était pas dans ce cas-là, non. Il était dans l'inverse.

- Et toi ? Tu as cru les paroles de Keva ? Sur ce danger qui nous guette tous ?

Il n'aimait pas revenir sur Keva mais il avait envie d'avoir son avis sur la question. Elle avait maintenant beaucoup de réponse à faire.

Varzar hocha la tête l'esprit plongé dans l'inconnu face à cette menace. Le fait qu'elle avoue avoir franchi ses frontières agaça une fois de plus le loup qui sentit le sang lui monter à la tête. Se retenant de gronder, car il en était pas à faire un acte aussi stupide. Puis l'agacement flancha face à un petit sourire en attendant la louve blanche continuer en parlant de cette chère Keva soit disante ambitieuse. Ambitieuse, agaçante, têtue...et des idées déterminées. Les fonds de parole de la louve blanche était réel et intelligente. Alors ainsi les Boréales avaient cette intention de laisser le sale bouleau à la meute Australe ? Intéressant. Intelligente mais trop bavarde.

Varzar quitta du regard la bouffeuse de neige pour s'étirer les pattes avant. Il était venu là pour avoir des réponses, il en avait obtenu bien plus que ce qu'il imaginait. La femelle n'était donc pas au courant que Keva lui avait aussi proposé une autre alternative mettant ainsi de côté la meute Boréale. Bien sûr... Keva ne s'occupait que de sa meute et ces loups blancs semblaient avoir bien trop souffert pour ne pas voir ces détails là de cette "alliance". Alors soit.

- Non. En effet. Alors tu sembles avoir une confiance surprenante envers la rousse des sables. Méfies-toi de ses paroles.

Varzar cachait derrière son masque froid habituel ses plus profondes pensées. Ce que Keva lui avait dit... dans les marécages... ce qu'ils avaient fait, ce que lui avait ressentit alors qu'elle avait plongé son propre museau dans ses poils gris...
S'ébrouant la tête comme pour chasser une mouche, Keva était une ennemie.

- Je ne serai pas si sûr de tout ce que t'as promis l'alpha Australe termina t'il en se retournant pour rejoindre son frère qui semblait profondément s'ennuyer.

Il espérait avoir plongé la femelle dans le doute et le questionnement. Et puis, cette méfiance n'était pas infondé de ce qu'il commençait à connaître de Keva.

- J'irai donc dans le sud pour voir de mes propres yeux ces hommes.

Il avait dit ça d'un ton qui annonçait la fin de discussion. Il était sincère, il avait bien l'intention de continuer ses découvertes. Rejoignant son frère, voilà qu'il était en terre neutre.

- Ah oui, l'alpha des Originelles se nomme Varzar. Peut-être que vous connaissiez l'ancien et si intelligent Yorak ? Il s'est fait destituer par sa terrible incompétence. Je pense que par les temps qui court, mieux vaut avoir quelqu'un de réfléchis pour manipuler les autres à sa guise.

Varzar avait cette vilaine fierté à chaque fois qu'il ressentait le bonheur d'avoir duper quelqu'un. Bien sûr, il n'avait aucun doute que la femelle avait compris depuis un temps déjà mais il fallait ce dire les choses, cette entrevue l'avait beaucoup amusée. Décidément, ces loups des autres meutes étaient intéressant à déchiffrer. Son sourire de séducteur s'affichait une dernière fois sur son museau pour regarder la louve blanche.

- On y va ? gronda Rhaegar.

- Je ne voudrai pas qu'il t'arrive malheur jolie louve qui a bien réussi à cacher son nom.

Varzar jeta un coup d'oeil soudain dédaigneux vers le mâle derrière elle avant de faire volte-face pour rentrer.