Que veux tu ? - Privée Varzar

La forêt avait perdu toute couleur et beauté alors que la grisaille et le froid avaient décidé de s'installer sans jamais repartir. Un an. Cela ferai bientôt un an que Varzar avait prit le pouvoir. Un an qu'il avait défié ce gros lard de Yorak. Qu'était-il devenu ? Était-il mort ? Avait-il au moins survécu, savait-il chasser ce gros débile ? Qu'importe. Un an qu'il menait la meute entouré de ses plus fidèles sbires. Et s'il s'était imaginé qu'en une année il se serait passé bien plus de chose que pendant tout le règne de Yorak, le mâle n'aurait jamais pu véritablement le croire.

Ainsi donc, l'hiver venait. Les angoisses s'éternisaient pour le devenir de l'alliance entre les Boréales et Australes. Angoisse pour le devenir de sa meute. Mais heureusement, l'alpha n'était pas à la ramasse grâce à son entourage et son cerveau bien agencé. Son plan était en marche et bien qu'il eu fallut l'annoncer à la meute, les siens avaient accepté ses conditions sans broncher. Du moins, pas devant lui. Les femelles attendaient toujours avec impatience le jour ou il prendrai une compagne et c'était un gros avantage. Heureusement qu'elles étaient ses teignes.
Le recrutement avançait. Déjà trois loups sauvages avaient rejoints les rangs. On l'avait bien poussé à bout pour faire entrer des sauvages chez lui... Mais peu importait, les trois, deux femelles et un mâle étaient compétent, surprenant même. Ils avaient reprit un peu du poil de la bête et commençaient à bien se faire accepter. Surtout parcequ'ils étaient de bon chasseur sans doute... En parlant de chasse, Varzar s'en était allé avec son frère vers le grand lac plus au nord. C'était un endroit ou les grands cerfs se rassemblaient en cette période et il était temps dévaluer leur nombre pour se préparer à une belle chasse. Tradition des Originels pour l'hiver.

- Tu ne trouves pas ?

- Mmmh.

- En fait tu m'écoutes pas depuis tout à l'heure.

Le loup gris regarda son frère qui lui jetais un mauvais regard. Son gros frère trainait des pattes d'un air bougon ce qui fit sourire le fin stratège.

- Bien sur que je t'écoute.

- Bah aide-moi.

Varzar regarda devant lui alors que les arbres s'ouvrait sur les abords du lac. En réalité, non il n'avait pas écoutait son frère depuis un moment. Mais s'ils n'avaient pas changé de sujet, cela devait toujours être à propos de la femelle sauvage qui était arrivée il y a peu. Femelle qui tapait dans l'oeil du cher Rhaegar. Un comble ! Son bourru de frère en proie à un amour naissant. C'était presque hilarant, si Nimeria savait... mais pour l'instant, seul Varzar était au courant.

- Beh, je ne sais pas quoi te dire, essaye d'aller lui parler ! Qui sait peut-être qu'elle aime les ours.

Son frère lui envoya un coup d'épaule si fort que l'alpha s'envola dans les ronces. Celui explosa de rire avant de placer des éclairs dans son regard et de bondir sur son frère. Comme des louveteaux... c'était exaspérant... Mais cela faisait tellement du bien. Une fois les fesses de son frère remplit d'épines, Varzar reprit son chemin en entendant les râlements de Rhaegar derrière.

- Il faut se concentrer maintenant, j'ai déjà vu des traces dans la boue tout à l'heure.

- Facile à ...

Varzar lui fit signe de se la boucler avec un mouvement de la queue. Le poil se dressant sur son échine, le loup gris plissa des yeux en sentant la meute Boréale proche. Et s'il pouvait s'agir de la guérisseuse comme la dernière fois, ses babines se retroussèrent en sentant bien une odeur de dominante dans l'air. Jamais il n'avait rencontré l'alpha des Boréales. C'était peut-être étonnant et avec tout ce qu'il s'était passé, il n'avait pas eu trop affaire avec eux. Bien qu'une visite de courtoisie aurait été judicieux. Rhaegar comprit rapidement qu'il allait s'éloigner pour ne pas être vu à deux au lac.
Ce n'est qu'une fois seul que Varzar continua son chemin en jetant un coup d'oeil vers l'endroit ou s'était faufilé son frère. Puis là, entre des hautes herbes, une fourrure blanche fit son apparition concentrée sur un lièvre apeuré. Ces bêtes pouvaient être d'une débilité.

Il fallait réfléchir. Et vite. S'il essayait toujours de mettre les pions dans son camp, l'idée qu'une alliance ai été conclu le faisait bouillir intérieurement. La femelle s'arrêta alors que le lièvre continuait sa route pour venir s'arrêter plus proche de lui qu'il l'espérait. L'avantage de sa couleur et du vent de son côté était magistrale. Excellent chasseur, le mâle se concentra, évalua et finit son action la proie entre les crocs, le regard ocre portait vers l'alpha des Boréales. Il n'y avait rien d'amical. Fier, droit, son regard d'une intensité palpable rivé sur la Boréale, Varzar relâcha le lièvre avant de lâcher d'une voix grave :

- Bonjour.

Varzar se voulait provocateur, mais malheureusement, ce qu'il ressortait d'avantage dans son regard était telle une lave en fusion. Visqueuse et brûlant tout à son passage. En d'autres termes, d'autre circonstance, cette rencontre aurait été différente. Elle aurait dû être différent.
Le loup gris se souvenait de sa rencontre avec Keva. De ce jeu à la Rivière alors que le soleil brillait au-dessus d'eux et que la forêt était illuminée de verdure. Keva. Keva. Toujours Keva. Il avait essayé de se maudire. De l'a chasser de ses pensées tant le tourment avait essayé lui même de le déraciné de sa meute. Comment avait-il pu ? Comment pouvait-il encore, ressentir ce pincement au coeur ?

La femelle blanche gronda fortement, les yeux passant sur lui, puis sur le lièvre à ses pattes. Oh, elle la voulait cette viande. Son poil épais ne cachait pas ses pattes déjà fines alors que l'hiver arrivé. L'alpha du centre gonfla le poil mais décida de ne pas entrer dans le mépris de la blanche, oreilles plaquées et crocs découverts. Si on l'avait rabaissé en créant une alliance, il n'allait pas entrer dans cette amer choix. Quel était son nom ?

Varzar plaça un léger sourire sur son museau. Comme le loup séduisant et manipulateur qu'il était. Après tout, son nom était Varzar.

Il ne pouvait pas nié que son jeu était facile à faire. Il avait bien envie de recracher toute l'angoisse et la colère qu'il portait depuis si longtemps sur cette femelle méprisante. Elle le cherchait aussi... sans doute. Non, Varzar ne ferait pas ça. Il se sentait venimeux, vibrant d'un venin mortel, se contenir était maintenant très compliqué. Surtout après les mots de cette dernière.

"Varzar, tu es plus intelligent que ça, respire..."

- Je crois que je ne serai jamais capable d'être courtoie avec une louve qui souhaite envahir mes terres, gronda t'il tout de même en avançant de quelques pas vers la femelle.

Varzar essaya de remettre un sourire sur son visage jugeant de haut en bas l'alpha des bouffeurs de neiges.

- Nous ne nous sommes pas présenter. Et je vois... que vous avez de beaux aprioris sur ma meute. Que vous écoutez les dires à tout va sans vous faire une opinion propre. Sinon, l'alpha des Boréales auraient peut-être eu le courage de prendre contact avec les terres du centres.

Le mâle gris se sentait électrique.

- Et si je ne vous aviez tout simplement pas vu, lorsque j'ai attraper ce lièvre ?

Varzar avança encore de quelques pas.

- Alors vous auriez fait une nouvelle conclusion fausse.

Le mâle avait les yeux plongés maintenant dans ceux de la blanche.

- Peut-être que pour une première rencontre il serait judicieux de se calmer.

Plus facile à dire qu'à faire. Les mots sortant de sa gueule était d'une terrible torture. Mais c'était la stratégie qu'il avait choisit aujourd'hui. Puis les yeux soudain brillant, le mâle avait quelques cartes entre ses pattes depuis quelques temps déjà.

- Linéa.

Le loup s'avançait à mesure des mots qu'il prononçait à l'encontre de la louve. D'abord, et cela confirmait l'intuition de la louve blanche, il avait prit connaissance de l'alliance entre les deux meutes. Il avait donc le nez partout et l'oreille tendue, malgré que ce se soit passé à l'extrême nord des terres. Ou alors... Est-ce que cette alliance en était vraiment une, après tout ? Les doutes envers Keva envahirent la blanche. Est-ce que cette Alpha des Australes ne cherchait pas simplement à tendre un piège aux Boréales ? Voulait-elle vraiment mettre à terre ce Varzar dont elle semblait pourtant proche ? Après tout, elle avait fait place aux doutes en disant avoir rencontré ce mâle après l'échange qu'elle avait eu avec Azara. En souhaitant d'abord créer une alliance avec lui. Qui était vraiment cette Keva ? Pourquoi avait-on dit à Azara de se méfier d'elle ?

La blanche ne bougea pas d'un poil, tenant du regard son futur adversaire qui lui offrait un sourire qu'elle n'appréciait guère. La tension montait entre les deux loups, et un frisson parcouru la louve à mesure qu'il s'avançait vers elle. Elle en avait fait sa propre opinion et n'avait pas besoin de quitter ses terres pour s'en faire idée. Après tout, la louve était très territoriale et n'avait jamais compté, jusqu'à ce jour, sur quiconque pour l'aider.

- Envahir tes terres ? A ce que je sache, aucun de mes loups ne sont venus, même en éclaireurs sur les tiennent, contrairement à tes jeunes. D'ailleurs, je me demande même si ce n'était une de tes idées pour venir te faire une idée quant à notre situation. Imala m'a raconté votre entrevue. Et il semblerait que tu sois bien curieux.

Elle voulait jouer la carte de l'ignorance. Lui faire croire qu'aucune alliance n'avait eu lieu. Après tout, la guerre n'était pas encore déclarée. Mais elle devait d'abord savoir ce qu'il avait apprit. Qu'est-ce qu'on lui a rapporté, ou qu'est-ce qu'il a bien pu voir ou entendre s'il était sur place.

- Accuser sans preuves... Tu me froisserais presque. Dit-elle en soupirant d'exaspération.

Il lui soumit l'idée de se calmer pour cette première rencontre. Décidément, lui et Keva avait le don de l'agacer sur ce point. Mais la louve ne baissa pas le regard et au contraire, s'approcha de lui, presque museau contre museau, la queue dressée et les oreilles toujours en arrière.

- Je pense qu'au contraire, tu m'as bien vu. Une nordique ne passe pas si facilement inaperçue. Mais grand bien te fasse, ramènes ce lièvre chez toi si tu y prends plaisir.
La grande chasse ne tarderait pas, elle avait chargé Imala de former les plus jeunes pour y prendre part. Et même si Keva lui avait accordé la chasse sur son territoire, il fallait constituer des réserves, au moins pour le "au cas où". Il fallait se faire discret avec ce loup, ne pas éveiller les soupçons. Les Boréales étaient obligés de traverser ses terres pour se rendre en territoire Australe. Moins ils seraient vus, et mieux ce sera.

L'envie de lui sauter à la gorge était si forte... Son sang commençait à bouillir dans ses veines.

- Que veux tu, Varzar ? Lâcha t-elle sur un ton rauque qui trahissait son agacement.

Spoiler:

La louve commença à se justifier. Il n'aimait pas cela, car il avait bien sentit des odeurs de Boréales au temps de l'ancien alpha. Certes, Varzar avait apprit la mort de l'ancien et l'ascension de Linéa récemment, et bien que depuis ce moment, les bouffeurs de neiges avaient cessé leur venu chez lui, le mâle gris n'avait pas oublié ces actes.
Qu'est-ce que la guérisseuse avait pu raconter à son alpha ? Pas toute la vérité ? Un mélange de plusieurs versions ? Est-ce que le nom de Varzar faisait peur maintenant ?
Le loup continuait d'afficher son sourire alors que Linéa collait presque son museau contre le sien sans faiblir. Mais ce sourire cessa brusquement, lorsqu'elle lui posa l'ultime question.    …


- Je veux tout. Je veux que les secrets explosent en mille éclats. Je veux que vous tous, autant que vous êtes, vous quittiez ces terres si vous ne trouvez plus de quoi vous y plaire. Je veux la vérité. Que l'on cesse de me prendre pour un petit imbécile et que l'on me dise en face mes quatre vérités. Que l'on cesse l'hypocrisie et les mensonges et que chacun prenne son courage pour faire face à la réalité. Tu es seule Linéa. Ne crois-tu pas que derrière ton air de louve forte et déterminée je ne lis pas la détresse et l'obligation de tes choix ? Le monde est en train de changer. Et j'espère que tu as conscience qu'il faudra assumer tout les engagements que tu as choisit de suivre. Je ne sauverai pas ta meute lorsqu'elle aura sombrer tout ça à cause de Keva. T'as t'elle laisser le choix ? T'as t'elle fait une promesse Linéa ?

Au fur et à mesure que les paroles du loup fusaient, la colère sortait elle aussi. Pas envers l'alpha blanche, mais bien envers la rousse qui avait saisit son cœur. Il avait été aveugle. A tel point qu'il ne le voyait que maintenant, face à Linéa. On le criait stratège et manipulateur ? Alors qu'il c'était fait berner depuis le début. Oh oui, il se souvenait de ce jour au Fjord. Tout deux couchés côtes à côtes. N'était-ce pas elle qui avait décidé de stopper net cette relation qui ne mènerai de toute façon à rien ? Comment avait-elle osé ? Lui qui ressentait encore ce pincement au cœur. Ou était sa lucidité. Il avait envie d'hurler son nom. Elle ne souhaitait qu'agrandir ses terres. Fuir l'homme qu'il avait lui même rencontré, mais au prix de dizaines de vies. On lui hurlait qu'il était égoïste ?  Mes expulser des louveteaux, des anciens et mères, c'était un acte juste ?

Le mâle avait son cœur qui s'enflammait peu à peu. Le poitrail se gonflant puis se rabaissant, la donne avait changé. Là, maintenant, il avait fallu une simple question de la bouffeuse de neige pour que la roue tourne. Il lui manquait ça, la certitude. Il se voulait être un loup droit, il ne savait pas s'il pourrait tenir cette directive... Et malheureusement, alors qu'une guerre allait éclatée, un danger bien plus grand grandissait au sud. Il ne flancherait pas, jamais. Au même moment, Rhaegar sortit des hautes herbes plus loin derrière lui. Varzar tourna la tête sur le côté pour l'observer du coin de l'oeil. Puis retourna son attention vers la louve si proche de lui que leurs souffles se mêlaient.

- Je serai presque tenter de te laisser le prendre. Après tout, vous pensez bien que le gibier regorge dans la forêt. Mais ta fierté sera si grande que je sais déjà que tu ne l'accepteras pas.

Ils étaient si proche. Ils pouvaient en finir là. En duel, il n'y aurait alors plus de guerre. Celui qui l'emporterait aurait gagné la partie. Il l'avait déjà fait. Il pouvait recommencer.

- Je ne pleurerai pas tes morts. Tu as perdu énormément de ce que je sais, et tu comptes encore perdre d'avantages ? Qui es-tu Linéa, une louve intelligente qui veux le mieux pour sa meute ? Ou une louve emprisonnée dans un cercle vicieux ?

Le mâle enchaina une tirade, déversant toute la colère qui l'envahissait, souhaitant que la vérité éclate au grand jour. Lui demandant même si Keva lui avait vraiment laissé le choix. La louve resta stoïque, il ne fallait pas faiblir devant ce Varzar. La façon dont il parlait de la louve rousse laissa la blanche perplexe. Il ne semblait pas en vouloir aux Boréales, son amertume était tourné envers Keva. Elle s'apprêtait à lui répondre lorsqu'elle vit du coin de l'oeil un autre loup sortir des hautes herbes. Son regard se détourna un bref instant. Il n'était pas seul. Contrairement à l'alpha des Boréales. Elle fini par reposer son regard sur le mâle à la fourrure grise, le laissant terminer. Une pointe d'angoisse envahit la louve, se sentant prise au piège face aux deux loups présent. Elle avait juré d'être présente pour sa meute, trouver une solution face à l'hiver qui arrivait plus vite que prévu.

- Tu veux la vérité Varzar ? Lâcha t-elle en grognant. Fallait-il lui dévoiler l'alliance ? Elle repensa au plan de Desoto. Il fallait l'embrouiller, lui donner de fausse piste. Il était au courant de toute façon, il le sentait au fond de ses tripes. Il fallait répandre le venin maintenant pour qu'il ait le temps de faire son effet. Elle se rapprocha davantage encore, approchant sa gueule de l'oreille du mâle.
- Oui, il y aura une guerre.Lui murmura t-elle, langoureusement. Elle se voulait provocante, c'était sa manière de faire lorsqu'on la cherchait. La tension entre les deux loups était à son comble, sur le point d'exploser à la figure des deux loups. Leurs souffles se mélangeaient, laissant apparaître un seul et même nuage de buée. Dans d'autres circonstances, on aurait pu croire à un flirt, un moyen de séduire l'autre, mais il n'en était rien. Et s'ils devaient se battre maintenant, la louve n'était pas loin de son territoire. Les sentinelles veillaient aux frontières, et elles surveillaient la meute Originel. S'il arrivait quoique ce soit à la louve, ils ne tarderaient pas à agir.

Elle fini par s'éloigner d'un pas pour toiser le mâle et en profita pour surveiller celui qui les observait un peu plus loin. Fallait-il en finir maintenant ? Elle rajouta

- D'ici le quart de lune. Dit-elle en gonflant le torse. Elle mentait, mais son énervement ne trahissait pas sa voix. Il fallait l'attaquer par surprise, semer la confusion au sein de sa meute, lui donné une date précise où il ne se passerait rien, puis attaquer à divers endroit pour affaiblir sa meute. Le laisser se poser des questions. D'ici la prochaine lune, ils auraient le temps de se préparer et mener à bien les attaques.

- Pour ce qui est de qui je suis... Je pense que tu me sous-estime mon cher Varzar.

Toujours des braises dans les yeux, Linéa ne bougeait pas. Elle était douée, Varzar devait l'admettre. Plus douée que la plupart des loups qu'il avait pu rencontrer. Qu'allait-elle répondre ?
Son frère se rapprocha de quelques pas, son ombre imposante derrière la carrure fine de l'alpha des Originels.

S'il voulait la vérité ?

Le mâle plissa les yeux, en se forçant avec de plus en plus de difficulté de retenir ses babines fermées. La louve blanche n'avait pas froid aux yeux pour s'avancer encore plus proche de lui. Varzar entendit son frère derrière lui gronder fortement. D'un mouvement de la queue, il le fit taire. C'était à l'alpha qui tiendrai le coup face à la provocation de l'autre. D'un oeil extérieur, on pouvait les comparés à deux louveteaux. C'était bien difficile, de plus en plus difficile alors qu'elle lui affirmait la guerre venant. Enragé que cette louve se permette réellement ce propos. L'épreuve était bien ardente.

"Retiens cette rage Varzar, ne l'oublie pas... tu l'as déversera bien assez tôt devant tout ces loups."

La femelle se recula d'un pas. Le mâle pouvait voir qu'elle réfléchissait avec précision à chaque mot qui sortait de sa gueule. Puis son échine frémit une seconde face à aux derniers mots de la bouffeuse de neige. "Le quart de lune".

Varzar préféra garder un faciès des plus neutre. Les rouages s'enclanchaient dans sa tête. S'il ne pouvait absolument pas faire confiance à un quelconque mot venant d'un ennemi, il pouvait cependant noter voir s'alarmer que cette guerre était peut-être un peu plus proche que ce qu'il avait calculé. Dans tout les cas, il en avait déjà discuter avec ses sbires et si les Boréales voulaient avoir une chance, la guerre n'attendrait pas la fin de l'hiver. Il était donc clair que les préparations devrait prendre une nouvelle tournure, dès ce soir. Ce que l'alpha redoutait était plutôt de ne pas savoir exactement leur nombre. Deux meutes ensembles faussaient les données.

- Eh bien... je suis curieux de bien savoir pourquoi tu m'informerais d'une date réelle. Mais soit.

Varzar était bientôt vidé. Face à ce qu'il restait encore à faire, face à l'attente et l'incertitude. On ne le délogerait pas, ils pouvaient tous en être sûr. Si on lui embrouillait le cerveau, il embrouillerait le leur.

- Nous sommes prêt. Annonça t'il avec une touche d'agressivité. Crois-moi Linéa...

Son jeu d'acteur prit une mine soudaine de pitié avec une pointe d'inquiétude dans son regard.

- Je crois que vous n'avez pas compris qui sont les Originels. Ni leur taille ni les conséquences...

Le mâle se recula avant de tourner le dos à la femelle blanche en effleurant sa gueule du bout de la queue. Au fond, il n'avait plus qu'une hâte, c'était de rentrer et de s'empresser d'alerter tout le monde pour accéléré les changements qu'il y avait déjà lieu. Il lui manquait encore quelques solitaires aperçut ici et là. Il n'y avait pas de temps à perdre.

- Salue les tiens Linéa... avant que tu ne puisses plus les regarder en face.

Est-ce que ça avait fonctionné ? L'avait-il cru en tout point ? La louve en doutait. Il ne lui ferait pas confiance, et après tout, c'était logique, mais le mâle ne connaissait pas la date réelle, ni la stratégie qui serait appliqué.
Elle aurait pu en finir aujourd'hui, ou du moins, affaiblir le mâle dans un combat, si l'autre loup n'était pas là. Keva n'aurait eu qu'à finir le travail le jour venu. Mais le mâle derrière son Alpha était bien plus imposant que les deux loups qui se faisait face. Il n'hésita pas à grogner d'ailleurs lorsque la blanche s'était avancé envers Varzar. Le mépris était présent. Tout aurait pu se passer différemment. Les meutes auraient pu s'unir plutôt que se déchirer. Les Australes étaient envahit par les hommes, les Boréales par le froid mordant de l'hiver, et les Originels n'était concerné par aucun de ses problèmes. Il fallait être réaliste. Elle n'avait aucune culpabilité à attaquer la meute ennemie. Les meutes du Sud et du Nord avaient besoin de survivre et comme bien souvent, c'était la majorité qui l'emportait. La meute Originel ne serait qu'un dommage collatéral si elle venait à disparaître, si elle pouvait permettre aux deux autres meutes de survivre. Non, elle n'éprouvait aucun remord à attaquer, au fond d'elle, c'était justice.

- Je ne souhaiterai pas te donner une fausse date. Et ça te laisse un peu de temps pour te préparer... Elle s'arrêta un instant, puis poursuivit sur un ton provocateur. Histoire qu'il y ait matière.

Le mâle ajouta qu'ils n'avaient pas comprit qui était la meute Originel et ce dont ils étaient capable.
* Oh crois moi Varzar, je sais de quoi vous êtes capables, et mon instinct ne se trompe jamais.* Pensa t-elle. Il y aurait des dommages dans chaque meute. Mais ils avaient l'avantage d'avoir le nombre.

Le loup fini par se détourner d'elle, effleurant son museau avec sa queue. Elle ne pu s'empêcher de le niaquer à son extrémité, mordant plus de poil qu'autre chose. La louve voyait l'urgence qu'avait le loup de rentrer chez lui pour planifier sa défense. Elle soupira, observant le lièvre qui était toujours posé sur le sol humide, sans vie.

- C'est dommage Varzar, tu es plutôt charmant comme loup, dans d'autres circonstances, tu m'aurais plu. Elle le reconnaissait, elle trouvait un certain charme à ce mâle. Il aurait pu faire un bon compagnon, un bon leader si son orgueil n'était pas aussi gonflé. Mais elle éprouvait plus méprit qu'autre chose à son égard. La priorité était sa meute, et sa survie. Le reste n'avait que peu d'importance finalement.

Alors que le mâle s'éloignait vers son frère, l'une de ses oreilles se tournit de nouveau vers Linéa. Lui qui se retenait depuis le début, il devait vite partir avant qu'il n'explose. Il s'était juré qu'en devenant l'alpha des Originels, il saurait toujours se montrer plus grand, plus puissant et bien plus malin que les autres. "...tu m'aurais plus". Il n'avait pas bien entendu. Ce n'était pas possible.

Le mâle s'arrêta. Droit. Le regard rivé vers son frère qui lui, fronçait les yeux et commençait à faire des mouvements négatifs de la tête. Oh oui, Varzar était le loup de la portée qui avait prit tout de la séduction et du charisme. Lui qui jouait depuis longtemps à ce jeu, il se rendait peu à peu compte des problèmes que cette "classe" lui causait. Non.

Ses muscles semblaient vibrer sous lui. Keva, si un jour elle avait dit une once de vérité, était elle aussi tomber sous ses charmes et inversement. Et où est-ce que cela aller les mener ? A la guerre.
Les paroles de l'alpha blanche avait était une petite goutte de trop. Ce n'était en soit, encore une fois, pas elle le problème. Mais les circonstances et tout ce qu'il s'était passé avant cette rencontre était trop lourd à supporter.
La réalité était sombre au finale. Etre alpha dans de telles circonstances n'avaient rien de glorieux. La preuve était, ni lui, ni Keva, ni Linéa n'était accompagné. Ils étaient seule.

Des éclairs dans les yeux, Varzar pensait à ses sbires. A sa famille. A sa meute. Que racontait-il ?

Ignorant Rhaegar, Varzar fit volte-face.

- Que veux-tu que je te réponde Linéa ? cracha t'il.

Non il était stratège, mais il savait maintenant que les louves étaient bien plus manipulatrice qu'eux autres, les mâles. Et bien plus douée.

- Qu'espères-tu en me disant cette remarque ? Que je réfléchisse à ce qu'ils nous attends ?

Il était si en colère qu'il explosait vraiment.

- Vous êtes toutes des teignes empoisonnées qui n'arrive même pas à voir par-dessus son museau. Demande le...

Il voulait hurler. Cracher le venin qu'il ressentait pour Keva. Mais c'était impossible.

- Vous me dégoutez... Toute autant que vous êtes.

Le mâle afficha un regard méprisant et sincère. Il devait vraiment être à bout pour ne pas réussir un prendre plaisir à cette rencontre. Oh que les temps avait changé entre la rencontre entre Keva et celle de Linéa. Et si cette rencontre avait été inversé, que serait-il passé ? Il y avait une certitude maintenant. Varzar retrouverait l'envie de s'amuser qu'une fois que tous auront souffert de ses crocs.

Il se retourna, les muscles tendus au possible, ignorant l'attitude de son frère qui semblait plus poser que son alpha. Ignorer aurait pu conclure cette discussion sans fond. Tout n'était que pur provocation, une façon de tâter le terrain, apprendre à connaître son ennemi, ses points forts, ses points faibles, ce qui le faisait réagir ou pas. Et son attitude en disait long sur l'histoire. Elle repensa aux remarques d'Azara vis à vis de Keva. Elle semblait cacher quelque chose, même si elle s'en était brillamment écartée en mentionnant juste une rencontre entre elle et Varzar pour une alliance avant la leur. Mais visiblement, ça ne s'était pas passé comme elle l'indiquait. C'était plus profond et Linéa devait creuser. Il fallait qu'elle connaisse la vérité, savoir si son alliée était fiable, ou si ce n'était pas juste une manipulatrice.

D'ailleurs, le mâle avait presque cracher le morceau, s'arrêtant net avant de prononcer le nom qu'elle attendait. "Demande le..."
La louve sourit, le regardant droit dans les yeux.

À Keva ? Lança t-elle.

- Tout aurait pu se passer différemment Varzar, nous aurions pu unir nos meutes pour affronter les hommes et l'hiver. Nous aurions pu faire face à tout les dangers ensembles. Aucune autre meute rivale n'aurait osé venir ici après ça.

Elle soupira, fatiguée par la situation.

- Aujourd'hui... Il n'y a plus d'autres solutions possibles. La survie l'emporte. Rien d'autre ne compte.

Elle se retourna enfin, prenant le lièvre dans sa gueule en lui lançant un dernier regard par dessus son dos.

- Merchi. Essaya t-elle de prononcer.
Elle aurait aimer le rencontrer dans d'autres circonstances, pas pour une guerre, pas pour une finalité si brute. Mais c'était ainsi et un retour en arrière lui semblait impossible à présent.